Madrid, Puerta Grande pour Fernando Adrian
Madrid a ouvert sa Grande Porte à Fernando Adrian. Le cartel du jour était un cartel de toreros modestes et pourtant ce fut, pour l’instant, une des meilleures voire la meilleur course de cette San Isidro.
Les toros de Santiago Domecq y sont pour beaucoup. Ils ont été tous applaudis à leur entrée en piste, sauf le quatrième,. Tous les bichos ont été applaudis à l’arrastre,. La caractéristique de cet élévage est de produire des toros avec de la caste et surtout de la noblesse et beaucoup de rythme. Cela fonctionne très bien au troisième tiers quand ils ont un minimum de forces ce qui a éte le cas ce 31 mai. Petit bémol, ils ont été, à l’exception du sixième, discrets au premier tiers. Mais c’est aussi une caractéristiques de ce fer. Une vuelta pour le cinquième et salut du mayoral à la fin de la course, les ganaderos peuvent être satisfaits.
Corrida de modestes mais corrida de « satisfacion »
Les trois toreros sont à féliciter. Ils ont tout fait pour être à la hauteur des toros et ont largement contribué au succès de cette corrida.
Le mexicain Arturo Saldivar a eu le lot le plus exigeant. Il a fait plusieurs volteretas. Sa faena, la plus aboutie, il l’a faite face au premier . L’épée lui a fait perdre une oreille qui semblait acquise. Le quatrième, très exigeant, a tardé à rompre . La faena est allée à « mas » mais le mexicain a mal tué.
Alvaro Lorenzo a eu le lot le plus complexe. Le torero a été brouillon à son premier qu’il a mal tué. Il a fait une vuelta au sixième, le plus faible du lot. Le toledan a très bien toréé de la main gauche malheureusement la mise à mort l’a privé d’une oreille.
Grand jour pour Fernando Adrian, il a touché les deux meilleurs toros du lot qu’il n’a pas laissé passer. On pourrait ergoter sur quelques détails. Mais à quoi bon couper les cheveux en quatre quand un torero modeste toréé avec relâchement et sincérité deux toros de Madrid très encastés. Enhorabuena Fernando, en espérant que ce triomphe mérité boostera sa carrière.
Fiche technique
- Arènes de Madrid, Féria de la San Isidro six toros de Santiago Domecq pour
- Arturo Saldivar : salut, silence (avis)
- Fernando Adrian: une oreille, une oreille
- Alvaro Lorenzo: silence (avis) vuelta (un avis)
- 12 piques
- Vuelta au cinquième et salut du mayoral à l’issue de la course
- Salut de Curro Javier au troisième et Raul Ruiz au sixième
- Président : Ignacio Sanjuan Fernandez
- 18071 spectateurs
- il fait meilleur à Madrid
Toro à toro
Manosfinas
Très armé, le tambour major prend un premier puyazo en poussant. Il accroche Arturo Saldivar qui faisait un quite à la sortie de cette rencontre. Le mexicain se « venge » par un bon quite par chicuelinas et demie. Le Santiago Domecq prend un second puyazo avec une belle arrancade mais sans pousser. Le torero attaque sa faena par des pechos de rodillas. Il cite de loin pour la première série à droite. Le toro est noble.
Les premiers derechazos sont templés et sincères et parfois spectaculaires. La suite de la faena, gauche, est plus heurtée mais elle porte sur le public d’autant plus que le toro est encasté et transmet. A nouveau bouscul2 sur un derechazo. Le torero bascule dans le trémendisme. Il ne respecte pas la caste du toro et nouvelle tumade. Malheureusement pour Saldivar, l’épée résulte trasera et basse ce qui prive le mexicain d’une oreille qui semblait gagnée. Palmas au toro, salut au tiers pour le torero.
Costurero
Le second est bien armé. Sa robe sable clair avec une tête gris foncé trahit ses origines Torrestrella. Il sort seul de ses deux rencontres avec le groupe équestre sans s’être employé. Fernando Adrian commence sa faena au tercio par des statuaires puis des naturelles. Le bicho humilie, charge avec une alegria un peu désordonnée en bon Santiago Domecq qu’il est. Son embestida est meilleure quand il est cité au moins à mi-distance. Il désarme Fernando Adrian. Le torero enchaîne derechazos et naturelles sans peser sur un toro plus exigeant que brave. Final trémendiste pour une faena , un ton en dessous du potentiel du toro, qui laisse un léger goût d’inachevé. Les adorños de conclusion portent sur le public. Fernando s’engage et porte une estocade traserita et tendida qui est efficace. Pétition d’oreille, le président cède. Ovation pour l’arrastre
Nubarron
Le troisième très sérieux et armé est applaudi à son entrée en piste. Alvaro Lorenzo le reçoit par des véroniques. Le toro prend deux puyazos en poussant sur une corne, tête haute. Arturo Saldivar fait une quite à la mexicaine. Curro Javier salue après une très bonne troisième paire de banderilles. Le toro est noble, répète avec alegria mais n’humilie pas. Les premiers muletazos de Lorenzo sont brouillons. Par la suite, il enchaine trois bons derechazos puis des naturelles intéressantes. La faena est appliquée mais manque un peu de transmission. Lorenzo n’exploite pas tout le potentiel du Santiago Domecq. Un pinchazo précède une entière caidita et tendida. Un avis sonne, le toro tarde à tomber.
Sensible
Le quatrième détonne par sa conformation, sa présentation et ses cornes par rapport à ses trois collègues. Le 7 proteste. Il prend deux piques sans s’employer. Le bicho n’a pas la chispa caractéristique des Santiago Domecq. Le toro est manso et proteste dans tous les muletazos. Arturo Saldivar s’applique mais les muletazos à droite et à gauche sont accrochés. A force d’insister, le mexicain oblige le toro et enchaîne deux bonnes séries de derechazos. Les naturelles qui suivent sont brouillonnes. Comme sur l’autre piton, le Santiago Domecq finit par rompre et permettre une bonne série. La faena est allée à « mas ». Final dans les tablas, Saldivar met une entière basse. Le toro tarde à tomber et un avis sonne. Palmas au toro qui est allé à mas, silence pour le toro.
Contento
Le cinquième est un peu mieux armé que le précédent. Il va deux fois au cheval mais il ne s’emploie pas. Fernando Adrian brinde au public. Il commence sa faena par cambiadas et pechos puis derechazos de rodillas. Le toro est noble, répète et humilie. Les derechazos ( de pie) sont sincères et templés. Le toro, très encasté mais qui met bien la tête, permet au torero de toréer relâché. Avant de passer à gauche, la dernière série à droite est excellente. La première série de naturelles l’est aussi.
La Puerta Grande est à portée d’une bonne estocade. Le torero s’engage mais c’est une mete y saca. Adrian se jette sur les cornes pour une entière caidita. Le toro meurt en brave. Forte pétition d’oreille, le président cède et ouvre la Puerta Grande à Fernando Adrian. Le mouchoir bleu récompense le très encasté toro de Santiago Domecq . Dommage qu’au premier tiers, il ne soit pas beaucoup employé.
Peleador
Le sixième, bien présenté, prend un premier puyazo en poussant. Il prend le second avec une certaine bravoure. Raul Ruiz salue après un bon tercio de banderilles. Le Santiago Domecq charge avec du rythme et vient de loin . Il inflige une voltereta à Alvaro Lorenzo. Le bicho est noble mais juste de forces. Le torero s’applique mais le toro manque de charge et donc forcément de transmission. Les naturelles ,c’est la meilleure corne, de Lorenzo sont de bonne facture et portent sur le public. Le toro va à menos et part dans les planches. La faena va forcément à menos. L’épée résulte trasera et tendida mais le torero s’est engagé. Un avis, vuelta.
Thierry Reboul corrida vue sur Mundororo
c’était sensé ne pas valoir tripette sur le papier et , comme souvent, c’était super!!
pas de mystère: des toros et des toreros qui en veulent et on passe tous une excellente tarde.
Un grand lot de toros avec bizarrement des toreros de 3° et de 4° en face. Bizarre… Les trois toreros en ont voulu et c’est très bien ainsi, mais Madrid et les puissantes empresas auront-elles de la mémoire?
Beñat