Madrid, les soldes à Las Ventas
Madrid, les soldes à Las Ventas.
Disons le tout net, Daniel Luque qui tombe du cartel et dont la substitution échoit à Damian Castaño, c’est très surprenant! Non pas que le salmantin dans ses performances à Bilbao et Madrid en septembre, n’ait pas revendiqué de se sortir de l’ornière des corridas dures comme seul gagne-pain mais…
Oui mais. Luque et Castaño ne boxent pas dans la même catégorie et l’association avec Ortega et Aguado ça ressemble un peu à la carpe et au lapin en points communs. Néanmoins, pas de procès d’intention avant de voir le paseo s’ébrouer au coeur d’une arène bien remplie, car le principal point d’interrogation sur le coup des dix huit heures, il concernait le lot d’El Pilar avec la crainte de voir un défilé de bêtes à cornes fadasses.
Les Toros
Ce fut pire que tout au final. Mal présenté le lot d’El Pilar a plombé la corrida. On aurait presqu’aimé qu’il fut fadasse, ce fut pire il fut mauvais, trèèèès mauvais. Cinq toros sur six repartirent sous les sifflets, tout est résumé. Madrid a touché le fond ( et la forme) ce soir.
Les Toreros
Damian Castaño
Au premier manso, incertain au premier tiers, puis insipide à la muleta, Castaño fit preuve d’envie en entame de faena avant de s’embrouiller et perdre le fil de son travail au fur et à mesure que le Pilar s’éteignait . Le quatrième avait un poil d’envie au cheval mais vide de forces, il livra une opposition sans transmission, ni grandes options pour Castaño qui toréa montera vissée sur la tête. Un brin de fantaisie que le salmantin ne put traduire flanelle en main malgré de ci de la, quelques passes bien distillées.
Juan Ortega
Il se fait remarquer par un quite de grande catégorie au premier de Castaño. Bastardero son premier Pilar manquait de tout, de trapio, de race et de caste. Ortega distilla ici ou là quelques passes dans un ensemble d’un intérêt très relatif eu égard à la condition du toro. Hay quinto malo et Medicillo le démontra tout au long de sa vie publique. Juan Ortega nous infligea un exercice muleteril beaucoup trop long tant il n’y avait rien à en tirer
Pablo Aguado
Vilain et protesté, qui plus est mal lidié, Liebrez trimbala sa carcasse dans une cape puis une muleta distante du sevillan. La faena fut longue, bien longue. Peu inspiré avec le descabello l’avis finit par sonner. Le dernier avait un trapio indigne de Madrid. Il vint de loin au cheval mais fut massacré par la maladresse du piquero. Dès lors, avec un public agacé et à la limite de la crise de nerfs, la faena fut un long pensum conclu d’un bajonazo.
Fiche Technique
- Madrid. Arènes de Las Ventas. Troisième corrida de la feria d’Automne. Toros de El Pilar pour
- Damian Castaño : silence, silence
- Juan Ortega : palmas, silence
- Pablo Aguado : silence (avis), silence
- 12 piques. Cuadra Equigarce
- Président : José luis Gonzalez Gonzalez
- Trois quarts d’arène
- Beau temps chaud et estival
Toro a toro
Potrillo – Damian Castaño
Le premier sort abanto. Il met bien la tête, particulièrement à gauche, dans la cape Damian Castaño. Il prend deux puyazos en poussant sur une corne.et sort amoindri de ce tercio de varas. Avec lenteur et élégance Juan Ortega réalise un quite par véroniques. Le cadet des Castaño commence sa faena par des trincheras, doblones, naturelle puis pecho. Première série de derechazos, le toro met le tête mais manque de chispa. A gauche, le toro est meilleur que sur l’autre piton. Le torero reprend la main droite et cite de loin. Castaño ne pèse pas sur le toro et la faena est décousue. Une série à droite et le torero prend l’épée . Le toro permettait autre chose. Il entre à matar pour mettre une épée en avant, contraire et perpendiculaire qui suffit.
Bastardero – Juan Ortega
Le second, juste se présentation, est protesté à son entrée en piste. Le toro se freine quand Juan Ortega le cite. Il ne s’emploie pas dans la cape. Mal piqué, il se défend à la première pique puis prend un picotazo au picador de réserve. Début de faena par pechos et trincheras, le toro, soso, manque de recorrido. Un très bon derechazo commence la première série mais le bicho ne s’emploie pas dans la muleta. Le torero est élégant mais le Pila ne transmet rien. Trois doblones et Ortega prend l’épée et tue d’une entière en avant et contraire mais efficace. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.
Liebrez – Pablo Aguado
Le troisième est dans le type Aldeanueva. Suelto, il ne permet pas à Pablo Aguado de s’exprimer à la cape. Le sévillan, et le public, doit se contenter de trois véroniques de classe. Le Pilar prend , sans s’employer, une premier puyazo appuyé au réserve puis un plus bref au picador de turno.
Début de faena très élégant de Pablo Aguado. Le toro perd les mains si on l’oblige . Les derechazos suivants sont donnés à mi-hauteur .Le sévillan toréé avec classe un toro noble mais très fade. Il manque de se faire prendre sur la première naturelle. Le toro est aussi insignifiant sur cette corne que sur l’autre. Que pena car Aguado a manifestement envie. La première entrée à matar est prudente et se solde par un pinchazo hondo. Un avis sonne avant que le torero ne descabelle. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.
Guantero – Damian Castaño
Damian Castaño reçoit le quatrième par une larga de rodillas puis une série de véroniques. Suelto, il tombe au contact du peto lors de la première rencontre. Il s’emploie un peu sous le fer puis retombe à la sortie. Il fléchit et ne s’investit pas à la seconde. Le Pilar est faible et Juan Ortega s’en voit pour lui arracher un bon capotazo.
Montera sur la tête, Damian Castaño commence sa faena par le haut ce qui n’empêche pas le toro de tomber. Deux derechazos et nouvelle chute, le toro est un invalide. Le torero s’applique mais la faena, décousue, manque d’intérêt. Il manque de se faire prendre sur un extraño à gauche. Damian veut continuer mais le public lui fait comprendre qu’il est temps de prendre l’épée. L’estocade, bien exécutée et en place, est le meilleur moment de la faena. Le Pilar tarde à tomber. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.
Medicillo – Juan Ortega
Le cinquième manque de poids par rapport à sa carcasse. Mal piqué, il pousse à la première rencontre. Il est aussi mal piqué à la seconde mais la rencontre est plus brève. Pablo Aguado tente un quite, le toro n’humilie pas. Juan Ortega place le Pilar au centre du ruedo et commence sa faena à droite. Le bicho manque de race et charge sans motivation. Le torero prend la main gauche. Il s’applique, toréé avec douceur mais le toro est soso et ne transmet rien. Le sévillan insiste, revient à droite mais il est des combats qui sont perdus d’avance. Ortega pinche puis met une entière qui met fin au pensum. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.
Resiston – Pablo Aguado
Le sixième est protesté. Il est sur la défensive quand Pablo Aguado le cite à la cape. Il met les reins à la première rencontre mais manque de poder puis vient avec alegria pour prendre une seconde pique mais ne bouge pas le cheval. Le public oscille entre le silence de l’aburriemiento et les pitos de la déception. Début de faena par doblones, le toro fléchit. Aguado l’entreprend à mi-hauteur . C’est professionnel mais manque totalement d’intérêt tant le Pilar, totalement deslucido comme les quatre précédents, est d’une noblesse fade et sans transmission. Quelques olés ironiques fusent. Pablo Aguado abrège et tue d’une demie basse. Silence pour le torero et pitos pour l’arrastre.
Reseña écrite en mano à mano par Thierry Reboul (toro a toro) devant les images de One Toro et Philippe Latour (résumé) depuis un tendido de Las Ventas
Il a été réclamée la démission de Plaza 1 pourtant, pour une arène gérée par Casas, ils n’étaient pas si mal présentés ces toros
Beñat
Les pitons fort honorables n’ont pas masqué un trapio bien trop léger(et je ne parle pas de poids). Ce n’était pas un lot pour Madrid. Et comme leur vie publique fut d’une grande mediocrité…la goutte d’eau a fait deborder le vase
Tant dans le fond que dans la forme le compte n’y était pas en terme de toros. Loin s’en faut.
Victorino fera t’il mieux ce soir?
Souhaitons le, car pour l’instant à part les mansos de gala de vendredi…
Euh… mon commentaire était ironique et du second degré monsieur Philippe… comme apparemment il faut faire du premier degré, j’ai participé aux contestations; comme ça c’est dit.
Beñat
J’avais bien compris le second degré, mais tous ceux qui lisent les commentaires ne l’ont pas forcément compris comme cela cher Beñat. Philippe
Ce lot était vide, mais les deux artistes attendus n’ont rien fait pour tenter d’inverser le cours de cette course. Ils ont quand même manifesté une prudence de sioux.
Beñat