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Garlin: l’année du changement

Garlin: l’année du changement

2025 sera l’année du changement pour la Peña Taurine de Garlin. Nouvelle présidence, changement d’élevage après onze années de Pedraza de Yeltes mais toujours la même volonté de proposer une journée taurine complète. Tertulias a rencontré Christophe Lozet le nouveau président garlinois qui nous a présenté la journée taurine du 13 avril.

Tertulias :  « Comment es-tu devenu président? »

Christophe Lozet : « Il y a eu cette AG extraordinaire en juillet 2024 avec la volonté de prendre du recul de Philippe Tort et Robert Desclaux. Nous devions opter pour une co-présidence avec différentes commissions. Mais les fonctions de mon co-président Cédric à la mairie rendait incompatible l’exercice de cette responsabilité. Je me suis donc retrouvé seul à la présidence alors que je ne vis pas sur place. Petit à petit, ce sont mis en place des responsables par secteur avec des commissions. Philippe et Robert sont restés pour nous aider. 2025 est une année de transition. Nous serons plus à l’aise en 2026. J’ai une expérience importante en matière d’organisation avec le festival de jazz de Marciac et des très grosses compétitions dans le sport qui vont m’aider à exercer la fonction. »

Tertulias :  « Ta présidence coincide avec un changement important. Depuis onze ans Pedraza de Yeltes était programmé à Garlin. Qu’est-ce qui vous a conduit à changer d’élevage? »

Christophe Lozet : « Bien que cela ne fait que trois ans que je suis dans le club, la lecture de Livre d’Or de la Peña est pleine d’enseignements. Depuis 1986 la nouveauté a toujours été la philosophie de Garlin. En 2004, les organisateurs font appel à Fuente Ymbro, pour ce qui est une quasi première pour cet élevage en France. Programmer Pedraza a été aussi une découverte.

En 2025, dans cette continuité, nous voulons faire découvrir un nouvel élevage qui fera ses débuts en piquée.  Après onze années de Pedraza, et même si le lot en 2024 n’a pas été inintéressant nous avons voulu ne pas faire l’année de trop. Déjà en 2023, nous nous sommes posés des questions. Cela s’est fait en bonne intelligence avec les éleveurs. Philippe Tort, l’ancien président, en a parlé avec les ganaderos, leur représentant et leur mayoral. Pedraza reviendra un jour à Garlin, mais le temps est venu d’amener quelque chose de nouveau.

novillo de Pedraza de Yeltes

Dès mai 2024,  il y a eu un gros travail de recherche. Nous sommes allés au campo voir en septembre six ganaderias. Suite à ces visites, nous avons retenu la ganaderia Domecq Nuñez. »

Tertulias :  « Aviez-vous ressenti une certaine lassitude du public par rapport aux Pedraza? »

Christophe Lozet : « C’était un bruit de fond d’une partie du public. Les aficionados toristas ne voyaient plus les Pedraza des premières années. On aurait pu continuer sans changer d’élevage. Côté billeterie, le nombre d’entrées enregistré était plutôt stable avec un taux de remplissage d’environ 80% sur les trois dernières années. Il faut néanmoins savoir se lancer des défis. Les petites arènes doivent avoir des idées ou des organisations différentes pour s’en sortir.

Pour une organisation comme la nôtre, deux cents ou trois cents personnes de moins et on perd de l’argent. Tout est fragile , une mauvaise météo, une certaine lassitude du public, la conjoncture, un trop grand nombre d’organisations sur un temps réduit et l’équilibre vacille. Il faut amener quelque chose pour capter le public.»

Tertulias :  « Vous vouliez absolument une présentation? »

Christophe Lozet : « Non, pas forcément car dans les six élevages que nous avons visité, il y en avait un nom bien connu mais ce n’est pas forcément là où nous avons été le mieux reçu. Le choix, c’est fait entre un élevage inédit qui proposait des novillos d’une présentation vicoise et les Domecq Nuñez. Nous avons donc opté pour cette dernière. Les novillos, six mois après avoir été choisi, sont aujourd’hui rématés et très présentés. »

Tertulias :  « Pourquoi Domecq Nuñez au final? »

Christophe Lozet : « Nous avons pris des renseignements sur les tentaderos réalisés. Il y a la promesse, et ce n’est qu’un promesse, de voir sortir des novillos avec du gaz et qui permettent. C’est le fils Fernando Domecq qui est propriétaire de cet élevage. C’est une famille qui a des références et qui lance un nouvel élevage. Ce n’est pas une garantie à 100% mais cela a contribué à faire la différence par rapport aux autres choix possibles. »

novillo de Domecq Nuñez
Tertulias :  « N’est-ce pas une rupture un peu brutale avec l’image que l’on pouvait avoir des Pedraza? »

Christophe Lozet : « Ce fut un débat. L’autre élevage pouvait ressembler un peu plus à des Pedraza d’il y a onze ans. C’est un pari. La nouveauté a prévalu. Physiquement, ils n’ont rien à voir avec Pedraza mais ils ont du tamaño. Issus de vaches Jandilla, ils seront encore marqués du fer de Marco Nuñez.   

Il faut aussi se poser la question de qui nous pouvons mettre en face des novillos que nous avons choisis. L’an dernier, les quatre premiers de l’escalafon ont refusé notre proposition. Alors que cette année les candidats pour venir étaient très nombreux, et nous avons pu faire des choix dans les quarante premiers de l’escalafon novilleril. »

Tertulias :  « Comment avez-vous choisi les deux titulaires et le deux participants de la Fiesta Campera du matin? »

Christophe Lozet : « Le choix de Aaron Palacio a été assez rapide. A Garlin, il a impressionné beaucoup de monde l’an dernier. Nous avons choisi Julio Norte, pour la nouveauté. Il fera sa présentation en piquée. Julio voulait la faire à Garlin pour marquer de son empreinte, le début de saison. Il y avait d’autres pistes qui ont été abandonnées . Au regard des émoluments réclamés par certains, nous ne pouvons suivre. Nous nous refusons à entrer dans le système de surpayer un torero. Même s’il remplit les gradins, à la fin le risque de perdre de l’argent est grand.

Aaron Palacio
Julio Norte

J’ai beaucoup milité pour qu’il y ait une femme au cartel. Il nous a semblé judicieux de donner sa chance à Raquel Martin qui le mérite. Martin Morilla est un torero comme nous les recherchons. Il est artiste mais il s’arrime face à la difficulté. »

Raquel Martin
Martin Morilla
Tertulias :  « Avez-vous eu la tentation de revenir sur un schéma classique d’une novillada l’après-midi sans la fiesta campera qualificative? »

Christophe Lozet : « La question s’est posée par rapport à la demande de certains novilleros qui ne voulaient pas passer par les qualifications. Nous sommes les seuls à faire cela. Il y a six à sept cents personnes qui viennent le matin. Il est intéressant de voir comment le public, par son vote perçoit les toreros. Financièrement pour nous c’est important parce que la plupart des personnes restent sur place pour se restaurer. Les repas du midi sont primordiaux dans l’équilibre financier de notre journée. Cela nous impose de trouver un élevage qui peut nous fournir neuf novillos et tous ne peuvent pas le faire. Nous nous sommes posés la question de prendre deux novillos d’un autre fer le matin pour le faire découvrir. Au final nous sommes restés dans notre schéma traditionnel. »

Tertulias :  « Etes-vous aidés par des partenaires? »

Christophe Lozet : « Il est de plus en plus difficile de trouver des partenaires qui veulent aider l’organisation d’une corrida. C’est toujours difficile d’associer son image à ce spectacle. En comparaison une équipe de rugby de régionale 3 a plus de facilités pour trouver un sponsor maillot à 5000 euros que nous pour lever 1000 euros de partenariat. Il va falloir dans l’avenir que nous cherchions d’autres voix de financement. »

Tertulias :  «  Pour les non habitués, quel est programme de la journée ? »

Christophe Lozet : « Démarrage par le petit déjeuner. A 11 heures, il y aura la Fiesta Campera de qualification avec deux novillos. Ce seront des jumeaux. Les deux toreros seront ainsi sur un pied d’égalité. A l’issue de la qualification, le public pourra voter. Ensuite ce sera le Festigarbure où nous devrions vendre environ 1000 repas confectionnés et servis par nos bénévoles. La novillada commencera à 16h30. »

Tertulias :  « En tant que tout nouveau président de la Peña, comment vas-tu vivre cette journée? »

Christophe Lozet : « Je n’y ai pas encore réfléchi. Je suis encore dans la phase où je prends beaucoup d’infos sur tout ce qui est à prévoir et à penser en particulier lors des derniers jours avant la novillada. Il en arrive en permanence. Avec Cédric, le vice-président nous nous sommes répartis les tâches. En ayant fait beaucoup d’évènementiel comme à Marciac. Je le répète donc depuis que je suis rentré à la Peña. Il ne faut s’interdire aucun projet. Il faut trouver les solutions pour le monter.  

Je vais aller à l’embarquement et puis dans la semaine la pression va monter.

Tertulias :  « Qu’attends-tu de cette première course ? »

Christophe Lozet : « A l’issue de la novillada, j’aimerais que les gens soient content de l’ensemble de leur journée. C’est important pour l’avenir. Il faut que la course soit entretenue. Je ne vais pas attendre forcément qu’il y ait cinq piques par novillo mais j’espère surtout qu’il y ait de l’intérêt pour tous, tout au long de la course. » 

Suerte à Christophe et à son équipe. Les réservations pour la journée taurine du 13 avril sont ouvertes au 07 72 26 42 45, ou directement au bureau de réservation : 14 Cours de la République à Garlin, de 10h à 12h et de 16h à 19h. Paiement par carte bleue possible (et recommandée).

Propos recueillis par Philippe Latour et Thierry Reboul

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