Pagès-Mailhan. Au delà des obstacles.
Pagès-Mailhan. Au delà des obstacles.
Au milieu de la Camargue , au bout d’un long chemin , se cache le Mas des Jasses. C’est là que Philippe Pagès et Pascal Mailhan, il y a quelques années (en 2000) se sont associés pour créer la ganaderia Pagès-Mailhan. En 2021, Philippe Pagès est décédé. Son épouse et ses enfants ont pris le relais et continuent l’aventure avec Pascal Mailhan. Avec son fils Pierre, ils ont reçu Tertulias pour présenter la ganaderia et leur vision de l’élevage du Toro Bravo.
La genèse de la ganaderia
Pascal Mailhan : « La ganaderia Pages Mailhan de par son nom a été créée par Philippe Pagès, et moi-même. Après le décès de Philippe, c’est l’épouse de Philippe qui a repris le flambeau avec ses enfants.
Philippe Pagès avait acheté une propriété proche des Bernacles où est installé notre troupeau de biou camarguais. C’est comme cela que je l’ai connu en lui faisant visiter la propriété à cheval. Il m’a fait part de son envie d’acheter une propriété en Espagne pour élever des toros. Pourquoi aller en Espagne alors qu’il pouvait élever du bétail brave sur les terres qu’il a achetées en Camargue? Petit à petit, il a acheté d’autres terrains voisins dont le mas où est aujourd’hui la placita de tienta. Il a ainsi constitué une propriété dont la surface globale est de 400 hectares.
Alors que j’avais eu un accident, il est venu me voir. Entre temps, l’idée de la Camargue avait germé. De fait comme j’avais le temps, il m’ a proposé de créer en commun un élevage de toros. Philippe m’a demandé d’appeler des ganaderos pour faire un lot de vaches. Il m’a demandé d’être, comme je l’étais à la manade Fabre Mailhan, l’homme de terrain. »
L’époque César Chico
Pascal Mailhan : « Notre base de départ était du bétail de César Chico. Chez lui, J’avais assisté à un tentadero. Il y avait pour moi, quelque chose à faire avec ce bétail. Tout le monde nous a pris pour des fous car l’élevage ne faisait pas trop de spectacles taurins. Nous sommes arrivés à faire avec les César Chico quelque chose de sympa. Le seul problème, c’est que nous n’arrivions pas à nous ressourcer en semental auprès de César Chico.
En allant voir des toros en Espagne pour des arènes, où j’organise des spectacles, j’ai rencontré Julio Garcia, un ganadero de Salamanque. Il avait un élevage d’origine Fuente Ymbro. A la base c’est un industriel qui possédait des usines d’agro-alimentaires et pas un simple ganadero. Pendant la crise, il a eu des problèmes économiques et il devait vendre une partie de son troupeau. Son vétérinaire, Eduardo Martinez, qui est un ami m’a confirmé que le troupeau était de bonne origine, que le bétail sortait bien. De plus Julio Garcia avait déjà éliminé tout le desecho. »
Des César Chico aux Fuente Ymbro
Pascal Mailhan : « Lors d’une réunion avec les autres ganaderos français, j’avais donné l’information à mes collègues. Philippe m’a dit d’arrêter d’en parler aux autres, et qu’on allait y aller nous. On a négocié avec Julio Garcia, une trentaine de vaches avec un étalon. Nous avions passé un accord pour qu’il nous « prête » un semental pendant deux ans puis qu’il le récupère et nous en prête un autre deux ans après.
Dans l’hiver, Julio Garcia a eu un problème de santé et il a voulu vendre encore une partie de son troupeau. Dans le lot, il y avait beaucoup de jeunes vaches. Il avait aussi un très bon étalon de Fuente Ymbro car Ricardo Gallardo se servait de cet élevage comme d’un laboratoire d’essai. Il y mettait des toros indultés. Parmi ceux-ci, il y avait un très bon toro toréé par Juan Bautista. Ce semental me plaisait beaucoup. J’ai négocié avec le ganadero et lui ai demandé qu’il mette dans le lot des filles de ce toro. Il a fini par accepter et on a rentré ainsi 40 vaches de plus. Au total nous avions acheté la moitié de son élevage. »
Des premiers résultats encourageants
Pascal Mailhan : « On a lidié des produits de cet étalon rapidement. Le premier est sorti à Chateaurenard. Il fait la vuelta, remporte le prix de la journée et le novillero coupe deux oreilles. J’ai dit à Philippe que Simon Casas voulait une novillada pour Nîmes. C’était un peu osé mais il était un homme d’industrie. Il savait que de temps en temps, il faut prendre des risques et tenter des coups de poker.
Nous avons du coup amené notre première novillada à Nîmes. Elle est bien sortie. Elle a permis à Rafi de gagner la Cape d’Or et le dernier toro a laissé ses deux oreilles et fait la vuelta. La même année, dans une course avec six novillos français. nous avons remplacé le Margé qui avait eu un problème. Notre toro, auquel Adrien Salenc a coupé une oreille, a fait la vuelta. C’était la deuxième à Nîmes lors cette temporada 2017. Cela nous a mis sur les rails. L’année suivante, nous avons été répétés puis nous sommes allés à Béziers. Nous avons reçu le prix des Clubs Taurins Ricard. Cela nous a propulsé sur le devant de la scène. »
Les premières corridas dans le Sud-ouest
Pascal Mailhan : « C’était à Tyrosse en 2021. Jean François Piles, qui suit notre élevage, nous a fait confiance. La corrida a été triomphale. Les trois matadors sont sortis en triomphe. A partir de là on a gardé des corridas. Nous sommes allés à Tyrosse pendant trois ans, puis à Aignan.
Ce qui est étonnant, c’est que nous n’avons jamais lidié de corrida complète dans le Sud-est. On est sorti en novillada. A Istres, nous avons eu une course qui a remporté le prix des revisteros du sud-est et celui des Clubs Taurins de France. La même année, Andy Younès coupe les deux oreilles à un toro. A part un toro de temps en temps, nous avons tout fait lidier dans le Sud-ouest. Nul n’est prophète en son pays mais nous aimerions bien sortir une course complète chez nous.»
Tertulias : « Comment s’est fait le passage du César Chico au Fuente Ymbro ? »
Pascal Mailhan : « Ce sont des toros complètement différents. En fait le problème c’est que nous nous sommes retrouvés avec trois lignées. En effet, nous avions acheté de vieilles vaches d’Hubert Yonnet (à 14 ans il ne les faisaient plus véler) que je connaissais très bien. Nous pensions gagner du temps en les achetant pour lidier en novilladas le temps de sortir les premiers produits Cesar Chico. Au final, on n’en a pas eu besoin. On a lidié rapidement les César Chico qui ne sortaient pas trop mal. C’est allé « a mas ».
Nous avions donc ce lot de vaches, les Cesar Chico et on a commençé à rentrer les Julio Garcia. Avec les trente premières, cela passait, on avait la place. Mais cela a commencé à coincer quand nous avons rentré les quarante autres.
En premier lieu, nous avons vendu les Yonnet. Ensuite il a fallu choisir. C’était difficile de mener de front deux encastes si différents. On ne peut pas les mettre ensemble, ni faire de croisement. On a essayé, mais cela fonctionne mal entre Domecq et Santa Coloma. Le dernier étalon de César Chico que nous étions allés chercher là-bas, était un très bon toro en tienta mais un mauvais semental. Il nous a « tué » la ganaderia. On l’avait mis trois ou quatre ans d’affilée le temps de voir les produits. Les résultats étaient trop mauvais. Nous n’avions pas le temps pour redresser la barre avec un nouvel étalon. Nous avons donc éliminé les César Chico petit à petit. »
Tertulias : « Comment se fait-il qu’un toro si bon en tienta, soit un mauvais semental ? »
Pascal Mailhan : « Le plus important, c’est d’avoir du recul sur les familles. On a tienté douze toros ce jour-là qui ne sont pas très bien sortis. Aucun ne me convenait jusqu’à ce qu’on teste le dernier qui ne me plaisait pas physiquement. Le mayoral croyait beaucoup en lui et il a été extraordinaire. Mais quand on l’a mis sur les vaches, cela n’a pas fonctionné. Ce sont les mystères de la génétique.
Pour les Camargue, j’avais du recul et je travaillais sur les lignées. Parfois on n’essayait pas les reproducteurs mais on fonctionnait sur les familles. On a eu Barcarin qui n’était pas un cocardier exceptionnel mais qui nous a relancé la manade. Il vaut mieux un toro moyen de bonne famille, qu’un bon toro de famille incertaine.
Depuis que tout le monde sélectionne, si on tiente 30 vaches, qu’est ce qui est normal et anormal? Ce qui est anormal c’est de sortir cinq mauvaises vaches parce qu’elles sont issues de bonnes mères. En sortir cinq extraordinaires, c’est tout aussi anormal. La normalité ce sont les vingt du milieu qui sont « régulières ». On peut travailler avec celles-là. Une super vache, que voulez vous faire de plus. Il faut trouver le toro qui va avec, c’est le plus dur. Les vaches « régulières » avec un toro de bon niveau, on peut bien travailler avec, et améliorer au fur et à mesure le niveau. »
Tertulias : « Quel est le toro recherché chez Pagès-Mailhan ? »
Pascal Mailhan : « Même si tout ne sort pas bien, nous sommes contents. Nous avons beaucoup de toros qui correspondent à ce que nous cherchons, à savoir la mobilité. C’est lié aussi à notre mode d’élevage, avec des toros nourris quasiment à 100% à l’herbe, et de façon extensive. Beaucoup sont sortis avec du moteur. S’ils ne sont extraordinaires à la pique, ils y vont volontiers. Certains ont bien poussé au cheval.
L’an dernier, nous avons sorti un toro extraordinaire.à Vauvert. Il a pris des piques en partant du toril. A la muleta, il était exigeant. Nous sommes ni « toriste », ni « toreriste » mais un peu entre les deux. On veut un toro qui bouge et qui transmet de l’émotion. Nos toros ne sont pas forcément spectaculaires en présentation. Mais qu’est ce qui est le mieux un gros toro qui ne bouge pas ou un plus petit qui bouge ? On n’a jamais vu un sumo gagner un marathon. »
Tertulias : « Sur quels critères, sélectionnes-tu en tienta ? »
Pascal Mailhan : «On travaille ensemble (ndlr: avec Pierre) et avec l’épouse et les enfants de Philippe Pagès. Nous prenons les décisions d’un commun accord. Comme beaucoup on regarde le comportement au cheval. On les met trois ou quatre fois en suerte. Si les vaches viennent au galop au cheval et s’emploient, ce n’est pas la peine de les piquer plus que de raison. A la muleta, nous regardons la mobilité et; surtout, qu’elles ne partent pas aux planches. Dès qu’elles s’en vont un peu, pour nous c’est rédhibitoire. Il y en effet de plus en plus, de toros qui commencent très bien et qui partent en querencia sur la fin. Nous avons eu ce problème, nous essayons d’y pallier mais c’est long. »
Tertulias : « Sur une tienta, combien de vaches sont gardées ? »
Pascal Mailhan : «Sur une trentaine de vaches, nous en garderons cette année entre huit et dix. C’est un bon pourcentage. D’habitude nous sommes plutôt à quatre ou cinq. »
Tertulias : « Si plus de vaches sont gardées que les années précédentes, est ce que cela veut dire qu’on accepte d’augmenter la taille du cheptel ? »
Pascal Mailhan : «Nous avons la chance d’avoir de la place. Nous éliminons les vaches à 18 ans. Au-delà les veaux sont trop chétifs. En général, on enlève ce qu’on garde pour équilibrer. Mais on a la place d’en garder plus et puis l’année suivante on aura peut-être moins de vaches sélectionnées. Il ne faut pas se poser de questions quand on a de bonnes vaches. Nous avons cette origine depuis sept ou huit ans et certaines lignées donnent régulièrement de bons produits.
Aujourd’hui, c’est plus facile à gérer. Au début nous n’avions pas trop de notes sur les bêtes. On a construit et fixé les familles petit à petit (et c’est long ) lors des tentaderos. Aujourd’hui il y a des lignées qui ne trompent pas; c’est intéressant d’avoir des points de repères sur lesquels s’appuyer. Les lignées moyennes sortent bien. Pour l’instant on garde un peu plus de vaches pour pouvoir fournir des toros. »
Tertulias : « Lors des tientas, la qualité du torero influence-t-elle le résultat ? »
Pascal Mailhan : «En tienta, il faudrait presque avoir le même torero pour toutes les vaches. Il faut surtout un torero qui toréé pour la vache. La vache a juste un quart d’heure pour se jouer la vie. Nous sommes bien conscients que tout le monde doit s’entrainer mais il faut aussi faire voir nos animaux Nous avons la chance Pierre et moi d’avoir toréé tous les deux. Nous voyons des choses avec un œil torero. Quand on a un Juan Bautista ou un Sébastien Castella qui tientent nos produits, il faut parler avec eux après. Sinon entre leurs mains tout devient bon. »
Tertulias : « Qu’est-ce qui vous différencie des autres éleveurs dans la gestion de l’élevage ? »
Pascal Mailhan : «La philosophie de Philippe Pages s’était qu’il fallait mieux acheter des terres que du fourrage. Nous avons 300 bêtes sur 400 hectares de bonnes terres. C’est largement suffisant pour faire un élevage sans trop d’apports complémentaires. Les vaches ne sont pas nourries « artificiellement » sauf en cas de trop mauvais temps.
En vingt-trois ans, il n’y a qu’un seul hiver où on a apporté du fourrage. Cela veut dire que les bêtes ont assez à manger naturellement. Ce qui est bien quand elles portent un veau. Avec une vache bien nourrie, le veau va être beau. Il ne faut pas qu’il y ait de souffrance ou de carence au début. Le sevrage moralement c’est une souffrance, mais de suite les bêtes sont relâchées directement dans de l’herbe. Les toros profitent vite. C’est étonnant mais c’est naturel. »
Tertulias : « Et pour les toros ? »
Pascal Mailhan : «Pour ce qui est des toros de corrida pendant très longtemps on ne leur donnait rien. Mais comme les toros passent par les corrales avant les corridas , il faut leur donner quelques avantages (en plus l’origine Domecq est plus fragile que le Santa Coloma de César Chico). On donne donc une petite quantité de pienso par toro (2 à 3kg). Nos terres étaient cultivées et sont riches. Elles donnent de l’énergie qui va bien à nos toros. Ce ne sont pas des toros ventrus. Si on en donne plus de pienso il ne le mange pas
Ce qui est étonnant c’est qu’il y a des endroits de la propriété où la nourriture est moins profitable que d’autres. Si on met les toros vers le Nord, ils ont plus de pêche que si on les met au Sud et pourtant il n’y a que 500 mètres d’écart. »
Tertulias : «Le fait qu’il ne soit nourri qu’à l’herbe cela donne un caractère particulier au toro ? »
Pascal Mailhan : « C’est naturel. Les toros sont élevés dans beaucoup d’espace. Ils conservent leur sauvagerie et ne sont pas dans l’attente de l’homme. Tout à l’heure, on leur a donné le grain et ils ne sont pas venus le manger. Ce qu’on leur a donné c’est plus une gourmandise. Du moment qu’ils sont beaux, en bon état et qu’ils bougent pourquoi changer ?
Avant la corrida on essaie de les rentrer le plus tard possible pour qu’ils n’aient pas de changement de nourriture. Chaque fois que l’on change quelque chose, ils sont perturbés.
Pour l’instant nous n’avons pas eu à trop aller dans des corrales. Dans presque toutes les arènes où on est allé, on a embarqué la veille, ils ont roulé la nuit et mis directement en chiqueros. A chaque fois cela s’est bien passé. On verra ce qui se passe le jour où on a une corrida qui va dans des corrales. »
Tertulias : «Où en est la situation sanitaire de la Cabaña Brava ? »
Pascal Mailhan : «La tuberculose a été éradiquée. L’IBR est en train de l’être mais c’est une maladie aléatoire. On a parfois des lots avec des bête indemnes qui deviennnent d’un coup positives. C’est difficile à comprendre d’autant plus que l’IBR n’est pas un maladie compliquée, contagieuse, transmissible à l’homme. Elle ne perturbe pas les animaux qui peuvent continuer à vivre tout leur vie avec. C’est une maladie quelque peu « commerciale ». Les gros éleveurs de bovins domestiques veulent que la France soit indemne pour pouvoir exporter les animaux.
Ce n’est pas européen mais uniquement franco-français. C’est la profession qui a imposé d’être exempt d’IBR . Quand tu élimines une vache domestique, c’est acceptable. Nous quand c’est une très bonne vache qui part à l’abattoir, on perd tout son patrimoine génétique. Les meilleures vaches, celles que nous appelons « près du sang », sont plus fragiles et sont plus facilement contaminées. Plus les vaches sont sélectionnées, plus elles sont fragiles.
Le problème c’est que quand ce ne sera plus l’IBR, ce sera une autre maladie comme le DVB (diarrhée virale bovine) qui est plus pénible car elle provoque des avortements. On commence à la gérer. Et maintenant, il y a les maladies de passage comme actuellement la langue bleue ou celle du moustique . Cette dernière se propage très vite, car la météo fait que nous avons encore des moucherons et moustiques tard dans la saison.
Nous, nous avons un peu de chance. Nous avons désinsectisé le troupeau deux fois dans l’été parce que l’an dernier des bêtes avaient eu de la chératite. Cette maladie est provoquée par les mouches qui boivent les larmes des vaches. Cela fait des yeux blancs. Les soigner est un lourd travail. Nous avons fait des traitements préventifs.»
Tertulias : «Y-a-t-il des pertes dans l’élevage ? »
Pascal Mailhan : «Franchement assez peu. L’an dernier des toros se sont entretués. Nous ne mettons pas de fundas. Les toros sont morts suite à des cornadas internes pour lesquelles les fundas ne servent à rien. Poser les fundas, c’est un travail qui nécessitent des manipulations où le toro peut se blesser. Nous n’avons pas beaucoup de toros dans beaucoup d’espace. Ils ne sont pas concentrés. Ils ont la place et les dominés partent loin des autres. Le plus petit cercado fait 25 ha. Quand il y a des animosités, ils se mettent chacun dans leur coin. La nature fait bien les choses, il ne faut pas aller contre. »
Tertulias : « Comment se présente 2024 ? »
Pascal Mailhan : « Pour l’instant nous avons des contacts mais il n’y a rien d’arrêté. Deux toros sont prévus pour des corridas concours (ndlr: depuis l’entretien un toro a été annoncée pour le concours de Vic 2024) . Cela va bouger maintenant. J’espère que le Sud-est finira par s’intéresser à nous. On a plus d’ouverture dans le Sud-ouest.»
Tertulias : «Le fait que les camadas soient plus courtes en 2024, est-ce une opportunité pour les éleveurs français. »
Pascal Mailhan : « Ce sera une opportunité de montrer nos toros. Le marché peut s’élargir un peu, sortir du petit noyau d’arènes qui ont toujours aidé les Français. Il faut continuer à œuvrer, sensibiliser les empresas. A nous de les convaincre par la qualité de nos toros».
Tertulias : «Aller en Espagne est-il un objectif ? »
Pascal Mailhan : « Pourquoi pas, mais ce n’est pas notre objectif principal. Consolider notre marché français est déjà bien. Si on y va un jour, ce sera bien, mais il y a déjà une offre plus importante de toros là-bas qu’ici. Pour aller de l’autre côté des Pyrénées, il faut qu’il y ait un vrai intérêt pour nous. Hubert Yonnet a lidié à Barcelone, Madrid et Séville parce que c’est un élevage très ancien et qui intéressait. Nous n’avons pas une spécifité particulière alors si on y va, nous seront contents mais on ne se casse pas la tête pour cela.»
Tertulias : «Quelle est votre vision à tous les deux de l’avenir de la corrida et de l’élevage du toro en France ? »
Pascal Mailhan : « Je suis plus âgé. J’ai vécu une bonne période. L’avenir est certainement plus compliqué. On était à la limite de la rupture, il y a un an. Ce qui est bien c’est que face à cette menace il y a eu beaucoup de personnes qui se sont investies pour défendre la corrida. Ce qui est dommage, c’est que ceux qui veulent interdire la corrida ne viennent pas au campo. Ils comprendraient ce qu’est l’élevage du toro. Chez nous, nous avons investi sur 400 ha de terres pour élever 300 toros et en vendre 20 par an au maximum. Nous sommes un peu fous mais nous contribuons à la préservation d’un territoire et de son écosystème. On maintient la Camargue à l’état sauvage avec tous les animaux qui la peuplent. Le sacrifice de 20 bêtes permet à 300 autres de vivre en quasi-liberté. »
Pierre Mailhan : « J’essaie d’être positif par rapport à tout ce qui s’est passé l’an dernier. Les toreros, les ganaderos français se sont mobilisés. On nous a donné la parole et on a bien su l’utiliser. Nous, les plus jeunes, nous nous sommes impliqués et c’était à nous de le faire. On doit préserver cette passion qu’on nous a laissée. »
Tertulias : «Et pour les ganaderias françaises? »
Pierre Mailhan : « Lélevage français, est en progression. On sort d’année en année des toros de plus en plus réguliers ,chacun dans son style.»
Pascal Mailhan : « Les toreros sont arrivés à s’imposer. Pour les ganaderias, le gros problème c’est que nous sommes trop près de l’Espagne. Au Mexique, les figuras tuent les toros mexicains. En France, ils jouent la sécurité en demandant du bétail espagnol. On fait beaucoup d’efforts pour améliorer la qualité de nos produits. Cela commence à payer et il ne faut pas se réjouir parce l’Espagne a des problèmes avec la maladie transmise par les moucherons et les moustiques. Ce qui est gratifiant c’est de sortir nos toros pour la valeur qu’ils ont, pas parce qu’on ne peut pas prendre les Espagnols.»
Voir le reportage photos de Philippe Latour ⤵️
Propos recueillis par Thierry Reboul et Philippe Latour
Chapeau à la Dream Team de Tertulias pour notre messe dominicale, pas de Brèves / C’était mieux avant, mais une 2ème visite au Campo Français.
Grande leçon de simplicité, d’aficion, d’écosystème, du naturel (pas de pienso), d’intelligence économique (la synergie des 2 familles Pages – Mailhan) …..
– Respect aux bénévoles des commissions taurines du Sud-ouest : la marinière Vicoise (la concours en 2024), Tyrosse (2021-2022-2023 & 2024), Aignan (2023),
– Pour les foulards Rouge ou Bleu, une évidence …. Mais le Bling / Bling n’en veut pas,
– Le Sud – Est ? No comments ….
Pierre Mailhan : « L’élevage français, est en progression. On sort d’année en année des toros de plus en plus réguliers, chacun dans son style.»
Pascal Mailhan : « Les toreros sont arrivés à s’imposer. Pour les ganaderias, le gros problème c’est que nous sommes trop près de l’Espagne. Au Mexique, les figuras tuent les toros mexicains. En France, ils jouent la sécurité en demandant du bétail espagnol.
Que du plaisir, …. il vous en reste 47 !!!!
D.ROGER
très cher fidèle lecteur, il y a des brèves aujourd’hui tout comme les élevages pour Roquefort (soit dans le bandeau déroulant, soit dans la rubrique derniers articles…
Mon éternel paradoxe : grand défenseur des marges (où on nous corrige), mais malheureusement addict à la ligne droite !!!
Pan sur le bec.
Merci pour votre commentaire, que du plaisir à découvrir la programmation sur Roquefort 100% Française (La Espera / Alma Serena / Valverde), Brèves du Dimanche C’était mieux avant inclus (Manilli à Séville).
Qui sera le 1er à programmer un Desafio novillada piquée Made In Sud-Ouest (La Espera / Alma Serena / Camino de Santiago) : Le foulard Bleu ou Rouge ?
On attend la suite