Madrid, un toro et le courage de Fonseca
De cette corrida de clôture de la temporada à Madrid on retiendra le courage d‘Isaac Fonseca et la noblesse et l’alegria du Toros de Cortès sorti en troisième position. Dire que ce toro est du même fer que les deux mansos de vendredi. Pour ce qui est du jeune Mexicain, il est plein d’envie, de spontanéité mais son manque d’expérience l’expose trop. Dominé par la caste de son premier, il est passé près d’une cornada grave à son second . Ses deux compagnons de cartel, El Cid et Alejandro Talavante n’ont ni déplu, ni convaincu.
Les toros
Recomposé après le refus par les vétérinaires des six Nuñez del Cuvillo, initialement prévus, le lot de toros reseñés pour cette dernière corrida madrilène a été très hétérogène de présentation et de comportement. Sont sortis deux Garcigrande , fond de tiroirs de la ganaderia, lourds, mansos, sans classe ni transmission. La course s’est terminée avec trois Victoriano del Rio , plus légers, sans race ni classe mais pas sans exigence. Le toro de la tarde a été le Toros de Cortès sorti en troisième position. Discret au cheval, il s’est révélé noble et avec de l’alegria au troisième tiers.
Les toreros
El Cid a été invité à saluer par le public à l’issue du paseo. Son premier toro, manso au cheval, a manqué de classe et de transmission à la muleta. Jesus Manuel avec le métier qu’on lui connait a instrumenté une faena élégante, simple et plutôt sincère conclue rapidement à l’épée. Palmas
Le quatrième est exigeant, El Cid instrumente une faena plus efficace que sincère à un toro qui permettait autre chose. Averti, à gauche le torero est de plus en plus prudent et tue mal. Silence
Le premier toro d’Alejandro Talavante est juste de forces, manque de charge et de race. La faena est brève et conclue par un « bajonazo efficace ». Silence
Le cinquième est sérieux de présentation et exigeant. La faena de Talavante est élégante, variée mais souvent profilée. Silence après une entière basse
Varié et volontaire à la cape, Isaac Fonseca s’est efforcé de se mettre au niveau du très bon Toros de Cortès sorti en quatrième lieu. Le garçon est sympathique mais il est resté très en dessous d’un toro que l’on aurait aimé voir dans d’autres mains. Silence
Le jeune mexicain est plein d’envie, mais il est encore vert. Débordé par l’exigence du dernier, il a subi une terrible voltereta. Porté par le public, il n’a pu opposer que son immense courage à un toro compliqué. Le public l’a invité à saluer au tiers.
Fiche technique
- Arènes de Las Ventas, corrida du « Dia de la Hispanidad », toros de Garcigrande (1er et 2nd ) Toros de Cortes (3ème),et Victoriano del Rio, pour
- El Cid : palmas, silence (avis)
- Alejandro Talavante : silence, salut au tiers (avis)
- Isaac Fonseca :silence (avis), salut au tiers (avis)
- Douze piques
- Salut de Juan Carlos Rey au troisième
- Président : Ignacio Sanjuan Rodriguez
- 22218 spectateurs
26°, ciel dégagé, peu de vent
Toro à toro
Piedrito Garcigrande El Cid
Le premier toro pèse plus de 600 Kg. Il sort abanto. Il donne des signes de faiblesse quand El Cid le reçoit à la cape puis sort seul de la première rencontre. Une nouvelle génuflexion énerve le 7. Suelto, il ne s’emploie pas à la seconde. Jesus Manuel a du métier. Il double en douceur le manso et l’amène au centre de la piste. La première série de derechazos est conclue par un très bon pecho. Le toro répond en se défendant aux sollicitations du torero. A gauche, il passe mieux mais manque de classe et finit la passe tête haute. El Cid le toréé par naturelles avec efficacité et élégance. L’épée portée avec engagement résulte entière mais trasera. Elle est suffisante. Palmas
Leonino Garcigrande Alejandro Talavante
Le second fait lui presque 600 Kg. Comme le précédent, il est abanto et suelto. Mal piqué, il prend un premier puyazo en se défendant. Il tombe en sortant de la rencontre et prend ensuite un picotazo. Il chute à nouveau quand Isaac Fonseca s’avance pour faire un quite par chicuelinas. Alejandro Talavante commence sa faena par des pechos puis des naturelles. Le Garcigrande a une charge courte et manque de forces et de chispa. Il manque totalement de transmission et va rapidement à menos. A droite, il est aussi mauvais qu’à gauche. Talavante n’insiste pas et va chercher l’épée. L’entrée à matar est prudente et l’épée très basse et efficace. Silence pour le torero et pitos , comme pour le premier, à l’arrastre.
Bolero Toros de Cortes Isaac Fonseca
Changement de fer avec un toro de Cortés léger mais avec de la tête , Isaac Fonseca le reçoit par une larga et enchaîne par des véroniques. Le Cortes prend une première pique sans pousser au picador de réserve. La seconde, au piquero de turno, est trasera et prise sans s’employer. Le mexicain réalise un bon quite par saltilleras. Juan Carlos Rey salue après un bon tercio de banderilles. Le mexicain commence sa faena, au centre du ruedo , par des cambiadas de rodillas. Il connecte rapidement avec le public. Isaac Fonseca cite le toro se loin. Le toro est noble et a du rythme.
Les premiers derechazos sont de qualité. Sur la série suivante , le toro échappe à une muleta qui ne pèse pas assez. Le torero inverse les terrains et raccourcit un peu la charge. Les muletazos suivants , plus enthousiastes que sincères, portent sur une partie du public bien que donnés sur le pico. Cité à mi-distance le toro répond bien à gauche mais les naturelles sont très brouillonnes. Le Cortes est un toro encasté qui, malgré la bonne volonté du torero, est resté quasiment inédit. La conclusion , un bajonazo, ne relève pas le niveau de la faena. Palmas à l’arrastre, silence pour le torero.
Ruiseñor Victoriano del Rio El Cid
Le quatrième est distrait et abanto. Il visite le ruedo. El Cid doit fournir des efforts pour le garder dans sa cape. Il prend un premier puyazo carioqué en poussant. Il ne s’emploie pas à la (brève) seconde rencontre. Le toro a une prédilection pour le terrain des planches au début du troisième tiers. El Cid attaque directement par des derechazos au centre du ruedo. Sur la série suivante, le toro répète avec une certaine alegria. Les muletazos sont appliqués , efficaces mais sur le pico.
A gauche, le toro est moins clair. Une très bonne naturelle, sur la suivante la corne se fait plus chercheuse. Le toro est exigeant et le torero reste prudent même quand il reprend la main droite. L’épée est tendida, trasera et caidita . Un avis sonne avant que le torero ne prenne le descabello. El Cid , après deux tentatives infructueuses, attend que le toro tombe tout seul. Silence
Enamorado Victoriano del Rio Alejandro Talavante
Le cinquième est très bien armé. Alejandro Talavante le reçoit par faroles et véroniques. Le Victoriano est très peu piqué. Isaac Fonseca réalise un bon quite par chicuelinas et tafalleras. Comme le précédent, le toro est attiré par les planches au début du troisième tiers. Talavante commence sa faena par deux passes par le haut puis baisse la main pour des trincheras genoux ployés. Il prend ensuite la main gauche. Le toro est noble mais faible il fléchit si le torero l’oblige trop.
Talavante relève la mire et toréé à mi-hauteur y compris quand il prend la main droite. Il utilise la noblesse du toro, toréé avec élégance mais en restant profilé. C’est un peu plus centré sur la dernière série de naturelles et trincheras et les derniers derechazos. Un avis sonne avant que le torero n’entre à matar. L’épée est entière, basse et rapide d’effet. Petite pétition et salut au tiers.
Verbenero Victoriano del Rio Isaac Fonseca
Verbenero est le dernier toro de la temporada madrilème 2023. Il est protesté. Isaac Fonseca le reçoit par largas afaroladas puis chicuelinas. Le bicho est distrait et suelto. Première pique trasera, il pousse sur une corne. Il « perd les mains » en sortant du cheval. La suivante est un simple picotazo dont il sort seul. Le Mexicain commence sa faena au tercio par le haut. Le toro, distrait, passe sans grande conviction. Il est court de charge, n’humilie pas et manque de race. Fonseca s’applique mais la faena est brouillonne. Débordé, le jeune torero se fait accrocher de manière spectaculaire.
Il reprend la faena , le visage en sang, par des pechos de rodillas qui portent plus sur le public que sur le toro qui est de plus en plus décomposé et querencioso. Isaac Fonseca tue d’une entière portée avec foi. L’épée tarde à faire effet et un avis sonne avant que le toro ne descabelle. Pétition « de l’émotion » non majoritaire, le matador mexicain salue au tiers.
Thierry Reboul corrida vue assis devant un écran d’ordinateur sur One Toro TV
Talavante… jusqu’à quand?
Beñat
Tant qu’il y aura Simon…..
J’en ai bien conscience, et comme maintenant le pauvre Jalabert s’est associé avec Simon et que Talavante est systématiquement programmé à Arles; on n’en a pas fini de voir partout le destoréo de celui qui semblait se prendre pour José Tomas
Beñat