Mont de Marsan,sans picadors : une oreille pour Tomas Bastos
Ce que que l’on retiendra de la sans picadors des Fêtes de Mont de Marsan, c’est la très respectable présentation des erales d’Alma Serena et de La Espera. Des pupilles de Philippe Bats, le premier, très noble, a été le meilleur novillo de ce festejo matinal. Le premier des La Espera (le troisième dans l’ordre de sortie) n’a pas rencontré la muleta « puesta » qui l’aurait mis en valeur.
Des novilleros, c’est El Mene qui a réalisé la faena la plus complète, structurée et variée même si on peut lui reprocher certains muletazos un peu distants. Malheureusement l’épée a trahi le jeune protégé de l’AAJT.
Samuel Navalon n’a pas fait la prestation que l’on peut attendre d’un novillero qui va bientôt prendre l’alternative.
Andoni Verdejo a été en difficulté face à un novillo qui demandait une lidia autoritaire et a mal tué.
Devant un novillo qui ne posait pas de problèmes particuliers, Tomas Bastos a construit une faena superficielle mais qui a porté sur le public. Il a tué rapidement ce qui lui a permis de couper la seule oreille de la matinée.
Fiche technique
- Arènes de Mont de Marsan, novillada non piquée des Fêtes de la Madeleine 2023, quatre erales de Alma Serena (1er et 2nd) et La Espera pour
- El Mene :salut (avis)
- Samuel Navalon :silence
- Andoni Verdejo : salut (avis)
- Tomas Bastos : oreille (avis)
- Vuelta au premier eral (Alma Serena)
- Tomas Bastos, triomphateur de la novillada, a reçu le prix des organisateurs du Sud-ouest.
- Président: Colette Lacomme
- Public: un tiers d arène
- Météo : nuageux avec quelques percées du soleil
Le reportage photographique de Philippe Latour :
Toro à toro
Alma Serena El Mene
Le premier eral est un joli colorado. Il met la tête dans la cape d’El Mene. Samuel Navalon fait ensuite un quite par tafalleras. El Mene lui répond par des chicuelinas. Le novillero entame les débats de rodillas, se relève et continue par des derechazos. Le novillo est noble répète mais un peu juste de forces. Avec élégance le novillero, à droite et à gauche, se croise sur les premiers muletazos de la série puis prend un plus de distance avec l’animal. Sa tauromachie est très variée et élégante mais manque enncore un peu de domination.
La faena, trop longue, devient académique et répétitive en seconde partie. Elle reste un peu en dessous du potentiel du novillo qu répondu jusqu’au bout aux citations du torero et lui a pardonné quelques erreurs de jeunesse. L’épée entière et tombée tarde à faire effet. Un avis sonne alors que les descabellos s’accumulent. Vuelta au novillo certes très noble mais juste de forces. Salut du torero.
Alma Serena Samuel Navalon
Le vainqueur de Bougue reçoit le second, un novillo très charpenté, par des véroniques. Le toro se freine dans la cape. Andoni Verdejo fait un quite par chicuelinas auquel Samuel Navalon répond par d’autres chicuelinas et tafalleras avec moins de réussite. . Nouveau début de faena à genoux, le novillo vient fort et de loin. A droite le torero toréé de près, ne canalise pas la charge du toro et finit par exacerber le côté violent de ll’animal. A gauche le novillero se fait souvent toucher la muleta. La faena va à menos avec un final brouillon. L’épée entière est trasera mais efficace. Maladroit le puntillero relève le toro et se fait prendre spectaculairement. Palmas au toro, silence pour le torero.
La Espera Andoni Verdejo
Le troisième est lui aussi bien présenté. Il sort abanto. Andoni Verdejo le fixe par des véroniques. Bon quite de Tomas Bastos par tafalleras, le toro est mal banderillé. L’aturin commence sa faena par des doblones. Le toro a besoin du muleta autoritaire pour qu’il rompe. Andoni s’applique mais il subit à droite et à gauche la charge du bicho qui d’exigeant devient compliqué pour le novillero qui est parfois débordé. Plus serein en fin de faena, Andoni lie une bonne série à droite puis à gauche à un toro qui est allé à menos. Le final par aidées par le haut précède une mise à mort est laborieuse (avis). Salut
La Espera Tomas Bastos
Le dernier est très bien fait et surtout avec de la tête. Il se freine dans la cape de Tomas Bastos. Le quite d’El Mene est brouillon, celui de Bastos plus posé. Bon capeador, le portugais est aussi bon banderillero ce qui plait au public. Il commence sa faena par des cambiadas. Les premiers muletazos ne conduisent pas la charge. Le novillo, juste de forces, se défend à droite et à gauche. Les derechazos suivants pèsent un peu plus sur le toro Les naturelles suivantesbeaucoup moins. La faena, qui porte sur le public, reste superficielle . Toro et torero finissent par aller à menos. Tomas Bastos pinche avant de tuer d’une entière basse et en avant et coupe la seule oreille de la matinée.
Thierry Reboul