Reseñas

Madrid : Une oreille pour Ureña dans un solo décevant.

Plus qu’un défi à relever , c’est un pari que tente Paco Ureña à Madrid. Dans le creux , le torero de Lorca mise sur cette encerrona madrilène pour redevenir un pion qui compte sur l’échiquier taurin. Un solo est toujours un exercice compliqué et en particulier à Madrid;. C’est encore plus difficile si les toros ne se prêtent pas au jeu comme ce soir . Faibles décastés, manquant de race à l’exception du noble Domingo Hernandez, il ne s’est pas passé grand chose jusqu’à la sortie du sobrero du Conde de Mayalde. Le toro est noble mais est très faible. Le déluge s’abat sur les arènes. Ureña, très théatral, peut enfin toréer à sa manière. Il lie deux belles séries à droite au cours desquelles le toro tombe. Enthousiasme sur les gradins et oreille, la seule de la tarde, chacun est libre d’aimer, d’apprécier mais quand il n’y a pas de toro…

Fiche technique
  • Madrid Las Ventas 14ème festejo de la Feria de San Isidro
  • Toros dans l’ordre de sortie de Ventana del Puerto, Domingo Hernandez, Adolfo Martin, José Vázquez, Conde de Mayalde (sobrero),Victoriano del Rio.
    • Paco Ureña , unique matador: silence, salut au tiers, silence, silence, une oreille, salut au tiers
  • Sobresalientes : Alvaro de la Calle, Jeremy Banti qui n’ont pas eu à intervenir. .
  • 14 piques
  • Temps orageux puis la pluie, presque lleno
Toro a toro

Le premier, Ventana del Puerto, pousse en soulevant le cheval à la première pique et sort seul de la seconde. Début par le haut, le toro manque de forces. Il envoie un coup de tête à chaque fin de passe. Ureña le cite de loin, et essaie de donner par son élégance l’émotion que le Ventana del Puerto ne transmet pas. Le bicho va à menos et la faena aussi. On en retiendra un belle série à gauche liée avec temple. 1/3 de lame, descabellos, silence pour le torero, sifflets au toro.

Le second, Domingo Hernandez, est abanto. Ureña le fixe et lie de bonnes véroniques et une demie. Sans être mis en suerte, il prend un puyazo en poussant. A la seconde rencontre, bien piqué par Alberto Sandoval, il met à nouveau les reins. A la sortie des piques, bon quite de Paco Ureña par chicuelinas et rebolera, le toro est bien banderillé par Rafael Viotti. Brindis au public, Début au centre, cite de loin par statuaires, le torero enchaine avec trois belles naturelles et un pecho. A gauche, le toro humilie. Rapidement il devient tardo et la faena perd en intensité. Sur la première série à droite, il fait l’avion. Il répète à la seconde . Paco toréé avec sincerité, et temple sur la meilleure corne du Domingo Hernandez. Final à gauche qui manque d’émotion, demi-épée efficace, salut au tiers pour Ureña et palmas au toro.

Le troisième , bien dans le type de la ganaderia Adolfo Martin, mal mis en suerte pousse à la première rencontre. Il ne s’emploie pas à la seconde. Toro andarin et banderilleros prudents, le second tercio ne passera pas à la postérité. Début par doblones, le toro n’a pas beaucoup de charge. Paco Ureña le toréé par la droite, le toro ne « fonctionne pas ». A gauche, il ne fonctionne pas non plus. Le torero de Lorca n’a pas le poder pour résoudre le problème. Il prend l’épée pour un mete y saca prudent et une entière habile. Descabellos à répétition, sifflets au toro , silence pour le torero.

Le quatrième, José Vasquez, sort seul des trois rencontres avec le groupe équestre. Ureña débute la faena en douceur par doblones, A droite, le toro passe mais jette un regard vers les planches en fin de passe. Le José Vasquez a un charge courte et manque de chispa. A gauche, il est tardo et soso. Paco fait ce qu’il peut mais on s’ennuie ferme. Le torero abrège. Pinchazos, entière efficace. Silence pour le torero et sifflets pour le toro.

Le cinquième, Juan Pedro Domecq, pas très madrilène de présentation est protesté à son entrée en piste. Il se défend sans pousser à la première et à la seconde rencontre. il est faible, mouchoir vert et entrée en piste de la « Team Florito. »

Le sobrero, Conde de Mayalde, se défend au cheval. à la première pique et sort seul de la seconde. Doblones, trincheras, un derechazo et le toro, au contraire du vent, fléchit. Le Mayalde manque de forces, la pluie tombe. Sous le déluge, Ureña lie deux bonnes séries à droite. à un bicho noble mais très faible. On joue sur la corde dramatique et théâtrale. Le public, à la limite de la transe, s’enflamme pour les muletazos du torero de Lorca. C’est du Paco Ureña pur jus mais difficile d’accrocher quand il n’y a pas de toro en face. Epée entière , une oreille, palmas au toro (?), noble mais sans bravoure ni forces.

Le sixième, Victoriano del Rio, sans mise en suerte renverse le picador de réserve. Il se défend à la seconde au picador de turno. Mise en suerte indigne de Madrid pour la troisième, le toro sort seul. Quite de Paco Ureña, le toro parado ne facilite pas la tâche des banderilleros. Début de faena, le Victoriano est attiré par les planches. A droite, il ne permet pas grand chose. Ureña s’applique pour tirer quelques bons muletazos à un bicho qui manque de race. Tentative à gauche, le toro va aux tablas. Le torero insiste à droite pour une série jamais aboutie. Pinchazo, entière basse , sifflets au toro et salut au tiers pour Paco Ureña.

Thierry Reboul (Corrida vue sur Toros TV)

2 réflexions sur “Madrid : Une oreille pour Ureña dans un solo décevant.

  • Thierry Wagniart

    Étant sur place, j’ai ressenti cette course comme un véritable traquenard pour Paco Ureña. Immense déception pour un Torero qui mérite un autre traitement. Et cette réaction d’une partie du public à la fin de la Lídia du Mayalde ! Du jamais vu ! Ces coussins dans la piste….

    • Le lot de toros ressemble à un nettoyage de corrales.

Commentaires fermés.

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