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Mont de Marsan , la technique de Luque et le potentiel de Canton

La corrida d‘El Pilar de Mont de Marsan a été sauvée par la maîtrise technique de Daniel Luque et un Dorian Canton qui a tenu sa place aux côtés de deux figuras . On peut parler de fracaso pour les Aldeanueva de Moises Fraile. Inégaux de présentation, très justes de forces, ils n’avaient ni race, ni moteur.

Heureusement Daniel Luque a un tel niveau technique qu’il est capable de donner l’apparence d’un toro noble à un boeuf domestique. Son second n’avait aucune des qualités requises pour être un toro de lidia. Qu’importe le torero de Gerena a réussi à en tirer quelque chose. Il a réalisé unetrès bonne faena avec un mauvais toro. Dommage que l’épée, très basse, n’ait pas été à la hauteur de la prestation du torero. Si la première oreille est indiscutable, la seconde accordée par le Président, sous la pression d’une partie du public, est une faute de gpût. Face au cinquième, un autre toro décasté, Luque a tout tenté pour le faire passer. Le bagage technique du torero est immense mais le toro était vraiment trop mauvais.

Dorian Canton jouait gros ce jeudi au Plumaçon. Il a montré qu’il avait acquis une certaine maturité et montré, dans un contexte ganadero difficile, qu’il avait une très bonne main gauche et des capacités de lidiador certaines. Le béarnais a aujourd’hui plus que de l’envie et de l’ambition, il a du potentiel.

Sébastien Castella a lui aussi touché de mauvais toros mais s’est moins investi dans la recherche de solutions aux problèmes posés par ce lot d’El Pilar à Mont de Marsan.

Fiche technique
  • Arènes de Mont de Marsan, deuxième corrida des Fêtes de la Madeleine 2023,. Toros (dont un sobrero en lieu et place du troisième) de la ganaderia d’El Pilar inégaux de présentation et dépourvus de moteur pour
    • Sébastien Castella : salut, silence
    • Daniel Luque : deux oreilles (avis), silence
    • Dorian Canton : oreille, silence
  • Onze piques, cavalerie Bonijol
  • Ivan Garcia a salué au second , Juan Contreras et Jesus Arruga au cinquième
  • Président: Antoine Capdeville
  • Public: lleno
  • Météo : un ciel gris mais une température idéale pour assister à une corrida
Le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
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Toro à toro :

Lirillo Sébastien Castella

Sébastien Castella reçoit le premier par des véroniques. Le toro est juste de forces. Manso, il est en plus économisé à la pique. Le toro, limite invalide, tombe dès les premiers doblones. Toréé à mi-hauteur,  il se laisse faire à droite. Sur la seconde série, le torero baisse la main. Sans aucun moral, le Pilar cherche à partir en querencia. Castella a de plus en plus à le retenir. La faena, qui n’a jamais transmis d’émotion,  perd tout intérêt. L’épée est trasera, tombée mais efficace. Silence.

Sospechillo Daniel Luque

Le second est mieux présenté que le précédent. Il est abanto et suelto. Daniel Luque arrive à le fixer en le toréant par parones. Manso, le Pilar prend deux puyazos en se défendant et sort seul de la seconde rencontre. Ivan Garcia salue après une bonne troisième paire de banderilles. Le torero de Gerena met le toro au tercio. Une première série de réglage avec beaucoup de sérénité, le toro est soso avec une charge courte. Alors que le toro est mauvais Luque domine le Pilar dès la seconde série à droite. A gauche, il impose sa volonté à un toro qui n’humilie pas.

Luque est un grand technicien, et est capable de trouver le petit truc qui fait passer un manso décasté pour un toro noble. il a fait à ce toro muy malo une faena muy buena. Sur la fin , le bicho toro se rapproche des planches.  Luque en profite pour lier la série à droite qui va bien pour conclure . Luquesinas puis le torero entre à matar. Un avis sonne. L’estocade est très basse . Elle est efficace mais c’est un bajonazo . Le Président accède règlementairement à la demande du public en sortant un premier mouchoir. Il en sort un deuxième , celui dont il a la responsabilité, oubliant que dans une arène de première catégorie (et dans les autres) un bajonazo doit priver le torero d’un double trophée. C’est une question d’éthique.

Brigadier Dorian Canton

Le troisième est très typé Aldeanueva mais il boîte. Mouchoir vert.

Jacobero Dorian Canton

Le sobrero sera lidié en sixième position. Le Pilar, prévu en sixième, sort en troisième. Juste de forces. Il prend deux piques sans pousser. Il fléchit à plusieurs reprises pendant le tercio de piques. Dorian Canton le double en douceur. Le Pilar est noble, les premiers derechazos sont bons mais le toro tombe au troisième. La série suivante est meilleure. Avec intelligence, le torero a trouvé le rythme et la distance.  Dommage que le toro ne transmette aucune émotion et soit moins bon que le torero. A gauche,  une première série,  le toro est soso. Retour à droite,  quelques derechazos puis retour à gauche, le torero, qui monte moins sur le toro depuis quelques muletazos, se fait bousculer. Beaucoup de sérieux et de très beaux gestes à gauche pour une faena que le béarnais conclut par une très grande épée « fulminante ». Une oreille méritée.

Meditor Sébastien Castella

Le quatrième est très bien présenté. suelto et manso, il prend deux piques sans s’employer à la première. Sébastien Castella cite de loin pour des aidées par le haut et des trincheras. Le toro, réveillé par la seconde pique,  charge avec noblesse. Dès la seconde série,  le Pilar commence à se freiner. A gauche,  les muletazos sont templés mais le toro s’est éteint.  Sébastien Castella laisse un peu souffler le bicho mais le ressort est cassé et la faena va à menos. Le torero, tout en restant marginal, prolonge inutilement la faena. L’épée, habile, est basse et trasera. Avis et silence

Potrero Daniel Luque

Le cinquième est juste de forces. Il met les reins à la première rencontre mais manque de poder. Il se défend à la seconde. Bien lidié par Ivan Garcia,  le toro est bien banderillé. Juan Contreras et Jesus Arruga saluent.  Le toro est faible,  Luque le toréé en douceur. Le toro se défend sur la première passe puis finit par suivre la muleta. Le Pilar manque de transmission et de chispa. Daniel Luque, le technicien, va chercher dans sa « boite à faire avancer les toros » , le bon outil. Il teste toutes les approches possibles le mal est trop profond chez ce cinquième toro de Pilar décasté et éteint. Le torero met un terme à sa recherche et tue d’une estocade à la rencontre en place et efficace, avis.  Le puntillero relève plusieurs fois le toro. Silence

Sombreto Dorian Canton

Remplaçant le troisième devuelto, le sobrero sort en sixième position. Il est le mieux présenté du lot. Le palo casse à la première rencontre. Le Pilar prend une seule pique en se défendant. Dorian Canton brinde à Romain Laborde le responsable des corrales montois. Le toro a peu de charge. Il est plus soso que noble. Le torero prend la gauche et allonge un toro avec une certaine élégance un bicho qui se freine de plus en plus dans la passe. Les efforts du torero sont louables mais le toro n’a aucun moteur. Le Pilar s’éteint définitivement. Le torero est bon mais que faire devant un bloc de marbre sans caste ni race ? Dorian pinche, met une mete y saca puis une entière en place. Silence.

Thierry Reboul

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