Montsoué, agréable Fiesta Campera
Montsoué ne s’en cache pas, la tauromachie locale est plutôt landaise. En témoignent les angles à peine arrondis de son arène rectangulaire. Et pourtant, en ce jeudi de l’Ascension, un public composé de beaucoup de jeunes et de locaux est venu assister à une fiesta campera organisée par la Peña Cap Aficion. Les vaches de Dargelos, petites les deux premières, plus formée la dernière, ont manqué un peu de forces et de moral, mais pas de fond.
Les erales et le novillo issu de l’élevage Malabat, se sont élancés avec envie au cheval. A la cape et la muleta, une bonne connaissance technique était nécessaire. Les toreros n’ont pas démérité et ce n’est pas pour rien que le trophée « Pouy de Montsoué » n’a été attribué à l’École Oscence de Huesca, qu’avec un point d’avance.
Germ Gimenez a bien exploité la longue charge de la petite vache que le hasard lui a donné.
Hector Marcos a du faire face à une vache très mansa, avec un résultat plutôt satisfaisant.
A la troisième les deux toreros ont su trouver une distance qui convenait à la pensionnaire Dargelos.
Ignacio Boné a bien canalisé son adversaire du jour, de manière un peu trop scolaire sans doute. Il le fait nénamoins avec beaucoup de classe naturelle.
Ekaitz Moreno a été vert mais volontaire face à un eral très vif.
Francisco Montero pour conclure a confirmé son statut de torero-courage avec un combat intense face un difficile novillo.
Fiche technique :
- Arènes de Montsoué – Fiesta Campera – vaches de la Ganadéria Dargelos, 2 erales et 1 novillo de la Ganadéria Malabat
- Toreros : Germ Gimenez – Ecole Adour Aficion, Hector Marcos – École Oscence de Huesca, Ignacio Boné – École Oscence de Huesca, Ekaitz Moreno – Ecole Adour Aficion et Francisco Montero
- Cavalerie Bonijol – piques de tienta pour les erales et le novillo
- Picadors: Alain Bonijol et Chico
- 140 personnes, dont beaucoup de jeunes
- Soleil radieux jouant avec quelques nuages, léger vent n’atteignant pas la piste
- Trophée « Pouy de Montsoué » attribué à l’École Oscence de Huesca, avec un point d’avance
- Jury/Présidence composé de: Jean Cazaubon, Jean Gilbert, Dénis Labarthe, Mathieu Darricau et Éric Dupuy
Toro a Toro:
Germ Gimenez, de l’école Adour Aficion, capte avec précaution une adorable et grâcile velle. Adorable mais vite avisée, elle regarde les jambes à la cape comme à la muleta. Germ doit lui servir des passes longues et amples. La fin de faena, plus chargée en fantaisie a exprimé un côté plus personnel du jeune torero.
Hector Marcos de l’École Oscence de Huesca a un aplomb très personnel, les épaules rejetées en arrière. Il s’arrime face à une vache mansa qui avait décidé que l’ombre au bas des gradins était la seule chose, qu’elle tolèrerait en terme de terrain. De fait, le jeune Hector doit constamment jouer, avec succès, entre la longueur de la charge et la présence inamovible du mur des arènes.
En conclusion de ce premier acte, la troisième vache, plus haute et sans doute plus âgée de plusieurs mois, est principalement toréée par Germ Gimenez. Le trot allègre, la vache s’élance dans la cape ample et fluide mais marque un peu de forces quand Hector Marcos vient lui donner quelques passes. Débutée a genoux, la faena doit vite reprendre de la hauteur pour laisser la vache respirer. Gimenez finit par trouver une distance et un mouvement qui convient à son adversaire. Il peut lier, ainsi plusieurs séries agréables. Marcos invité à donner plusieurs séries réussira, lui aussi, à trouver un compromis entre son style propre et les capacités du bétail.
Le premier mâle à sortir en piste marque la différence d’un point de vue physique. C’est un bel eral bien formé, qui s’engouffre dans la cape vive et pleine de vie de Ignacio Boné. L’éral charge par trois fois le cheval, en partant du centre. Sa poussée sous le fer de tienta est cependant assez légère. A la muleta, il demande les papiers sans être d’une agressivité handicapante. Il se compliquera particulièrement sur les 4 dernières séries. Boné reste un peu scolaire dans sa construction de la faena, mais a une classe indéniable. Néanmoins, il demande beaucoup à son eral, sûrement trop, alors qu’une faena plus courte aurait été plus appropriée.
Le second eral de l’après midi a beaucoup de gaz, et demande une technique qu’Ekaitz Moreno d’Adour Aficion ne semble pas encore avoir. Vert il est en péril dès la cape que l’éral touche en permanence. Les trois piques ne changent pas le rapport de forces. Le jeune torero montre beaucoup de volonté et s’accroche malgré tout, jusqu’à la bousculade, heureusement sans dommage.
De présentation, le novillo de Malabat est sans excès aucun. En termes de caractère, c’est une autre affaire! Il contraint vite Francisco Montero à se replacer entre chaque passe de cape. A la pique, il traverse la moitié de la piste par quatre fois, mais sort seul du peto, toujours vif. A la muleta les trois premiers séries sont dignes d’un rêve, fluides, vives et dessinées. Puis la corne trouve l’homme, et la bataille commence. Francisco alterne entre accrochages sans grands dommages visibles, séries difficiles et moments de grâce. Le gladiateur d’Orthez ressort de ces échanges avec le sourire pour le public, reconnaissant de son courage, mais ne sort pas indemne du combat. En effet, il a ravivé une blessure à la main droite et par ailleurs on lui découvre un puntazo à la poitrine à l’infirmerie où le torero est allé faire une petite visite.
CV