Madrid 19 mai : Victorianos très décevants, Roca Rey trahi par les aciers.
Il est des corridas qui ne resteront pas dans les mémoires, celle de ce jeudi à Madrid en fait partie. La faute en incombe à des toros de Victoriano del Rio bien présentés mais deslucidos et manquant de fond et de race. Seul le dernier a permis à Roca Rey de jouer sa partition mais l’épée a trahi le péruvien . Fernando Adrian, qui confirmait son alternative, a fait ce qu’il a pu mais ses deux toros ne permettaient pas grand chose. Manzanares est dans une mauvaise passe et en plus il a eu le plus mauvais lot.
Fiche technique :
- Arènes de Las Ventas (Madrid): onzième festejo de la San Isidro: 6 toros de Victoriano del Rio bien présentés mais deslucidos pour
- José Maria Manzanares : un avis et silence, silence
- Fernando Adrian : (confirmation d’alternative ) un avis et salut au tiers,
- Roca Rey : silence, deux avis et salut au tiers
- 13 piques
- Lleno de « No hay billetes », A l’issue du paseo une minute de silence en mémoire du Maaestro Miguel Baez Espuny « Litri ».
Toro par toro :
Bien présenté, le Victoriano del Rio qui ouvre la course s’emploie peu sous le fer. Il remate après les banderilleros au second tiers. Cérémonie de confirmation, Manzanares est disert, Roca Rey est distant. Fernando Adrian débute par des cambiadas de rodillas suivies de deux pechos. Le toro est distrait. Rapide, toréé avec de la distance, il met la tête pour une première bonne série à droite. Une autre série méritoire sur ce piton, cambiada puis derechazos en réduisant la distance, le toro s’est ralenti. A gauche, le bicho a perdu du rythme et la faena de l’intensité. Entière très basse,
Le second met bien la tête dans la cape de José Maria Manzanares . Il sort seul de la première pique. Il prend une gros puyazo carioqué à la seconde. Quite applaudi de Roca Rey, Manzanares est gêné par le vent en début de faena. Bonne série à droite, le toro embiste. A gauche , la charge du toro est moins fluide. Retour à droite, Manzanares fait des passes mais souvent sur le bout de la muleta et sans manifester une grande motivation. Mete y saca, pinchazo prudent puis entière efficace, silence.
Bonne réception à la cape par Roca Rey, le toro est piqué deux fois par le picador de réserve. On est pourtant à Madrid. Le Victoriano embiste. Le vent gène le torero. Beaucoup de poder, de sincérité dans la prestation du péruvien mais le toro ne transmet pas grand chose. Bajonazo, silence.
Le quatrième , très (trop) lourd, est suelto. prend deux piques carioquées. Il est juste de forces. Adrian se fait accrocher en faisant un quite. Le toro manque de force et de charge. La faena manque, elle d’intérêt. Manzanares abrège d’une épée basse, silence.
Le cinquième , très bien présenté, sort seul de la première pique. de la seconde et pousse en se défendant à la troisième. Comme tous les modestes qui toréent à Madrid, Fernando Adrian a envie de bien faire de réussir. Face à second, il s’applique, essaie sur les deux pitones mais il est difficile de tirer grand chose d’un toro totalement deslucido. Une entière, silence..
Le sixième est bien reçu à la cape par Roca Rey. Il prend un premier puyazo en poussant un peu. Il s’endort sous le fer à la seconde. Lui aussi poursuit les banderilleros jusqu’aux planches. Brindis au public, début de faena de rodillas et enchaînement de passes variées, qui emballent le public. Gêné par le vent, le péruvien impose au toro une bonne série de deux derechazos et un pecho. Superbe série dominatrice et templée, qui porte sur le public et le bicho. Idem dans la querencia , avec la main gauche avant de toréer sur un terrain réduit, c’est bien fait et le public se lève. Un premier avis sonne quand le torero prend l’épée, pinchazo hondo, un deuxième avis sonne descabellos, les trophées s’envolent. Le public invite Roca Rey à saluer.
Thierry Reboul (corrida vue sur Toros TV)