Madrid, la technique d’El Juli face aux La Quinta
Un premier exigeant, un troisième noble mais mal exploité et quatre toros sans fond et justes de forces, Les La Quinta de Madrid sont sortis aussi décevants que ceux d’Arles et de Séville. Correctement présentés, bravitos au cheval, ils offraient peu de possibilités et manquaient de transmission .
El Juli est un technicien extraordinaire. Il l’a montré face au second qu’il a inventé tout au long d’une lidia parfaitement adaptée. Son second est mort comme il s’est comporté tout au long de sa présence en piste, petitement. El Juli n’a pas été au mieux de sa forme avec les aciers.
Le second toro de Roca Rey est de ceux que l’on oublie rapidement. Par contre, son premier, noble et encasté permettait bien plus que la faena « précipitée » et peu adaptée à un Santa Coloma que lui a proposée le péruvien.
Alvaro Alarcon prenait ce jour son alternative. Il a été intéressant, appliqué et sincère à son premier. Le sixième n’a offert aucune option au nouveau matador.
Fiche technique
- Arènes de Madrid, premier festejo de la San Isidro 2023, 6 toros de La Quinta pour
- El Juli: salut, silence
- Andrès Roca Rey : silence, silence
- Alvaro Alarcon : alternative salut, silence (avis)
- douze piques
- Salut de José Chacon et Vicente Herrera au sixième
- Président: Victor Olivier Rodriguez
- lleno de « No Hay Billetes »
- il faut chaud à Las Ventas
- Durée de la corrida : deux heures et cinq minutes.
Toro à toro
Le premier toro de la San Isidro , dans le type Saltillo, est suelto dans le capote d’Alvaro Alarcon. Premier puyazo trasero, le toro pousse sans bouger le cheval. Belle arracanda, le second puyazo est le copier-coller du premier. Le La Quinta est juste de forces. Echange des trastos, Alvaro Alarcon est maintenant matador de toros. Le récipiendaire brinde au public. Début de faena par derechazos, le bicho est noble. Il bouscule le torero sur le pecho finale de la seconde série. Cite à mi-distance, le Buendia proteste en début de série puis se livre quand Alarcon le cite pour deux bonnes séries de naturelles. Faena intéressante à un toro pas si collaborateur que cela, Alarcon conclut par des naturelles de face avec la main gauche puis avec la main droite. Deux tiers de lame, l’épée est trasera et tendida mais efficace. Salut.
Le second est très bien présenté. Il se défend et pousse sous le fer à la première rencontre. La seconde est un picotazo. Après la traditionnelle restitution des trastos, El Juli amène le toro au centre du ruedo. Le toro a peu de charge et manque de forces. Il n’humilie pas. Une série de prise de contact à droite, le torero prend ensuite la main gauche. Le torero est efficace mais le toro manque de chispa . Une bonne série à droite, puis une à gauche. Le torero a pris la mesure du toro mais il manque de l’émotion à cette faena très technique. Les deux dernières séries montrent la classe et la technique du torero dont la faena est allée à mas. El Juli conclut par une demie approximative et un descabello. Salut
Bonne réception à la cape du troisième par Roca Rey, le bicho pousse à la première rencontre , tête à mi-hauteur. Mal piqué, il pousse aussi à la seconde. Le péruvien met le toro au centre. Cite de loin, la première série est trop brusque. La deuxième est plus posée. Le torero s’impose en force à un toro qui demanderait plus de temple que ce soit à droite qu’à gauche. Division d’opinions sur les gradins. Il doit se replacer entre chaque passe. Il danse le rock face à un toro qui l’a invité à une valse viennoise. Un pinchazo et un bajonazo concluent une faena qui ne passera pas à la postérité. Palmas au toro,
Le quatrième ressemble au premier. Il sort abanto et désarme El Juli sur un capotazo, puis prend un gros premier puyazo en se défendant. Il est très mal piqué lors de la seconde rencontre. Le toro est distrait, andarin. Julian Lopez le double. Il le cite de loin, lui fait baisser la tête dans les premiers muletazos à droite. Sur la seconde série, le bicho a moins tendance à fuir en fin de passe. A gauche, le torero le cite de plus près. Le toro manque de race, charge de façon hiératique et sans s’employer. El Juli abrège la faena et tue d’un julipié efficace.Silence
Le cinquième prend un premier puyazo en poussant. Il perd les mains au sortir de cette première rencontre. Il est trop piqué à la seconde. Début de faena par doblones, Le toro est soso et très juste de forces. Roca Rey cite de loin , le toro manque de transmission ; Sa charge est désordonnée et chaque effort lui coûte. Une série plus templée à gauche , le toro se décompose et la fin de faena est brouillonne. Un pinchazo et une entière en avant et tombée pour conclure, le toro tombe rapidement. Silence.
Le sixième est le plus léger mais le mieux armé du lot. Première pique trasera, le toro pousse. Seconde pique plus légère, le toro accuse le coup de ce premier tercio.José Chacon, excellent toute la tarde, et Vicente Herrera saluent après un très bon second tercio. Bon début de faena par doblones, gêné par le vent Alvaro Alarcon commence sa faena par des naturelles. Dès la seconde série, le toro va à menos. Sa charge est courte, il a la tête haute à la sortie de la passe. ; Alarcon s’applique, essaie de bien faire mais le toro ne permet rien. Le torero prolonge inutilement une faena sans transmission. Déçu, il conclut par une entière basse ; un avis et silence.
Thierry Reboul, corrida vue sur Mundotoro TV
Ce n’est pas Antonio, mais Jose Chacon qui a salué au 6 ème. Antonio Chacon servait dans la cuadrilla de Roca Rey, jose Chacon dans celle d’Alarcon.
c’est corrigé