ActualitésReseñas

Dax, Ponce: quand la nostalgie nous gagnera

En tauromachie, beaucoup de choses sont subjectives ou affaire de point de vue. Cette dernière corrida de Enrique Ponce à Dax et dans le Sud-ouest en est l’illustration. Quand la nostalgie nous gagnera, il vaudra mieux garder en mémoire d’autres prestations de Ponce que celle de ce 14 août dacquois. Ses deux compagnons de cartel sont sortis à hombros pas lui. Daniel Luque, en grand technicien qu’il est, a réussi à donner de l’intérêt à un second toro plus soso que noble. David Galvan a toréé avec beaucoup d’élégance, a eu de jolies gestes mais sa tauromachie presque précieuse manque de profondeur et de dominio. Pour ce qui est des Juan Pedro Domecq, selon qu’on les aime collaborateurs ou adversaires, on les aura appréciés ou pas.

Les toreros

Le premier manque de race et de transmission.  Enrique Ponce essaie mais il est difficile à un torero physiquement diminué de tirer une faena construite à ce bicho deslucido. Silence. Grosse déception,  le quatrième ne permet pas au Valenciano, sans grand recours, de réaliser la faena d’adieu que lui et le public attendait . Silence

Daniel Luque est un grand magicien. Avec technique et classe,  il tire une faena brillante et adaptée à son premier un bicho plus soso que noble. Il coupe deux oreilles, la seconde généreuse compte tenu de l’épée efficace mais mal placée.  Le cinquième manque de fond et de race. Luque , cette fois-ci, ne trouve pas la solution et  la faena manque d’intensité. Silence

David Galvan veut exister aux côtés des deux monstres sacrés qui l’accompagne sur l’affiche.  Il construit une faena élégante à un toro soso qui le bouscule spectaculairement en fin de faena.  L’épée est moyenne mais efficace.  Oreille. Bon début à la cape puis faena élégante de Galvan au sixième,  le torero est fin et artiste mais manque de poder.  Il coupe une oreille après une faena jolie mais souvent superficielle. 

Les toros

Les Juan Pedro Domecq de l’ouverture dacquoise se sont comportés en toros modernes. Pas très bien piqués, ils ont été « regulares » au cheval, certains poussant à la seconde rencontre. Au troisième tiers, Ils ont servi les toreros mais n’ont pas transmis beaucoup d’émotion. Si on considère qu’un toro se doit de suivre la muleta d’une manière soumise, ils ont été bons (pour les toreros). Si on attend qu’un toro attaque la muleta en humiliant et en sollicitant les capacités de domination du torero, ils ont été bien moins intéressants.

Fiche technique
  • Arènes de Dax, première corrida de la Féria 2024, six toros de Juan Pedro Domecq pour
    • Enrique Ponce : silence (avis), silence (avis)
    • Daniel Luque : deux oreilles, silence
    • David Galvan : oreille, oreille (avis)
  • Juan Contreras et Jesus Arruga ont salué au second toro
  • Enrique Ponce a été invité à saluer à l’issue du paseo. Il a reçu, des mains de Julien Dubois le Maire de Dax, la médaille de la ville.
  • Douze piques et treize rencontres cavalerie Bonijol
  • Président: Franck Lanati
  • Lleno
  • Le beau temps revient petit à petit.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Vivijagua Enrique Ponce

Le premier est léger. Suelto Il se freine dans la cape de Enrique Ponce. Il pousse sur une corne à la première rencontre et ne s’emploie pas à la seconde rencontre.  Luque fait un quite par chicuelinas. Blendo le toro part aux planches au second tercio.  Début de faena par doblones,  le Juan Pedro est noblote. Ponce doit le garder dans sa muleta sinon il sort de la passe. Une bonne série à gauche puis le torero laisse filer sans insister . Par la faute du toro et du torero, l’ensemble manque forcément de transmission. Poncinas pour finir,  Ponce va chercher l’épée et place une demie tendida et trasera. Plusieurs descabellos sont nécessaires,  un avis sonne. Silence

Vozarron Daniel Luque

Le second est juste de forces.  Il ne permet pas à Daniel Luque de s’exprimer à la cape.  Une rencontre sans mise en suerte et sans pique. Il prend ensuite deux picotazos sortant seul de la dernière rencontre. Juan Contreras et Jesus Arruga saluent après trois bonnes paires de banderilles.  Luque débute à mi-hauteur,  le toro est noble et juste de forces Le torero de Gerena fait parler son métier pour donner de l’émotion à la faena et garder le toro en mouvement. A gauche le bicho est court de charge. Luque n’insiste pas et conclut sa série par un superbe pecho. Le final par luquesinas porte sur le public. L’estocade est engagéemais résulte trasera et tombée. Mais elle est efficace. Deux oreilles.

Marchosa David Galvan

David Galvan reçoit avec beaucoup de classe à la cape le troisième.  Premier picotazo trasero,  juste de forces le Juan Pedro Domecq sort seul de la seconde rencontre.  Le toro part aux planches au début de la faena.  Beaucoup d’élégance dans les premiers derechazos genoux ployés. Le toro est plus soso que noble. Le bicho manque de transmission et va à menos. Le torero est élégant mais sa tauromachie est plus dans le paraître que dans la lidia et l’efficacité. En toréant par poncinas,  Galvan, sur une faute d’inattention, se fait prendre spectaculairement. Le torero de Cadix pinche avant de mettre une entière caidita et verticale. Oreille

Bienandante Enrique Ponce

Le quatrième est plus sérieux de présentation.  Enrique Ponce le reçoit avec élégance.  Il pousse sur une corne à la première rencontre puis met la tête dans le peto lors de la seconde. Ponce brinde son dernier toro dans le Sud-ouest au public. Le bicho est noble , cité de près il manque de chispa. Il s’emploie plus cité de loin.  Le torero choisit la facilité en citant le toro de près. De ce fait la faena est propre mais sans transmission. Le bicho se décompose et va à menos. La faena manque encore plus d’intensité. Un avis sonne quand Ponce tue d’une entière basse et plusieurs descabellos.  Silence

Volandero Daniel Luque

Le cinquième est léger mais bien armé. Beaucoup d’application et de technique dans la réception de Daniel Luque.  Bien piqué le toro pousse sur une corne lors de la première rencontre,  il s’emploie mieux lors de la seconde. Début de faena en finesse et avec du poder par le haut,  le toro est noble et semble dominé par le torero. Puis il accroche la muleta sur les derechazos suivants.  A gauche le bicho vire soso et la faena baisse d’intensité. Luque sèche et ne trouve pas la formule magique pour donner de l’intensité à sa prestation. Il joue, sans grand succès, le registre trémendiste pour compenser le manque de transmission du toro. Luque pinche avant de placer une entière caida et un descabello. Un avis sonne avant que le bichone tombe. Silence

Volatinero David Galvan

Le dernier est le plus lourd du lot.  David Galvan le reçoit avec élégance. Mal lidié,  il prend deux puyazos sans s’employer.  Brindis  à Enrique Ponce, puis début par le haut,  le toro tombe. Le bicho est noblote. Il s’implique plus dans les premiers derechazos. Galvan torée avec élégance et ne se croise pas.  Il se centre plus sur la série suivante.  A gauche le toro se livre moins et va à menos.  La faena baisse d’intensité mettant en évidence le manque de domination du torero.  L’épée est en place mais est longue à faire effet. Un avis sonne. Oreille

Thierry Reboul

Verified by ExactMetrics