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Paco Camino, décès d’un maestro

Paco Camino, décès d’un maestro

Né le 14 décembre 1940 à Cams (banlieue de Séville), Paco Camino a débuté en novillada piquée en 1958 à Saragosse. Il prend son alternative à Valence en 1960 confirmée l’année suivante à Madrid.

Paco Camino est l’un des plus grands toreros de l’histoire. En plus d’être un torero classique au sens le plus large du terme, il était un matador complet dans tous les tiers. Seules les banderilles lui manquaient. Son capote était exquis, aussi bien à la verónique, que lorsqu’il montrait toute sa grâce sévillane dans des chicuelinas personnelles.

Sa muleta alliait élégance et puissance, surtout avec la main gauche, avec un toreo serein, courageux et stylé. Il n’y a pas que son interprétation des naturelles. Il fut l’un des meilleurs toreros de la seconde moitié du 20ème siècle.

Le niño sabio

On l’appelait le Niño Sabio de Camas, car tout dans sa tauromachie était empreint d’une apparente facilité. Ce détail lui valut de subir des critiques. En fait pour Camino face au toro, tout venait avec si peu d’effort, qu’il pouvait parfois donner l’impression d’être apathique. Sa capacité technique lui permettait d’affronter les toros les plus compliqués.

Paco Camino a été une grande figure de la tauromachie en Espagne et au Mexique. En Espagne, il a toujours alterné avec les meilleurs, comme Antonio Ordóñez, Litri, Rafael Ortega, El Viti ou Diego Puerta, entre autres. Au Mexique, il était ce qu’on appelle un enfant chéri. L’une de ses corridas, réalisée en 1977 à Querétaro, est considérée comme l’une des plus parfaites de l’histoire de la tauromachie.

Torero de Madrid

Paco Camino est considéré comme un torero de Madrid. Sa relation avec les arènes de Séville bizzarement, lui l’enfant de Camas, a moins marqué sa carrière malgré des triomphes notables.

Il convient de rappeler cette année la corrida au cours de laquelle il a combattu sept toros gratuitement pour Beneficiencia à Madrid, le 4 juin 1970. Le torero exclu des corridas de Séville et de San Isidro, a répondu en proposant de participer gratuitement à la corrida de la Beneficencia. Camino tua les six toros le sobrero dans une démonstration de variété et de maîtrise et coupa huit oreilles pur ce qui fut un des sommets de sa carrière.

Au cours de ses 20 saisons de matador, il a combattu 1490 corridas, coupant 1176 oreilles et 126 queues. Il a subi une trentaine de cornadas dont deux très graves, à Bilbao en 1961 et à Aranjuez en 1980. Camino se retire définitivement de la tauromachie à Valladolid le 23 septembre 1983. Il s’est habillé pour la dernière fois à Nîmes, en 1987, pour donner l’alternative à son fils Rafi Camino.

Un grand de la tauromachie contemporaine a disparu aujourd’hui.

Descanze En Paz, maestro

Philippe

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