Mont de Marsan : Roca Rey triomphe et Yon Lamothe devient matador de toros
Le temps a passé depuis les premiers pas hésitants de Yon Lamothe, élève à l’Ecole Adour Aficion et cette corrida de Garcigrande et Domingo Hernandez à Mont de Marsan. Aujourd’hui, c’est dans une arène de première catégorie qu’il a pris son alternative des mains de la star actuelle des ruedos Roca Rey.
Les Garcigrande et Domingo Hernandez choisis pour cet évènement constituaient un lot inégal de présentation et de tête. Discrets au cheval, ils ont fait illusion en début de troisième tiers puis rattrapés par leur manque de forces et leur soseria, ils sont allés à menos. Seul le dernier, le plus léger mais le plus encasté du lot, brave au cheval, avec énormément de moteur a duré et transmis de l’émotion du premier capotazo à sa mort en toro brave.
Yon Lamothe, après une première faena sans grande transmission par la faute de son toro d’alternative et mal conclue à l’épée , a coupé une oreille à ce sixième toro. Le toro a été intéressant du début à la fin et le jeune matador est allé à mas.
Roca Rey est un torero régulier avec beaucoup de métier. Après avoir fait le « job », à sa manière, en début de faena quand son premier toro avait encore de la charge, il a compensé la baisse de rythme du toro en toréant de façon plus encimiste. Son deuxième a très vite baissé de ton, le péruvien a opté rapidement pour une tauromachie plus spectaculaire. Son professionnalisme et ses estocades efficaces lui ont permis de couper à chaque fois une oreille.
Tomas Rufo a été le plus mal servi au sorteo. Manquant d’entrega et de chispa, il a inutilement prolongé ses deux faenas face à des toros qui manquaient de chispa et d’entrega.
Fiche Technique
- Arènes du Plumaçon, Mont de Marsan. 1ère corrida des fêtes de la Madeleine. Toros de Garcigrande et Domingo Hernandez ( 1er et 5 ème) pour
- Andres Roca Rey: oreille, oreille (avis)
- Tomas Rufo : silence, silence (avis)
- Yon Lamothe (alternative): salut, oreille
- douze piques ,une chute Cavalerie Bonijol
- Salut de Mathieu Guillon et Manolo de los Reyes au premier
- Président: Franck Lanati
- lleno
- alternance de nuages et soleil
Voir le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
Toro a toro
Habichuelo Domingo Hernandez Yon Lamothe
Le premier a du trapio mais est commode de tête.
Juste de forces. Il est économisé à la pique (deux picotazos). Mathieu Guillon et Manolo saluent après un très bon tercio de banderilles. Moment d’émotion, Roca Rey cède les trastos à Yon Lamothe qui devient le soixante et douzième (famille Lagravère comprise) matador de toros français. Autre moment d’émotion, Yon brinde son toro à son frère Victor qui l’accompagne depuis ses débuts. Entame de faena à droite, le toro est noble. Le français lie deux séries à droite à mi-hauteur à un Domingo Hernandez qui semble avoir de la charge. Toutefois le toro n’humilie pas.
A gauche il est rapidement soso , baisse de rythme allant à menos. Yon essaie de donner du relief en à la faena en réduisant les terrains , le Domingo Hernandez ne transmet plus rien au bout de quelques muletazos. Après un final par luquesinas, le nouveau matador pinche puis met une mete y saca qui tue le bicho. Pitos au toro, salut du torero
Diablero Roca Rey
Le second ressemble au premier. Il est, lui aussi, juste de forces. Mal piqué, il prend deux puyazos en se défendant. Quite de Rufo par chicuelinas, Roca Rey répond par chicuelinas et tafalleras. .Le Péruvien sort vainqueur de ce premier duel à la cape Après la cérémonie de restitution des trastos. Le péruvien commence sa faena par le haut. Le toro est noble. Deux trincheras le public applaudit. Au début du troisième tiers, le toro se livre. Roca Rey exploite la noblesse du bicho en toréant à droite sur le voyage mais avec son entrega coutumière.
Rapidement le bicho baisse de rythme. Le toro va à menos quand le péruvien prend la main gauche. Roca Rey essaie de redonner du relief à la faena en toréant par redondos et de façon plus encimiste. Le toro ne donne plus rien et le final manque par conséquence de transmission. L’épée est tombée juste ce qu’il faut pour être efficace. Une oreille, palmas au toro.
Enroscado Tomas Rufo
Le troisième est lui aussi commode de tête. Il prend deux piques avec plus de violence que de bravoure et sort seul de la seconde avant de revenir au cheval. Le toro regarde les planches à la sortie de chaque capotazo. Début de faena de rodillas, le torero est en difficulté sur la seconde naturelle.
Le toro est plus violent que noble. Rapidement sa faiblesse prend le dessus. Tomas Rufo essaie de bien faire mais le bicho est soso et ne transmet rien aussi bien à droite qu’à gauche. La faena est inutilement trop longue compte tenu du peu d’intérêt du Garcigrande. Un pinchazo puis une entière tombée concluent les débats. Pitos au toro, silence pour le torero.
Halcon Roca Rey
Le quatrième est bien armé. Il a un problème au niveau du train arrière. Très mal mis en suerte à la première pique, il ne pousse que sur les antérieurs. La seconde rencontre est un picotazo. Roca Rey fait un quite par tafalleras et gaoneras. Après avoir brindé au public, le torero commence par pechos et arrucinas. Le toro est noble mais sa faiblesse l’handicape Toro et torero sont meilleurs à droite qu’â gauche. La faena manque de transmission donc le péruvien réduit les terrains et toréé en rond pour compenser le peu de qualité du bicho. Le Garcigrande va à menos et Roca Rey continue à réduire les terrains mais manque le toro manque trop de moteur en fin d e faena. Un avis sonne avant que le torero ne prenne l’épée. Après un pinchazo, la seconde entrée à matar est efficace mais caida. Une oreille pour le péruvien.
Lloron Domingo Hernandez Tomas Rufo
Le cinquième est haut et correctement armé. Mal piqué, il finit en poussant par désarçonner le piquero à la première rencontre. Il prend la seconde sans pousser. Le bicho envoie un coup de tête à chaque pose de banderilles. Début de faena classique par doblones, Tomas Rufo le toréé par le haut et subit les hachazos et la charge désordonnée du toro. Le Domingo Hernandez est sans classe et le torero sans grand recours si ce n’est d’accumuler des muletazos sans grand intérêt . La faena est prolongée par Rufo au-delà du nécessaire et du supportable. La mise à mort est aussi laborieuse que la faena, un avis finit par sonner. Silence
Faraon Yon Lamothe
Le sixième est le plus léger du lot. Il pousse avec bravoure à la première rencontre. Le toro fait une vuelta de campana avant de prendre une seconde pique plus light. Le brindis au public est ovationné. Le toro est le plus encasté du lot. Noble, il répète et embiste avec beaucoup de moteur. Yon Lamothe le cite de loin. A droite, il s’applique mais a du mal, au début à canaliser l’énergie du Garcigrande. Quand le torero prend la main gauche, le toro, qui a beaucoup donné, commence à baisser en rythme et permet au torero de lier de bonnes naturelles.
Quand Yon reprend la main droite, il donne alors une excellent série de derechazos qui pèse sur le toro. Final par redondos, puis luquesinas, Lamothe pinche avant de mettre une épée trasera et légèrement tombée. Un avis sonne alors que le Garcigrande, en toro brave, lutte pour ne pas mourir. Le landais coupe la première oreille de sa carrière de matador. Le toro est ovationné, on en a vu de moins bons avoir droit au mouchoir bleu.
Thierry Reboul
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