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Michel Gallon, que l’histoire continue!

Michel Gallon, que l’histoire continue!

Quand on écoute Michel Gallon, il nous invite à voyager dans le temps. Aimé son père a créé la ganaderia il y a bientôt 70 ans. Des origines camargue-espagnole de départ, et avec des apports divers et très variés, l’élevage a commencé à prendre forme et à avoir ses premiers résultats positifs. C’est néanmoins la leucose qui touche durement le bétail qui va au final aider la structuration de l’élevage. A la fin des années 90, l’obligation d’acheter des bêtes en Espagne d’origine Sampedro va s’avérer positif pour le développement de la ganaderia. Michel Gallon aime à élever des toros qui vont mettre en valeur les toreros qui les combattent, Tertulias l’a rencontré.

Tertulias : « Quelle est l’histoire de la ganaderia Gallon?»

Michel Gallon : « Mon père Aimé Gallon a créé la ganaderia. Passionné de monte à cheval au milieu des toros et des biou, il le faisait dans la manade d’Achille Pouly et Poupette sa femme (la sœur de Françoise Yonnet) et dans les abrivado. C’était aussi un gardian amateur car il avait une entreprise de travaux agricoles. Il aidait Loulou Jalabert (le père de Luc et Marc).

Rose Lescot devenue veuve, lui a vendu sa manade. Les bêtes étaient peu nombreuses. C’était en 1956 et l’hiver a connu des températures très basses. Il y avait de plus un problème de fièvre aphteuse. Malgré cela, mon père en a fait sa vie même s’il n’y avait pas trop de marché taurin à l’époque. »  

Tertulias : « Quelle était l’origine du bétail. »

Michel Gallon : « L’origine était de Lescot par Marius. Un aficionado m’a dit qu’en 1931, Marius Lescot s’était démarqué de sa famille en achetant du Santa Coloma. Je n’ai jamais pu le vérifier. Tout me porte à le croire car il y avait beaucoup de vaches avec de petites têtes. Ce bétail avait beaucoup de noblesse.

Des Trinitaires à Tenques

Mon père a aménagé avec beaucoup de cachet les Trinitaires. Il organisait des spectacles avec des jeux camarguais. Il organisait également des tientas de vaches. Dans un article de l’époque, Jean Claude Dufau relate un tentadero avec José Luis Marca et Pierre Schull comme matadors et Achille Pouly comme picador. Puis ceux qui ont acheté Les Trinitaires à la veuve Lescot, ont voulu en faire leur maison de loisirs car ils étaient chasseurs. Comme c’était incompatible avec la manade, Aimé a dû partir en 1961. Il est parti à Tenques puis à Sarraute. S’il y avait pas mal d’hectares, il y avait pas mal de marais aussi. Un an après, la mairie a loué la moitié des terres à la manade Chauvet-Chapelle qui sont ainsi devenus nos voisins.

A Tenques, le pays est magnifique. C’est un pays dur à gérer mais on y est bien dedans. Avec mon père et mon frère, nous faisions des ferrades. On se régalait à cheval. C’étaient des moments inoubliables.

Ce qui nous plaisait, c’était le toro de corrida. On mettait de côté pour les coursejer (poursuite avant la ferrade), des vaches, que l’on ne gardait pas après les tentaderos. Il y a beaucoup de personnes de la région d’Arles qui évoquent avec nostalgie les journées passées à Tenques quand ils étaient jeunes. Finalement nous nous sommes orientés sur le toro de combat. Les ferrades marchaient bien dans les années 70 car nous étions peu à en faire avant que cela se multiplie et devienne bien moins rentable. Nous avions une activité agricole avec le foin qui nous a aussi obligé à limiter nos autres activités.

Le 47

Aimé avait acheté à Achille Pouly deux lots qui ont été lidiés en capea au Festival de Cannes en 1959 et 1960 . Les toros sont sortis très bons et le numéro 47, a sailli les vaches chez nous pendant douze ans jusqu’en 1971 et nous a donné un vrai fond de noblesse.

Nos terres étaient compliqués. Pour les soins et l’alimentation, c’était difficile. Nous donnions du foin l’hiver et nous avons commencé à mieux soigner. En 1979, on a récupéré à Capeau de bons prés dans la Crau qui nous ont permis d’améliorer notre travail. Les vaches vélaient sur ces près craulens l’hiver. Le pourcentage de naissances a augmenté et les veaux sont nés plus costauds.

Nous avons pris un fils du 47 comme étalon. En 1977, nous avons eu un toro sardo de Fernay qui nous a donné de bons produits pendant deux camadas. Nous avons pu acheter à Gilbert Ayme et Lucien Girardet un lot de quinze vaches avec un étalon de Guardiola, lignée Pedrajas. Le semental nous a donné beaucoup de noblesse. Parallèlement nous avons acheté à Pierre Pouly un des réserves des arènes d’Arles d’origine Villar Vega. Il nous a aussi donné des produits qui étaient un peu plus arrêtés mais qui embistaient bien. Nous avons lidié ses produits pendant trois ou quatre ans. »

Tertulias : « Où ces toros ont été toréés ? »

Michel Gallon : « La première fois fut une novillada à Bellegarde en 1982 avec au cartel Chico Leal, Jean Charles Boué, Jacques Rios, José Manrubia et le caballero Benard Maury. Cette course a été un déclic pour nous. Le lendemain, le père de José Manrubia nous refaisait devant la cheminée la faena de son fils. Grâce à ces deux étalons, nous avons vendu beaucoup de non piquées.  On a ensuite acheté à Pierre Pouly un toro d’El Campillo qui avait été devuelto pour boiterie. Lui aussi nous a donné beaucoup de noblesse. Puis ce fut un toro de Jimenez Prieto (origine Benitez Cubero) acheté également à Pierre. On a fait quatre ou cinq camadas avec ces sementales.  

On avait aussi mis sur les vaches un toro de Maria de Marca avec de bons résultats. Ensuite Luc Jalabert nous a prêté un toro de Moura d’origine du Marquis de Domecq. Il a bien lié avec nos vaches même si les produits manquaient un peu de forces dans le dos. Petit à petit ces étapes ont fait grandir la confiance des toreros.

C’est ce que nous voulions. Nous recherchons un toro qui permet au torero de se mettre « a gusto ». Par la suite nous avons eu un nouvel étalon. Cela a donné de bons résultats. Nous avons lidié à Aignan avec des produits de ce toro.»

Tertulias : « De cette diversité , comment est né l’unité d’aujourd’hui ? »

Michel Gallon : « La leucose est arrivée dans les années 90. Nous avons dû assainir le troupeau sur quatre à cinq ans. Quand nous y sommes enfin arrivés, il ne nous restait plus qu’une trentaine de bêtes. Dans tout malheur, il y a du bon. Nous sommes partis en Espagne pour acheter un sang nouveau avec des moyens financiers qui restaient limités. Nous sommes d’abord allés chez Manolo Gonzalez. On a vu un lot de 40 vaches, de cinq toros de trente mois et deux étalons que nous pouvions choisir à un prix inabordable. Alors, nous sommes allés voir des bêtes chez Hermanos Sampedro.  

Quelques temps après, le ganadero nous a appelé pour nous informer qu’il avait à notre disposition 25 vaches de desecho bueno et un étalon. Ce fut pour moi l’occasion de prendre l’avion pour la première fois. En juin 1999, on a acheté les vaches ainsi que les papiers sur leur ascendance jusqu’en 1950. Les mères de ces vaches avaient d’assez bonnes notes, c’est une garantie. A partir de là, malgré un petit manque de transmission, la confiance des toreros pour nos produits s’est confirmée.

Une refonte totale

Le semental avait une petite pointe d’Algarra et a transmis beaucoup de classe malgré quelques soucis sur les aplombs. Il nous a donné d’excellentes vaches. Nous n’avons pas eu des grands résultats immédiatement mais cela a assis la ganaderia. A Noel, nous avons achetés un second lot avec des vaches légèrement mieux notées. 

C’était plus cher à l’achat mais tu gagnes du temps sur la sélection. Finalement en cinq achats, on a acheté 136 bêtes et deux étalons. Le second étalon, c’est mon père qui l’a choisi parmi les toros de deux ans. Sa mère avait une note maximale. Ce fut difficile mais les Sampedro ont fini par nous le céder. Le mayoral, que nous connaissions bien, nous a confirmé que le toro était d’une bonne famille ( même si le ganadero le trouvait trop petit).

Il a sailli pendant douze ans. Malgré un peu de faiblesse les produits sont bien sortis. En 2006, nous avons lidié six novilladas (Arles, Béziers, Nîmes notamment). Chaque fois les novillos sont sortis avec de la classe. Nous avons gardé beaucoup de femelles de cette lignée qui nous ont donné satisfaction. Il nous en reste encore quelques-unes. »

Tertulias : « Qu’est ce qui peut expliquer la faiblesse ? »

Michel Gallon : « Chez Sampedro, il y avait beaucoup de consanguinité. Cela peut-être tout bon ou tout mauvais. Peut-être aussi que les soins que nous apportions n’étaient pas aussi bons que maintenant. Pour rafraîchir nous avons eu des toros de sang Domecq qui nous ont été prêtés. Nous avons pu lidiés des produits, y compris en Espagne, en 2015 et 2016 . Les toros sont bien sortis y compris au niveau de la force.  

En 2013 , nous avons acheté deux étalons. Un de Joselito qui devait être lidié par Sébastien Castella à Istres. Le toro s’est cassé la corne au cheval et a été devuelto. Il a été soigné en Espagne puis est revenu saillir chez nous. Il a donné beaucoup de noblesse avec un petit manque de transmission mais une bonne durabilité. En même temps on a acheté un autre d’origine El Torero sur les notes sans le tienter. Il a bien lié avec les vaches de Sampedro. A ces deux étalons, se sont ajoutés deux toros qui ont été graciés et que l’on a gardés.»  

Tertulias : « Tu as la possibilité de mettre plus de vaches dans les prés ? »

Michel Gallon : « Si tu en mets plus, il faudra donner plus d’alimentation. Il y des prés où, avec l’irrigation, on peut ne pas donner de foin, sur une partie de l’année. Mais si tu mets plus de vaches, l’herbe ne suffira pas. Aujourd’hui nous tientons des vaches dont on a tienté les arrières-grands-mères. On commence à fixer le sang et tu commences à savoir où chercher un étalon.  

L’idéal, mais c’est une question de moyens, est d’avoir des lots de quarante vaches, ainsi les toros ne s’épuisent pas. Aujourd’hui, nous avons trois sementales pour 140 vaches. On peut faire tourner. Néanmoins, tous les mayorals espagnols qui sont venus ici, nous ont dit qu’il fallait être en permanence en recherche de sementales. »

Tertulias : « Comment as-tu passé le COVID ? »

Michel Gallon : «  Une catastrophe! Nous avions 45 toros de quatre et cinq ans prêts et rématés. Il y en avait 30 de vendus. Le reste aurait pu aller en Espagne. Nous avions l’habitude, de payer le marchand d’aliments au fur et à mesure de la vente des toros. Cette année-là, nous n’avons pas vendu un toro. Dix huit se sont tués dans le campo parce qu’ils étaient astifinos et prêts à sortir en corrida. Cela nous a complètement plombés. Nous sommes arrivés à payer notre fournisseur d’aliments et on a mis les toros dans un « pays » où ils se sont débrouillés. On complétait avec un peu de foin, mais ils ont forcément perdu du volume. Beaucoup ont été tués en privé. Au final on a perdu pas mal d’argent. »

Tertulias : « Tu as eu l’occasion de lidier en Espagne, comment cela s’est-il passé ? »

Michel Gallon : « Nous ne sommes pas les premiers car il y a eu Hubert Yonnet et Tardieu avant nous. La première fois que nous y sommes allés, c’est en 2014 grâce au banderillero de confiance de Pablo Hermoso de Mendoza. Pablo nous a acheté dix toros. La première course qu’il a lidié à Alfaro lui a permis de couper deux oreilles au premier. Ce fut un beau souvenir avec mon frère, d’autant plus que l’ensemble de la corrida est sortie bonne. En 2015, nous sommes allés à Iniesta. César Jimenez nous avait achèté un lot de 7 toros. Cela s’est très bien passé à tel point que tout le monde est sorti « a hombros « . Odalisco a été grâcié. Au cartel, il y avait Cesar Jimenez, Morenito de Aranda et Francisco José Espada. »  

Tertulias : « Que recherches tu comme toro ? Sur quels critères, tu sélectionnes une vache ?» 

Michel Gallon : « On cherche à donner confiance aux toreros et à produire le toro que nous aimons. On veut que le toro soit noble et transmette. Après on sait qu’il ne faut pas trop piquer nos toros et d’ailleurs ils n’en ont pas trop besoin. La pique sert à faire saigner les toros pour les décongestionner. Après quand nos toros ne sont pas bons, ils sont arrêtés mais ils ne vont pas venir avec du genio sur le torero.

Quand une vache est sélectionnée, il faut qu’elle ait de la classe. Elle doit tout faire bien. Au cheval, on ne va pas au-delà de trois piques. Par contre, elle ne doit pas sortir seule ou en ruant. Elle doit bien mettre la tête et Il faut qu’elle pousse. Elle doit avoir un bon fond , et ne pas hésiter pas à charger. A la muleta, elle doit être noble avec de la classe.

Il faut qu’elle humilie et dure longtemps. On cherche un type de toro bas avec du cou, c’est l’étalon qui va nous donner cette caractéristique. Victorino met des toros sur les vaches sans les tienter juste sur les familles. C’est une manière de faire qui me plairait bien. On voudrait bien aller en Espagne pour chercher du bétail. Mais avec les problèmes sanitaires (IBR et MHE), c’est devenu très compliqué. »  

Tertulias : « Pourquoi aimes-tu ces toros de troisième tiers qui servent le torero ? »

Michel Gallon : « Je me régale de voir de la belle tauromachie. J’aime un toro qui embiste, pas un toro soso. A Tyrosse, nos toros n’ont pris qu’une pique mais ils l’ont pris de catégorie. On envoie en général en corrida des animaux sur lesquels on a du recul. Quand une vache nous a donné, même en non piquée, un très bon produit, tu as envie d’envoyer ses produits suivants en corrida. J’ai beaucoup aimé mon dernier novillo lidié à Arles en festival. Il n’avait que deux ans et demi mais il venait et revenait au galop. Dans le callejon, tout le monde disait que c’était un toro de vache. Mais gracié un toro à Arles en non piquée cela aurait fait désordre.

Tyrosse

La bravoure, tu la vois, pour moi, à la muleta. Un toro qui charge tête en bas si on l’oblige, ne le fera pas s’il n’est pas brave. En tant qu’éleveur, tu élèves comme tu as envie. Je considère qu’une partie de mon salaire, c’est voir le torero se mettre « a gusto » en faisant briller le toro. Roca Rey a accepté de toréer un de nos toros. El Juli, Sébastien Castella, Jean Baptiste ont aimé ou aiment tienter nos vaches.

Ce qui est important pour moi, c’est la lidia. En 2019, aux Saintes, Sébastien Castella a gracié un toro avec une lidia très bien faite, très bien secondé par Rafael Viotti. A Iniesta, le toro grâcié, n’a pris qu’une pique puis est reparti seul au cheval. Il a donc pris deux rencontres . Pour moi, un toro ne peut pas être bon à la muleta, s’il a été manso au cheval. »

Tertulias : « Un toro indulté fonctionne-t-il forcément comme étalon ? »

Michel Gallon : « Il y a l’incidence de la mère et de la lignée. Par exemple, le second toro à Tyrosse, c’est le fils d’un toro gracié par Javier Conde à Mauguio.  Javier avait fait du Conde, et si le toro n’avait pris qu’une pique, on a vécu un moment extraordinaire. On l’a mis avec deux vaches neuves. Sur les deux, une tientée par Pepe Moral, a donné le très bon toro de Tyrosse. Pourtant, nous n’avons pas gardé le père car il était trop petit. Elle a aussi donné le toro auquel Clemente a coupé deux oreilles lors de cette corrida. Son pourcentage est exceptionnel. En général, un toro indulté confirme comme reproducteur. Si tu as les moyens, il faut le mettre sur des vaches moyennes. Tu verras ainsi s’il apporte un plus. Avoir un bon campo permet de faire des expériences. »

Tertulias : Ne peut-on pas envisager que le ganadero demande en non piquée à garder le toro ? » 

Michel Gallon : « Moi, je n’oserais pas. A Arles, le festival était un bel hommage à Cyril Colombeau. Je ne voulais pas de polémiques. On a pris du plaisir et c’est déjà bien. »

Tertulias : « Comment s’est passée cette temporada 2024 ? »

Michel Gallon : « Elle a commencé avec une bonne course à Arzacq. Le 31 mars, nous avons sorti deux novillos à Arles pour Manuel Roman et Marco Perez. Celui de Manuel a été piqué un peu dans l’épaule mais il a été très noble. Celui de Marco est sorti exigeant avec beaucoup de transmission. Le novillo a fait la vuelta et Perez a coupé deux oreilles. Ensuite un novillo à Mauguio est sorti très noble pour Tristan Barroso. A Tarascon, il y en a eu trois avec Nino Julian, Lalo de Maria et Manuel Losanna, cela s’est bien passé.

On en a eu un intéressant aux Saintes pour l’inauguration de la Peña de Lalo de Maria. Puis ce fut Tyrosse avec des toros qui ont donné du jeu et Chateaurenard avec deux toros. Il y a eu aussi quatre erales à Saint Martin. Celui de Juan de Morena avait le défaut de bramer mais il avait une bonne corne gauche. Celui de Victor a donné du jeu. Le troisième, pour Baptiste Angosto, ne s’est pas trop laissé faire. Le dernier a été toréé avec beaucoup d’art par Mathis Messeguer qui a remporté le prix. Celui du festival pour Cyril Colombeau a été excellent. On a aussi fourni un bon lot pour les adieux de Frédéric Leal à Fourques. La temporada s’est terminée avec un eral à Fourques pour la novillada sans picadors du 1er novembre. »

Tertulias : « Quel est l’avenir pour le fer de Gallon ? »

Michel Gallon : « Mes deux enfants (Paul et Thomas) aiment les toros. Si je n’aime que les toros, ils aiment d’autres choses, et se régalent par exemple que le foin soit bien fait. Néanmoins, ils ont la même vision que moi. Peut-être est-ce pour me faire plaisir. Thomas aime que les toros transmettent. De tout gamin, ce qui lui plaisait, c’était le toro de Jandilla. C’était l’époque de Paco Ojeda et le toro de Jandilla avait du turbo. Si mes enfants n’avaient pas été là on n’aurait jamais fait les arènes de tienta. C’est eux qui m’ont poussé et aidé pour les construire. Cétait notre rêve depuis les années 80. Les enfants ont partagé la photo du fer sur les burladeros le jour des 100 ans de mon père. Je voudrais aussi adresser un abrazo à tous les amateurs qui nous aident au campo, aux organisateurs qui nous font confiance. J’ai aussi un profond respect pour les toreros qui toréent nos produits. »

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Tertulias : « Quel est l’objectif à court terme ? »

Michel Gallon : « C’est de pouvoir continuer et que les enfants prennent la suite. Ils continueront en développant peut-être le tourisme. Pour ce qui est de la sélection, nous recherchons le toro comme celui sorti pour l’hommage à Cyril Colombeau, un toro avec du gaz. Comme les erales d’Arzacq, ils doivent permettre mais avec de l’exigence. »

Tertulias : « As-tu des pistes pour l’an prochain ? »

Michel Gallon : « Rien de sûr pour l’instant. Il y a des demandes y compris du Sud- Ouest. J’ai une novillada, peut-être deux et 17 toros de corrida ce qui fait deux corridas. En Espagne, notre type de toros se vendraient comme du petit pain mais en France, il y a sûrement plus d’exigence. En tout cas, il est important de vendre les toros au prix juste à savoir au moins ce qu’ils nous coûtent. »

Tertulias : « Quel est ton rêve ? »

Michel Gallon : «Mon rêve, ce serait de lidier à Séville mais c’est très compliqué pour y aller. C’est la tauromachie que j’aime. On aurait aimé faire le sable de nos arènes de la même couleur que celui de la Maestranza. »

Tertulias : « Comment vois-tu l’avenir de la corrida ? »

Michel Gallon : « Je pense que cela va continuer. Il ne faut pas que nous nous manquions. Du côté des ganaderos, il faut amener en confiance le bétail qu’il faut. Tout le monde se doit de faire les choses bien. Il faut respecter les règles et veiller à l’intégrité de la corrida. »

Propos recueillis par Philippe Latour et Thierry Reboul

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