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Novillada de Saint Perdon: profiter d’une journée d’Aficion

Novillada de Saint Perdon: profiter d’une journée d’Aficion

Ce sera le premier festejo avec picadors de la temporada 2025 dans le Sud-ouest. La Peña « La Muleta » de Saint-Perdon organise dans les arènes du Plumaçon sa traditionnelle novillada. Tertulias a rencontré Pascal Darquié, président de la Peña, qui nous a présenté l’édition 2025 du spectacle organisé par son équipe.

Tertulias : « Comme l’an dernier, votre novillada aura lieu lors de la journée des cent jours avant la Madeleine. Pourquoi être resté sur cette date placée en début de temporada? »

Pascal Darquié : « Nous sommes restés sur cette date parce que l’an dernier, de manière indéniable, l’entrée a été intéressante. D’autre part, fin août nous nous serions retrouvés en concurrence avec la Féria de l’Atlantique de Bayonne. Dans un esprit de sauvegarde, nous ne pouvons pas nous mettre face à Bayonne. Nous espérons avoir une entrée supérieure à celle de 2024. Grâce à la générosité de la Mairie de Mont de Marsan, on ne peut pas ne pas profiter de l’exposition que nous offre cette journée. »

Tertulias : « Est-ce que la date de Saint Perdon va définitivement basculer vers cette date de début avril qui correspond aux 100 jours de la Madeleine.? »

Pascal Darquié : « Ce sera définitif, si nous sommes sur une progression de la fréquentation d’année en année. Organiser des novilladas avec ou sans chevaux est un exercice financièrement périlleux d’autant plus que cela coûte de plus en plus cher. Dans un souci de perpétuer cette tradition taurine, il semble que cet équilibre financier est moins en danger en début qu’en fin de temporada. Si cela se confirme, et si on nous le permet nous resterons sur cette date. »

Tertulias : « Cela vous a permis d’enregistrer quelle progression niveau taquilla? »

Pascal Darquié : « Environ trois cents entrées de plus, ce qui nous ramène quasiment à notre niveau moyen d’assistance depuis notre déménagement au Plumaçon»

Tertulias : « Le fait de se caler sur les festivités montoises ne risque-t-il pas de provoquer une perte d’identité de Saint Perdon comme organisateur de novilladas? »

Pascal Darquié : « Non, ce n’est pas une perte d’identité. Toute la communication est faite au nom de Saint Perdon et de la Peña La Muleta. Par ailleurs, nous assumons totalement l’aspect financier. Les aficionados, ceux qui connaissent l’histoire de Saint Perdon, savent tous que cette organisation est celle de notre association en totale autonomie sur le cartel, l’affiche, le choix des ganaderias. Nous n’avons ni influence, ni contrainte. Pour moi, je le vois comme une main tendue depuis 2009 et qui s’inscrit dans le temps. »

Tertulias : « Que retiens-tu de la novillada 2024? »

Pascal Darquié : « Le souvenir que j’ai de la novillada de Valdellan, à part la présentation du 1er novillo, c’est que l’on a eu un lot intéressant. Ressortent deux à trois novillos dont un qui a été supérieur. Je retiens les prestations un peu plus classiques et techniques de Jésus de la Calzada. Mais celui qui m’a le plus marqué par son pundonor c’est Miguel Andrades. Cela a été un moment fort. Il aurait du couper une et une oreille et sortir « a hombros ». C’est un garçon que nous faisions découvrir dans le Sud-ouest. Ce qui m’a frappé, c’est sa personnalité, ce comportement de novillero qui a transmis avec le public. Son répertoire à la cape est très varié, il a attendu son novillo à Porta Gayola. Il a toréé à genoux. Il a aussi eu de l’autorité et du poder face à ses deux adversaires. »

Tertulias : « Comme Andrades avait impacté et bien connecté avec le public, avez-vous été tentés de le répéter? »

Pascal Darquié : « Cela a été un sujet. Nous en avons parlé avec les membres de la commission. Son apoderada l’aurait souhaité mais elle avait tracé pour la temporada un parcours de torero pour lui avec une prise d’alternative. A partir de là, nous sommes partis sur la constitution d’une terna complètement différente. »

Tertulias : « Quand vous réfléchissez à cette terna, elle vient après le choix des toros. Qu’est-ce qui vous a conduit au choix de la ganaderia portugaise Condessa de Sobral? »

Pascal Darquié : « Nous sommes allés au Campo pour voir plusieurs élevages. Nous étions partis dans l’idée de refaire un desafio et avons vu deux ganaderias qui auraient permis de faire une opposition entre deux rames de Santa Coloma. Le problème c’est le nombre restreint de toros pour faire un 3 et 3 . S’il y avait de la casse, nous n’avions plus la garantie d’avoir trois utreros et un sobrero de chaque fer. L’option desafio s’est fragilisée.

Ensuite nous avons opté pour la présentation d’un élevage dans le Sud-ouest. Condessa de Sobral, c’est du Torrestrella, du Domecq et du Nuñez. Ce « mélange » nous intéressait. Nous avions déjà eu des contacts avec le ganadero quand nous faisions des novilladas concours. Depuis deux ans, nous avions remarqué qu’il présentait des non piquées et des utreros qui sortaient très bien. Dans les discussions nous avons eu l’assurance d’avoir des produits d’un semental qui lie très bien. C’est ainsi que nous avons monté le lot.

Un autre élément, c’est notre novillada est en début de temporada au sortir de l’hiver. Nous souhaitions avoir un lot fait, rempli avec de la carcasse. On sait que l’hiver à Salamanque ou à Madrid est rigoureux. Au Portugal, nous avons vu des utreros déjà pleins, il ne restait plus qu’une ultime phase pour qu’ils soient totalement rématés. Comme l’hiver est plus doux là-bas, cela ne devait pas poser de problèmes. Nous y sommes retournés il y a trois semaines après un mois sous la pluie, les conditions climatiques ont été très éprouvantes même au Portugal. Nous avons bien fait de les choisir en octobre. »

Tertulias : «Comment avez-vous choisi les toreros? »

Pascal Darquié : « Nous suivons l’actualité et en particulier les jeunes toreros en non piquée. Ensuite dans la commission taurine, chacun propose des idées de terna ou un novillero qui lui parait plus intéressant. La Liga Nationale des novilladas avait attiré notre attention. Sergio Sanchez, le vainqueur, est apparu très à son aise avec un novillo imposant de Fuente Ymbro. Nous l’avons suivi. C’est un torero très technique et qui a été souvent chef de lidia. Cela nous a incité à le positionner en tête de cartel.

Ensuite , Cid de Maria étant donné ce qu’on a lui vu faire l’an dernier, pourrait être un torero de Madrid. C’est un lidiador qui manie très bien l’épée ce qui est un plus pour un novilleros au moement de gagner les oreilles. Avec ce torero qui a du poder et qui tue bien c’est un élément de garantie.

Ensuite nous finissons avec Pedro Luis. Il a tapé dans les yeux des aficionados du Sud-ouest l’an passé que ce soit à Roquefort, Parentis ou Bayonne. Cette petite touche sud-américaine nous plait. Il a un toréo, un corte un peu différent. Il est très entouré par Morenito de Aranda. Quand on connait la saison qu’il a fait et son concept du toreo, c’est rassurant de le savoir aux côtés de Pedro Luis. Sa présence parle aux aficionados. »   

Tertulias : «Quelles sont les caractéristiques et le comportement en piste des Condessa  de Sobral ? »

Pascal Darquié : « Ce sont des toros de troisième tiers qui peuvent offrir des faenas. J’espère qu’ils seront au rendez-vous au premier tercio mais ils apportent plus de garanties sur le troisième tiers. Mobiles, ils sont faits avec un long cou qui leur permet d’embister. Le côté Torrestrella peut amener du piquant. »

Tertulias : «Qu’est ce qui peut rendre heureux l’organisateur de Saint Perdon. Un lot de toros qui dénote très positivement ou qu’il y ait beaucoup d’oreilles coupées ? »

Pascal Darquié : « En tant qu’organisateurs, c’est que nos choix se révèlent bons en piste. Tout d’abord notre conviction intime est plus torista. Si nous pouvons avoir un lot de toros avec de la présence en piste, de l’intérêt, du piquant, qui a bougé le cheval et qui a permis aux jeunes de s’exprimer, ce sera une grosse satisfaction. Si les novilleros peuvent montrer leurs qualités et les transmettent au public, cela nous convient. Le nombre d’oreilles, c’est un résultat technique. Même s’il n’y a pas eu cinquante oreilles, qu’il n’y ait pas eu d’accident et que le public passe une bonne après-midi et sort heureux, notre rôle d’organisateur est rempli. »  

Tertulias : «Il y a eu des exercices très réussis en novillada concours. En reverra-t-on un jour à Saint Perdon? »

Pascal Darquié : « J’aimerais car c’est un tournant que nous avions pris et qui s’est arrêté. Le COVID nous a stoppé dans notre élan. Comme on le disait en début d’interview, nous sommes autonomes financièrement. Nous voulons garder l’identité torista de Saint Perdon. Mais cela devient très compliqué d’organiser une concours . Cela me plairait d’en remonter une mais il faut avoir une certaine sagesse d’organisateur.

Financièrement c’est un exercice périlleux pour une novillada comme la nôtre. Les coûts sont démultipliés. Le prix du transport, des mayorales, des toros sont plus élevés. Cela n’est pas simple financièrement mais aussi en termes d’organisation. Il faut préempter plusieurs toros par ganaderias qui ne seront pas forcément identiques de présentation. Il peut arriver des problèmes dans les corrales. Monter une concours, c’est très intéressant en tant qu’aficionado, mais il faut que la sagesse de l’organisateur prime. On est quelques-uns dans la Peña à avoir envie de le refaire mais nous sommes lucides.  »

Tertulias : « Comment la novillada s’inscrit dans la journée festive des cent jours de la Madeleine? »

Pascal Darquié : « Je dirais que c’est profiter d’une journée d’aficionados autour des arènes du Plumaçon. Ce 05 avril, est une journée de fêtes autour des 100 jours avant la Madeleine.. Profiter de la tauromachie, c’est un ensemble de choses. Les cartels seront annoncés au Théâtre. Notre novillada y sera présentée. Il y aura un moment de convivialité dans les bars et restaurants de Mont de Marsan. Puis on finira la journée avec la novillada point culminant d’une journée d’un aficionado après un hiver sans toros. Grâce à nos amis de La Tumade, on pourra prendre un verre entre amis avant ou après la novillada. Et puis comme l’aficionado aime les bons moments, on peut le faire durer toute la nuit. A Mont de Marsan, il y a de quoi faire. »

Tertulias : « L’an passé, c’était la présentation de l’affiche. Cette année, ce sera l’annonce des cartels. N’est-ce pas encore plus attractif pour l’aficionado? »

Pascal Darquié : « Nous en reparlerons le soir du 05 avril. J’espère que les gens profitent de tout ce qui est offert dans cette journée.  En plus en venant à la novillada de Saint Perdon, on pourra voir les toreros de la Madeleine. »

Tertulias : « Quel est votre politique tarifaire? »

Pascal Darquié : « Pour les jeunes accompagnés, gratuité jusqu’à douze ans, il y aura un tarif pour les moins de 20 ans et pour les groupes.

Prix des places de 30 à 44 euros. On peut réserver dès maintenant et jusqu’au 5 avril, les places pour la novillada grâce à notre billetterie électronique via le lien suivant : https://yp.events/86650383-af23-4e97-8723-3c6cdaf978db/Novillada-Piquee-2025/ticketing?from=facebook ou par téléphone au 07.66.06.78.29. »

Merci et suerte Pascal. Rendez-vous est pris le 05 avril aux arènes du Plumaçon à 16h pour la novillada de Saint Perdon 2025.

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