Dax, les Pedraza ont bien changé
Dax, Les Pedraza ont bien changé. Que sont ils devenus les toros, qui autrefois nous ont tant fait vibrer et qui aujourd’hui sont presque « ordinaires »?
Dax est une arène fidèle à la ganaderia Pedraza de Yeltès. Avec Azpeitia, Garlin , la plaza de la Cité Thermale fait partie du trio des découvreurs de ce fer. Mais aujourd’hui le lot qui est sorti en piste est loin du toro encasté, aux peleas émotionnantes au cheval et à la noblesse piquante qui exige des toreros. Ils auraient été annoncés Garcigrande, que l’on n’aurait pas vu la différence à l’exception de leur volume . Adriano a coupé la seule oreille de la tarde, son échec aux aciers, l’a privé d’autres récompenses. Le Français a eu de l’envie, de l’entrega et il connecte avec le public. Il aurait pu être plus posé muleta en main. Roman a donné des bons muletazos à son premier mais a mal tué ses deux toros. David de Miranda est passé sans peine ni gloire.
Les toreros
Roman exploite bien le bon piton droit du premier Pedraza, un toro haut et lourd. Le bicho est plus compliqué à gauche et la fin de faena est brouillonne. L’épée est entière mais la kyrielle de descabellos enlève toute possibilité de trophée; Roman salue. Face à un quatrième noble mais faible et de peu de transmission, le torero de Valencia torée sur le pico et sans donner de réelle émotion . Il tue mal, silence.
Le second est violent au cheval et à la muleta. Il met en difficulté un David de Miranda dépassé par les problèmes posés. Le torero tue avec prudence. On ne gardera pas de souvenirs de la prestation du torero au ciinquième, un Pedraza qui transmettait aussi peu que la muleta du torero. Silence.
Le troisième, un peu juste de forces, est très noble au troisième tiers. Adriano le torée avec beaucoup d’entrega et d’envie. La faena aurait gagnée à être plus posée. Les trophées s’envolent avec les aciers, silence. Le dernier est brave au cheval mais manque de poder. Le Français construit une faena appliquée et connectée avec le public. Malgré des pinchazos et une épée moyenne , Adrien Salenc coupe une oreille demandée par le public. Les aciers l’ont privé d’un succès important.
Les toros
Rien à dire sur la présentation des toros de Pedraza de Yeltès mais les pupilles de la famille Uranga sont aujourd’hui des Domecq très nobles et avec du volume. Au premier tiers, ils ont un fond de bravoure mais leur manque de poder ne leur permet pas de l’exprimer. L’exemple en est le dernier, brave en trois rencontres, qui met les reins au contact mais qui est incapable de faire bouger le groupe équestre d’un centimètre. Seuls les toros mansos avec de la violence peuvent donner des premiers tiers plus animés. On peut y voir le fruit d’un travail de sélection destiné à faire passer ce fer d’un élevage de courses toristes à un fer prisé des toreros en vue voire des figuras.
Fiche technique
- Arènes de Dax, dernière corrida de la Féria 2024, six toros de Pedraza de Yeltès pour
- Roman : salut, silence (avis)
- David de Miranda : silence, silence
- Adriano : silence (avis), oreille
- Treize piques et quatorze rencontres, cavalerie Bonijol
- Vuelta au 6ème toro,Deslumbrante
- Président Jérôme Sarciat
- Lleno
- Belle journée de mi Août
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Sombrerero Roman
Le premier est sérieux de présentation. Il se freine dans la cape de Roman. Il prend un premier puyazo en poussant. La seconde rencontre est brève et trasera. Roman commence sa faena par doblones. Le bicho tombe. Cité de loin le toro répond et répète avec alegria sur la corne droite. Le toro transmet beaucoup et Roman torée avec sincérité. A gauche le cite est raccourci et le toro s’emploie moins. Le final est plus brouillon bien que toujours sincère. L’épée est entière et contraire. Le toro tarde à tomber. Faillite au descabello.Salut
Fantasia David de Miranda
Nouveau toro bien présenté, il pousse en mettant les reins à la première rencontre. Placé au centre, il vient avec alegria et pousse sur une corne. David de Miranda demande le changement. Début de faena par le haut, le toro fauche le torero avec la patte arrière. Le toro se défend à droite. A gauche le toro a la tête chercheuse. Le toro galope avec des soubresauts et de Miranda, en difficulté, n’insiste pas. Il tue d’une épée basse et prudente. Silence
Orfebrito Adriano
Le troisième est applaudi à son entrée en piste. Il met la tête dans la cape d’Adriano. Il prend un premier puyazo sans beaucoup s’employer. Du centre il vient avec alegria mais ne s’emploie pas sous le fer. Début de faena par pechos, Très Garcigrande le toro est noble. Adriano enchaîne deux bonnes séries à droite en citant de loin. Il torée avec entrega mais un peu rapidement à gauche. La connexion se fait avec le public. Le bicho est extrêmement noble. A droite Adriano temple un peu plus. Le final est volontaire. L’épée est en avant et caidita. Un avis sonne et le bicho tombe au huitième descabello. Silence
Burreñito Roman
Le quatrième, typé Garcigrande, est relativement plus léger. Roman n’insiste pas cape à la main. Le toro est faible et il est peu piqué. Le torero le cite de loin avec douceur pour l’économiser. Il réduit ensuite les terrains réduits mais torée sur le pico. A gauche toro et torero ne transmettent rien. Tout va à menos, et les luquesinas finales n’apportent rien. Roman pinche puis tue avec prudence. Il a entretemps écouté un avis, silence
Fantasioso David de Miranda
Le cinquième est le plus lourd du lot. C’est un burraco cornicorto et aleonado. Il se freine dans la cape de David de Miranda. Il sort seul de la première rencontre dès le contact du fer et pousse à la seconde. Doblones genoux ployés, de Miranda met le toro au centre. Il le cite de loin puis de près mais il ne se passe rien. Toro et torero ne sont pas dans le registre émotion et ne s’accordent pas. La faena est longue et le public s’ennuie. Un final précède ’épée est basse et efficace. Silence
Deslumbrante Adriano
Le dernier est plus Aldeanueva. Il s’emploie mieux à droite qu’â gauche dans la cape d’Adriano. Le toro met les reins mais ne bouge pas le cheval à la première et seconde rencontre. Pour la toirisème rencontre il est mis près du toril, il vient au pas met la tête, les reins mais le cheval ne bouge toujours pas. Début par cambiadas et pechos, le torero connecte avec le public. Le bicho est noble mais un peu juste de forces. Il fait l’avion à droite. A gauche, il est aussi très noble. Le torero s’applique et se met à la hauteur. La faena porte sur le public. Le final est bouillonnant. Le Français pinche, prend un avis puis tue d’une entière caidita. Le président sort le mouchoir bleu et suite à la pétition sort un mouchoir blanc pour Adriano.
Thierry Reboul