La novillada de Saint Perdon, le défi

Chaque année, fin août, les aficionados se retrouvent aux arènes de Mont de Marsan pour la novillada des Fêtes de Saint Perdon. Tertulias a rencontré Pascal Darquié, le président de la Peña La Muleta, qui nous en a présenté l’édition 2023 .

Tertulias : « Pourquoi Saint Perdon aux arènes du Plumaçon ? »

Pascal Darquié  « Le rendez-vous du 27 août 2023 de Saint Perdon au Plumaçon, c’est une histoire qui dure depuis 2009. Suite à l’incendie des arènes de notre village , la ville de Mont de Marsan nous accueille chaque année pour que nous puissions donner la novillada des Fêtes de Saint Perdon et maintenir une tradition qui a commencé, il y a 40 ans en 1983 .

Pendant quatre ans nous avons monté des novilladas de Baltasar Iban qui ont été plusieurs fois récompensés. En 2013, pour les trente ans de la Peña est née l’idée de la première novillada concours. Cela correspondait à la sensibilité toriste de pas mal d’entre nous. Pour les dix ans de la délocalisation, on a présenté le matin une novillada de quatre Baltasar Iban et une concours l’après-midi. En 2021, on est revenu pour des raissons de coût sur un novillada avec les Pincha. En 2022, on revient sur l’esprit torista avec une novillada de Escolar Gil. Ce fut un moment fort. »

Tertulias : « Comment vous est venue l’idée du Desafio ? »

Pascal Darquié : « Dans nos discussions d’hiver nous recherchons une suite à nos actions en cohérence avec ce que nous avons déjà fait. L’an dernier , la novillada d’Escolar Gil a marqué les esprits. En 2013, Portador de Pedraza de Yeltès a été le premier vainqueur de nos novilladas concours. L’année suivante, la ganaderia des frères Uranga a remporté le prix. La priorité de cet élevage en France, c’est la novillada de Garlin. En 2023 , l’élevage a un peu plus de novillos disponibles. L’opportunité s’est donc présentée de monter un desafio entre le fer qui a marqué 2022 et celui qui a marqué les novilladas concours de Saint Perdon.

Ce desafio présente deux encastes différentes Santa Coloma/ Albaserrada et Domecq/Aldeanueva.  Il aura de l’intérêt au premier tercio mais aussi au troisième avec des toros exigeants mais avec des comportements différents.

Tertulias : « Des contraintes sanitaires nouvelles sont imposées aux organisateurs. Comment les gérez-vous ? »

 Pascal Darquié :« Cette année suite à l’épizootie du moustique, tous les toros subissent un test PCR seprt jours avant l’embarquement. Ce test, pour autoriser l’entrée en France, doit être négatif.  Avec les ganaderos ; qui fournissent chacun 3 utreros titulaires et un sobrero, nous avons décidé de faire vacciner plus de toros que nécessaire. Notre volonté, et celle des ganaderos, est de préserver le desafio tout en respectant les obligations légales et règles sanitaires. »

Tertulias: Suite aux problèmes évoqués ci-dessus, les novillos de la ganaderia Escolar Gil n’ont pas pu être embarqués. Ils seront remplacés par trois utreros de Pedraza de Yeltes.

Tertulias : « Comment avez-vous élaboré le cartel novilleros    ? »

 Pascal Darquié :« Le niveau technique et la capacité des novilleros à s’adapter aux différents types de toros sera un des clés de réussite de ce desafio. Nous gardons toujours une place pour un Français. Cette année, celui qui se démarque, c’est Solalito. Il va bientôt prendre son alternative. Nous avions déjà eu des contacts avec lui. Venir à Saint Perdon l’intéressait. Quand on finalisé les deux élevages, il a maintenu et confirmé son intérêt. Nous avons souhaité le positionner en chef de lidia parce que nous pensions qu’il était en capacité de prendre cette responsabilité. Ses dernières prestations, comme celle face aux Montealto à Hagetmau, renforce notre choix.  A Dax il a montré qu’il était capable de résoudre les problèmes. Le contrat s’est rapidement concrétisé. »

Tertulias : « Qui sera le second novillero au cartel ? »

Pascal Darquié :« Le second novillero au cartel est Guillermo Garcia Pulido.  On avait déjà son nom en tête l’an dernier pour la novillada d’Escolar Gil. El Fundi, alors Directeur de l’Ecole Taurine El Yiyo de Madrid, nous avait parlé de lui nous disant qu’il était capable de toréer les Escolar.  Quand nous avons vu son actuation à Garlin face aux Pedraza, cela nous a paru logique de lui proposer de venir à Saint Perdon.  L’acceptation a été rapide. Quand on l’a vu pour la Concours de Madrid,  la novillada d‘Hagetmau, c’est un garçon solide qui a tous les atouts pour affronter ce desafio. »

Tertulias : « Qui est Diego Bastos, le troisième novillero  ? »

Pascal Darquié :« Le troisième est moins connu dans le Sud-ouest. C’est un sévillan Diego Bastos. Il tutoie le sommet de l’Escalafon. Il triomphe un peu partout en coupant des oreilles. Lors de sa présentation en France à Millas, cela s’est bien passé surtout au premier. Le reste du cartel, toros et toreros, attire à lui tout seul les aficionados. Nous avons pensé qu’il était jouable d’intégrer dans la novillada ce novillero moins connu. »

Tertulias : « Quel impact en termes d’organisation a la délocalisation de la novillada ?»

Pascal Darquié :« L’organisation est plus compliquée parce qu’elle est sur deux sites. La Muleta est une association du village de Saint Perdon.  Elle a toute sa place dans l’organisation des Fêtes et nous avons des créneaux que nous partageons avec les autres associations.  Dans ce cadre, on organise un repas le dimanche midi à la Salle des Fêtes de Saint Perdon . Il aura un caractère hispanique avec une paella et un dessert pour le prix de 12 euros.  Les participants profiteront ainsi des manifestations proposées par les associations.

L’organisation est compliquée car il nous faut du monde, de la logistique et des personnes qui coordonnent tout cela sur les deux sites.  Le défi est là . Depuis 2009, nous y faisons face.  Nous faisons tout pour bien accueillir les gens dans les arènes du Plumaçon. Nous sommes aidés sur place pour la buvette par Etienne Layan et son équipe de La Tumade. »

Tertulias « D’où vient le public de la novillada de Saint Perdon ? »

Pascal Darquié :« Le public, c’est un peu le public que touche les novilladas. En plus des gens du village, il y a ces personnes qui se déplacent régulièrement pour ce type de spectacle. On a quelques peñas locales qui se déplacent. Certains habitués viennent d’autres départements. Notre public est essentiellement constitué d’aficionados. »

Tertulias « Qu’est ce qui fera que les organisateurs seront contents dimanche soir ? »

Pascal Darquié :« Le premier critère, c’est la concrétisation positive de nos choix. C’est-à-dire que les toros sortent bien, qu’il se passe quelque chose en piste et que les novilleros coupent des oreilles et que tout le monde soit content en sortant des arènes. Le second , c’est d’avoir du monde sur les gradins. Nous sommes une association. Nous montons et finançons la novillada, L’affluence de cette année permettra l’organisation de notre course en 2024. »

Merci Pascal et suerte pour cette journée du 27 août. Les réservations pour le repas et la novillada se font par téléphone au 07 66 06 78 29 et à la salle paroissiale de Saint Perdon du lundi au vendredi de 16h30 à 19h et le samedi de 10h à 12h et de 14h à 19h.

Propos recueillis par Thierry Reboul