Mont de Marsan, Clemente débouche le flacon
Les toros de La Quinta ont une fois de plus décu. Ils ont été inégaux de présentation, sosos, manquant de transmission. Et pourtant grâce à Clemente, de Justo, et à un degré moindre Luque, il y a eu de l’émotion en piste lors de cette troisième corrida des Fêtes de Mont de Marsan.
Bienheureux les aficionados qui ont pu vivre dimanche à Céret avec Gomez del Pilar et aujourd’hui au Pumaçon avec Clemente deux de ces moments, toutes sensibilités taurines confondues, qui vous font dresser les poils sur les bras et monter les larmes aux yeux.
Bienheureux, ceux qui ont vu aujourd’hui leur première corrida, ils n’avaient qu’une seule envie revenir aux arènes.
Trois toreros, trois tauromachies et de grands moments
Daniel Luque a coupé une oreille à chacun de ses toros sans que l’on puisse dire qu’il ait connu un grand après-midi. Il a vite mais mal tué le premier, un toro soso, après une faena technique mais sans grande transmission. Il n’y a pas eu de faena au quatrième , un toro qui n’a jamais desserré son fein à main. L’estocade bonne et d’effet spectaculaire lui a permis de couper un trophée réclamé par une partie du public.
Pour Emilio de Justo, silence au premier après une bonne estocade , le toro juste de forces n’a jamais transmis d’émotion. De Justo s’est mis devant son second La Quinta avec l’envie d’un novillero. Il l’a attendu à Porta Gayola. La soseria « rythmée » du toro et le tempo de la musique ont permis à De Justo de se relâcher et de basculer d’une » tauromachie de recherche d’oreilles » à une tauromachie combinant courage, domination et expression des sentiments du torero. Deux oreilles lui ont été accordées malgré un pinchazo.
Clemente
Clemente a coupé moins d’oreilles que ses deux compagnons de cartel. Mais il est le triomhateur de cette tarde. Quelques gestes, à un premier toro sans grand intérêt, ont montré qu’il était au niveau de Luque et De Justo. Face au sixième toro, il a été tout simplement exceptionnel. Ce torero a su allier technique, courage et art. Certains disaient dans le callejon « c’est un Morante avec le courage d’un Ruiz Miguel ». Tout était beau, juste et porteur d’émotion. Son toro n’était pas un grand toro. Il avait juste un peu plus de tranco que les cinq précédents. La classe et la toreria du Français ont fait le reste.
Blessé au mollet et à la cuisse (cornadas), il a quitté le ruedo, le public debout scandant « torero, torero ».
Fiche Technique
- Arènes de Mont de Marsan, quatrième corrida des Fêtes de la Mademeine 2023, six toros de La Quinta sosos et sans grande personnnalité pour
- Daniel Luque: oreille (avis), oreille
- Emilio de Justo: silence , deux oreilles
- Clemente: silence , oreille (avis)
- douze piques, cavalerie Bonijol
- Vuelta à vite oublier du cinquième
- Ivan Garcia salue au premier et Juan Contreras au quatrième
- Par respect pour Clemente , parti à l’infirmerie, Daniel Luque et Emilio de justo ont quitté le ruedo côte à côte mais à pied.
- Président: Denis Labarthe
- lleno
- soleil d’Andalousie
Le reportage photographique de Philippe Latour:
Toro à toro
Famoso Daniel Luque
Le premier n’est pas vraiment dans le type Buendia. Boiteux, juste de forces, il prend deux puyazos en poussant à la seconde rencontre. Ivan Garcia pose deux très belles paires de banderilles. Début par doblones en douceur, le toro est soso. Le torero de Gerena enchaîne des naturelles à mi-hauteur sans trop obliger le toro. A droite le torero domine mais le toro ne transmet pas. La faena est belle mais artificielle car faite à un adversaire « passif ». Elle met en évidence la très grande technique de Luque mais elle manque d’émotion. Les luquesinas ne sont pas aussi dominatrices que d’habitude. Commencée droit, le torero en difficulté les termine cassé en deux. Luque s’engage à l’épée mais l’estocade est très basse. Un avis . Une oreille demandée par le public mais discutable compte tenu de la conclusion.
Tonolero Emilio de Justo
Le second a presque 6 ans. Il est plus dans le type et bien armé. Il pousse à la première rencontre. La seconde est une vilaine carioca. Clemente fait un quite élégant au centre de la piste. Emilio de Justo double le La Quinta avec classe et efficacité. Le toro est soso avec un peu plus de rythme à droite. Le torero enchaîne des derechazos élégants puis est en difficulté sur la corne gauche. Il exploite la soseria du toro sur le piton droit . La fin de faena est brouillonne . De Justo s’engage et tue d’une belle entière à la rencontre. Silence et palmas au toro
Platanero Clemente
Le troisième est anovillado et suscite quelques protestations. Mal piqué, il prend deux puyazos sans pousser. Clemente double avec élégance et remate au centre. Les derechazos sont doux et élégants. Le toro est soso surtout à gauche. La série suivante à droite est superbe. Le toro part ensuite aux planches et va à menos. Final par poncinas et passes en rond., le torero allie esthétique et technique avec bonheur. L’épée est malheureusement trasera et tendida. Avis. Le puntillero est maladroit et oblige le torero à descabeller. Silence
Arriero Daniel Luque
Le quatrième part de loin à la deuxième mise en suerte mais pousse sur une seule corne lors des deux rencontres avec le groupe équestre. Après un bon tercio de banderilles, Juan Contreras salue. Daniel Luque double et amène le toro au centre. Le toro est soso. Il ne transmet rien même quand le torero s’applique. A gauche, il a oublié de desserrer le frein à main. Il en est rapidement de même à droite. Luque abrège. L’épée entière et trasera est foudroyante. Oreille demandée par les uns et protestée par les autres.
Corchaito Emilio de Justo
Emilio de Justo attend le cinquième à Porta Gayola. Le torero est motivé comme un novillero. Superbe mise en suerte, le toro pousse à la première rencontre. La seconde est un picotazo. Après un bon quite de Clemente , Morenito d’Arles banderille très bien mais n’est pas invité à saluer. Superbe début de faena de rodillas, le toro a plus de rythme que les précédents. Par contre, il n’humilie absolument pas. A gauche c’est la soseria qui prend le dessus. Dommage car la faena de De Justo est d’un très grand niveau. A droite le toro est meilleur et le torero encore plus dominateur.
Toutefois dès la mi faena, le toro cherche les planches. Les naturelles de face sont superbes mais le toro ne transmet pas sur cette corne. Les dernières de trois quarts sont plus marquantes. De Justo tue à la seconde entrée à matar d’une épée et fulminante. Deux oreilles après un pinchazo dans une arène de première catégorie. La vuelta du toro est une aberration et protestée par une partie du public compte tenu de la soseria et du fond de mansedumbre du La Quinta.
Bodeguero Clemente
Le dernier astifino est accueilli par trois largas de rodillas de grande classe. La dernière demi-véroniques est superbe. Le toro se défend sous le fer. En début de faena sa charge est désordonnée. Les premiers muletazos de Clemente sont élégants et efficaces. Les derechazos et la trinchera qui suivent sont superbes. Le temple habite chaque naturelle. Les derechazos sont grandioses. Le toro est quelconque mais e torero est visité par le duende et le Guadalquivir coule maintenant dans les Landes et la Gironde.
Tous les gestes du torero sont inspirés et sont tout simplement parfaits et beaux. Le La Quinta est comme aimanté par la muleta de Clémente. Le torero se profile pour entrer à matar. Le public retient son souffle Que pena ! Le torero se fait prendre en entrant à matar. Bien que blessé, il se relève , entre à nouveau à matar et pinche encore. Un avis sonne. La troisième épée est la bonne. Une oreille et le Plumaçon debout qui scande « torero, torero » cela vaut tous les trophées du monde. Quelle émotion !
Les toros ont, selon vous, déçu :nous n’avons pas vu ni perçu le même spectacle!
Le ton de vos commentaires est celui d’un aficionado,certes, mais d’un »perpétuel mécontent »!
Ceux qui lisent vos comptes -rendus sans avoir vu le spectacle sont littéralement trompés par vos écrits!
Une vibrante émotion s’est emparée du public ,c’est incontestable !Quant à votre qualification de la soseria (naiveté) des toros ……. ,seule votre immense connaissance est semble-t’il capable de définir le quotient intellectuel des toros qui pour ma part m’ont montré cependant beaucoup de noblesse.
bonjour,
Le débat noblesse-soseria des toros de Buendia est quasiment aussi ancien que la présence de cet encaste dans les ruedos. Hier les quatre premiers toros ont eu cette noblesse fade, ma vision de la soseria, celle des toros qui suivent la muleta sans l’attaquer qui permet aux toreros de s’exprimer, plait à une partie de l’Aficion mais qui ne m’apportent pas, à moi et peut-être à d’autres aficionados, l’émotion que je recherche quand un toro est en piste.Les deux derniers et en particulier le sixième avaient une noblesse plus alègre et m’ont donné plus d’émotion. Parler de la corrida est l’expression d’une perception de ce qui s’est passé. Forcément subjective, elle est sujette à débat et en rendre compte contribue forcément à créer et alimenter ce débat. C’est ce qui fait la particularité, le « génie » de notre passion. amicalement Thierry Reboul
Quel quitte de la Cuadrilla médicale montoise !!!! Pas le Murcie de Rafaelillo (préparez vos banderoles mes chères penas montoise, voir ma saillie sur les Rafaelillo/Padilla dans les commentaires resena montoise des Cebada Gago), l’infirmerie du Moun pour le futur plus grand torero français de l’histoire, Mr Clement Dubecq « Clemente ».
Ah !!! ces charpentiers Chalossais :
– Le Tonton Pouillonais de Clemente, 2 années noires taurines passées à se forger un mental sur les charpentes chalossaises,
– Le grand père du Muli étoilé Ducasse à Castelsarrasin,
– A quelques Km, Amou, mon grand père maternel !!!! Grand sauvage devant l’éternel, connu uniquement de ma petite famille créée, je suce les roues de Tertulias (gros merci pour avoir créé & maintenu cet espace d’échange, rare sur les sites taurins) pour obtenir mon ¼ heure de gloire Warholien en chassant nos ennemis taurins de
o l’intérieur : l’ex Boulanger de 19H qui continue à couler (https://desolysombra.com/2023/07/21/one-toro-tv-una-plataforma-en-problemas/ ), le retour du catalogue de + de 30 ans de Tauromachie TV, le Son & Lumière espagnol
o l’extérieur : la gauche qui a politisé la tauromachie (apolitique par essence), politiciens de droite (Marine Le Pen, Aurore Berger, …), LFI (le Podemos français), écolos, animalistes, L214, financiers (Fondation Brigitte Bardot, industriels de la viande de laboratoire, …) qui supportent les mouvements anti taurins,
– La Fédération Française du Bâtiment en a rêvé, Clemente l’aura fait en suscitant des vocations dans les charpentes landaises !!!!
Mon cher Clemente, Bodeguero n’a pas voulu t’offrir ses 2 oreilles & queue (quelques mm sur ton recibir) mais des points de suture (la fameuse cuadrilla médicale montoise sans qui les corridas montoises n’existeraient pas). Bodeguero sera ton tremplin vers le sommet de notre histoire taurine française. Suerte.
Toujours autant de plaisir à lire vos resenas.
Au Plaisir
D.ROGER
Encore une fois, une présidence à la rue qui cède des oreilles alors que le toro a été mal tué et une vuelta injustifiée après que le toro n’ait pris qu’une pique et demi.
Ce n’est pas comme ça que l’on va éduquer à la tauromachie un public bien peu exigeant et sans connaissance comme j’ai pu le voir hier.
Monsieur Pedebernade…
Certes la reseña est celle d’un aficionado éclairé… encore heureux qu’un journaliste taurin le soit (éclairé) Et oui ne vous en déplaise ce lot de toros a été sosos, fade, sans transmission.
Si vous avez pssé un bon apres-midi j’en suis heureux. Moins j’étais à cette corrida hier et je vus assure que ce lot de toros ne valait pas grand chose.
Je pense que cet apm avec les Pedraza de Yeltes vous allez voir la différence. Si vous n’allez pas aux arènes je vous engage à écouter France Bleu Gascogne de 12h à 13h sur la corrida d’hier. ce sont Julien Lescarret et Pierre Albert Blain qui commente chaque jour.
Ou alors venez à Orthez voir les toros du Curé de Valverdé et vous allez vite voir la différence.
Concernant la reseña je dirai de De Justo a mis un pétard a son premier toro hier en passant totalement à côté d’un toro qui méritait beaucoup plus…
Les toros d’hier ont été fades dans leur ensemble, mais comme souvent chez La Quinta depuis que cet élevage est toréé par les vedettes et Luque maintenant. Un toro peut-être noble et fade à la fois.
L’émotion est venu des hommes sur les deux derniers toros.
J’ai vu un très grand de Justo au 5° et un Clemente à la fois étonnant, torero et artiste auteur d’une immense faena.
Luque à côté est bien fade; l’aficion du sud-ouest va finir par se rendre compte que sa technique est mise au service de multiples trucages, sans parler de ces affreuses luquesinas où il a le cul à Brest et la muleta à Nancy. Les présidences ont été totalement à côté de la plaque avec lui.
La vuelta au 5° toro d’hier est totalement hors de propos.
Beñat
Le lot de Buendia a eu un comportement varié, le 2 faible manso et noblote soso. les 1 3 et 4 noblotes à la limite de la Soseria, mais le 5 et le 6 rehaussent le niveau. Sans être de Bandera j’avoue avoir beaucoup apprécié le comportement de ces deux toros. Luque étant expert pour faire avancer les toros fades avec une facilité qui laisse douter sur la bêtise du toro ou la technique de l’homme, nous a permis de ne pas nous ennuyer dans la première partie de la course. Mais Emilio m’a enthousiasmé et quant à Clemente il a été fantastique d’élégance, d’art et de vaillance. Tout cela donne une soirée somme toute très réussie, et je crois que la prestation de Clemente restera dans les mémoires de tous ceux qui ont eu la chance d’y assister. Donc je suis d’accord que l’on espère plus de piquant d’un lot de Buendia, ou pour le moins que plus de toros ressemblent au cinquième et au sixième dans cet élevage.