Eauze non piquée: Pablo Hernandez et le Lartet triomphent
Après le déluge de vendredi, le soleil est revenu sur les arènes Nimeño II pour la non piquée des Fêtes d’Eauze 2023. Le lot d’erales de la ganaderia du Lartet a confirmé le très bon début de temporada de la ganaderia gersoise. Bien présentés, ils ont fait preuve , à l’exception du premier gazapon, de beaucoup de race et de caste. Le second, très noble, le troisième exigeant et encasté ainsi que le quatrième noble mais un peu plus juste de forces ont contribué à faire de cette novillada, un « novillada entretenue ».
Loin de se laisser faire, ils ont été de bons professeurs pour les élèves de l’Ecole Taurine Adour Aficion.
Andoni Verdejo, moins à l’aise qu’à son habitude , a perdu tout espoir de trophée au premier après une mise à mort laborieuse. De bons passages, d’autres plus brouillons face à l’exigeant troisième, qu’il a mieux tué ce qui lui a permis de couper une oreille.
Pablo Hernandez a touché les deux novillos les plus nobles de la matinée. Volontaire, il a construit deux faenas appliquées mais incomplètes car le novillero débute en non piquée et il lui manque encore de l’expérience pour exploiter tout le potentiel de ce type de bichos. Comme Andoni, il a connu quelques soucis avec les aciers. Sa dernière estocade, engagée et basse, aurait pu l’empêcher de couper deux oreilles au dernier.
Fiche technique
- Arènes d‘Eauze, novillada non piquée des Fêtes 2023, quatre erales du Lartet pour
- Andoni Verdejo : silence (deux avis), oreille
- Pablo Hernandez :silence, deux oreilles
- vuelta al ruedo pour le second et le quatrième. Jérôme Bonnet a accompagné Pablo Hernandez dans sa vuelta au quatrième.
- Les prix de la Ville d’Eauze et du Club Taurin Elusate ont été attribués à Pablo Hernandez. Celui des organisateurs du Sud-ouest a été partagé entre les deux novilleros.
- Président: Benoit Barratchart
- un quart d’arèn
- soleil et chaleur
Le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
Toro à toro
Eral N°1 Andoni Verdejo
Andoni Verdejo reçoit le premier eral, bien présenté, par des véroniques. Le novillo est suelto. Andoni commence sa faena par des doblones. Le Lartet est noble mais juste de forces. Sur la première série à droite, le torero se fait toucher la muleta. Les premières naturelles ont de la profondeur. Les suivantes sont plus brouillonnes. Le toro a une bonne corne gauche qui n’est pas complètement exploitée. Le novillo n’est pas complètement dominé à l’issue de la faena. La mise à mort est laborieuse. Un avis sonne puis un autre avant que le toro ne tombe. Silence.
Eral N° 2 Pablo Hernandez
Le second, armé, est noble et répète avec classe. Pablo Hernandez débute par des cambiadas de rodillas. Première série à droite, le torero cite de trop près. Les deux suivantes sont meilleures. La faena appliquée et très volontaire n’expolite pas tout le potentiel et de la classe du novillo (aucune passe à gauche). Le Lartet va à mas et a encore des passes à offrir, surtout à gauche, quand le novillero prend l’épée. La mise à mort est à nouveau laborieuse. Silence pour le torero, vuelta pour le toro
Eral N°3 Andoni Verdejo
Le troisième est un joli novillo. Il met la tête dans la cape d’Andoni Verdejo. Le novillero commence par des passes de rodillas. Après une bonne série à droite, Andoni se fait bousculer sur une série de naturelles de rodillas. A droite comme à gauche, le novillo a de la caste et passe bien à condition de peser sur lui. La faena,appliquée, manque de dominio face à un toro très exigeant et qui impose son terrain au torero. Andoni conclut d’une quasi entière et un descabello. Une oreille.
Eral N° 4 Pablo Hernandez
Le quatrième est le plus léger du lot. Pablo Hernandez l’ accueille par des largas de rodillas. Après les doblones, le novillero enchaîne par des derechazos. Les toros du Lartet ont besoin qu’on leur donne de l’espace sur les premiers muletazos. Pablo Hernandez comme Andoni Verdejo en début de faena cite son eral de près et l’eral proteste. La faena va à mas quand le novillero cite en donnant plus de distance. Le novillo est noble mais manque de tranco. Il a besoin d’être plus consenti et accompagné que ne le fait Pablo. Si on ne l’aide pas le bicho s’arrête dans la passe. Le final, plus trémendiste, porte sur le public. Le novillero conclut par trois quarts de lame portée avec engagement. Basse, l’estocade est efficace. Deux oreilles pour le torero et vuelta au novillo.
Thierry Reboul