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Pamplona Cebada Gago, Isaac Fonseca à hombros

En 2022, il ouvrait la Puerta de Grande de Pamplona après une novillada de Pincha, cette année , Isaac Fonseca triomphe à nouveau face à une corrida de Cebada Gago.

Très bien présentés, astifinos, les toros de Medina Sidonia offraient par leurs robes et morphologies une palette complète des différentes origines qui ont formé au fil du temps l’encaste Cebada Gago. Au plan moral, discrets au cheval, ils se sont comportés en mansos. Tête haute, ils protestaient dans la muleta et certains étaient querenciosos.

Adrian de Torres est un torero classique. ll a toréé avec application et sérieux deux toros violents qui sont allés à menos. Sa tauromachie froide a du mal à passer auprès des tendidos du soleil. Il a mal tué ses deux opposants.

Roman est courageux mais sa tauromachie brouillonne ne pèse pas sur des toros compliqués comme les Cebada Gago de ce jour. Comme Adrian de Torres, il a mal tué.

Le mexicain Isaac Fonseca est sympathique, courageux, volontaire, spectaculaire et sait être efficace muleta en main. De plus, il tue bien et vite. Tous ces ingrédients , une fois mélangés, en font un matador qui plait à Pampelune. Il a coupé une oreille à chaque toro après des faenas dont on retiendra l’envie du torero à la première, son courage et son estocade à la seconde.

Fiche Technique
  • Arènes de Pamplona, cinquième festejo des Sanfermines 2023, six toros de Cebada Gago pour
    • Adrian Torres: silence (un avis), silence (avis)
    • Roman: silence, silence
    • Isaac Fonseca: oreille, oreille
  • 12 piques
  • Salut de Juan Carlos Rey et El Tito au sixième
  • Président: Carlos Garcia Adenaro
  • lleno
  • 24 degrés, quelques nuages
Toro à toro
Delantero Adrian de Torres

Le tambour major est, comme l’ensemble de la corrida, dans le type et sérieux de présentation. Abanto et distrait, il prend un premier puyazo en se défendant sous le fer. Il sort seul de la seconde. A la muleta, le toro vient de loin.  Adrian de Torres commence sa faena par le haut. Dans les premiers derechazos, le Cebada Gago proteste. Le torero le cite au centre de la piste, toréé en douceur pour canaliser cette violence. La faena est sérieuse et intelligente. Les premières naturelles sont compliquées d’autant plus que le bicho n’humilie pas. Le toro va à menos et Adrian de Torres prolonge inutilement la faena. L’épée portée à la rencontre est quasi entière mais légèrement tombée et perpendiculaire. Un avis sonne, le descabello n’est pas le fort de De Torres. Silence

Formalito Roman

Le second, un burraco très armé, est très typé Cebada Gago. Il met en difficulté Roman, cape en main. Le toro sort seul du peto sans avoir poussé lors des deux rencontres avec la cavalerie. Début par doblones, le toro est suelto et charge comme lors de l’encierro en marchant.  Roman le cite à droite et à gauche de loin, baisse la main mais ne pèse pas sur le bicho qui va rapidement à menos et regarde de plus en plus souvent vers les tablas. Quelques muletazos parallèles aux planches pour conclure, Roman prend l’épée de muerte. L’estocade est entière mais ressort dans les flancs du toro qui tombe au premier descabello. Silence

Caminero Isaac Fonseca

Isaac Fonseca reçoit le troisième, typé Vilamata, par chicuelinas. Le toro prend une première pique, trasera, en protestant. Il ne s’emploie pas à la seconde rencontre. Très décidé, le mexicain brinde au public. Il commence sa faena par des cambiadas de rodillas et connecte immédiatement avec les tendidos. A droite, le toro est violent et le torero n’arrive pas à peser sur un bicho qui le met en difficulté. A gauche, le Cebada est un peu moins compliqué. Deux séries de naturelles, puis Fonseca reprend la droite et se fait désarmer. La faena est brouillonne et décompose de plus en plus le toro. Le mexicain s’engage pour tuer avec sincérité. Malheureusement l’épée est entière mais basse. Comme elle est rapide d’effet, les tendidos applaudissent et demande une oreille que le Président accorde.

Chillon Adrian de Torres

Le quatrième est le plus Rincon du lot. Sérieux de présentation, il se défend dans le capote d’Adrian de Torres.  Très mal mis en suerte, il prend une première pique, poussant sur un corne, puis un picotazo.  Trois derechazos de rodillas pour commencer la faena, le torero a besoin de distraire les tendidos des agapes de mi-corrida. A gauche, le toro charge tête haute et en protestant. A droite, il humilie un peu plus et proteste un peu moins. Sa charge courte ne permet pas de lier les muletazos.

De Torres toréé, sur les deux cornes, avec application et sérieux un toro qui manque de race et va à menos. De la fin de faena, on retiendra les naturelles de face. Le torero pinche deux fois avant de mettre une entière en se faisant bousculer. La corne frôle le cou d’Adrian Torres. Le toro tombe quand le premier avis sonne. Silence

Perezoso Roman

Le cinquième est le plus haut , lourd et armé du lot. Il est particulièrement astifino. Le toro se met en querencia aux planches dès son entrée en piste. Il prend une première pique au picador de réserve. De la seconde à celui de turno, il sort seul sans s’employer sous le fer. Le président change de façon précipitée le tercio compte tenu de la mansedumbre du toro.  A la muleta, le Cebada est suelto. Roman le toréé sur le voyage. Dès qu’il peut, le manso essaie de partir au toril. Le torero de Valencia arrive à en tirer trois derechazos au centre puis une bonne série des deux tiers de la piste vers le centre. A gauche, le toro proteste. La fin de faena est courageuse mais forcément brouillonne vu le comportement d’un bicho de plus en plus querencioso. Une mete y saca précède une entière basse. Silence

Cantanero Isaac Fonseca

Le sixième est lui aussi sérieux et astifino. Isaac Fonseca l’accueille par une larga afarolada. Le toro est abanto. Juste de forces, il prend deux puyazos dont un mini picotazo sans pousser. Juan Carlos Rey et El Tito saluent après un bon tercio de banderilles. Le mexicain commence sa faena par cambiadas, derechazos et pecho. A droite le Cebada Gago n’humilie pas et se défend plus qu’il ne charge. A gauche, le toro est parado et la faena est hachée. Fonseca toréé avec un métier étonnant vu son âge mais la faena, par la faute du toro,  manque de transmission. Avec raison il ne prolonge pas les débats. Comme à son habitude, il s’engage avec tout son cœur en entrant à matar. L’estocade entière est en place mais légèrement tendida. Le bicho tarde à tomber. Une oreille (pour l’estocade)  et Puerta Grande pour Isaac Fonseca.

Thierry Reboul corrida vue sur Mundotoro TV

3 réflexions sur “Pamplona Cebada Gago, Isaac Fonseca à hombros

  • 3ème fracaso ganadero : pour le phenix de Cadix, le ramage (l’encierro matinal) ne correspond toujours pas au plumage (la tarde). Mais pour les cheveux blancs de la Casa de Misericordia, quelle est la priorité ? Du Peps le matin, le reste (s’il y a) en Tarde ?

    – 3475 Kg (3105 Kg en 2022) de viande pour les boucheries taurines (un plus financier de 370 Kg pour la Casa de Misericordia)
    – Le fameux Chillon, colorado de 595 Kg, en tête et de loin de l’encierro matinal, de mas la sortie uniquement, à menos,
    – Pedroso, bon dernier avec son pot matinal Delantero, un petit tour d’arène avant de rejoindre le toril, negro Mulato, de 610 Kg, querencioso / manso, une pseudo pique chez le reserve (sa querencia). Zéro pointé dans les 3 tiers.

    La Palmosilla / Escolar Gil / Cebada Gago, 18 toros de combattus :
    – 7H de perdus chez les boulangers de 18H30,
    – Toujours pas de tercio de pique digne de ce nom dans cette San Fermin appelée Feria du Toro !!!!!
    – Morphologie : superbes pour les photographes, différences (encastes), cornes astifino / veleto, des kilos, un défilé de mode aujourd’hui (cardeno, colorado, negro burraco, negro mulato, …),
    – Comportement : du zéro pointé, alimana, sentido, genio, mansos au cheval, gueules ouvertes, pas de noblesse encastée, faiblesse (l’encierro matinal ?)

    Quelle tristesse cette tauromachie espagnole en 2023:
    – Don Simon / Garrido / Ramon Valencia virent Plaza Toros (et son catalogue de + de 30 ans), installent Mundotoro TV (et deviennent actionnaires, Business as Usual), signent essentiellement leurs copains ganaderos / toreros.
    – Et on remet une couche de médiocrité taurine en mondovision, une féria du toro sans tercio de pique conforme aux règles de l’art,
    – Et le must, les 7 & 8 septembre, en mondovision de Lisbonne, une corrida à pied (Cayetano / Morante) & à cheval (papi Hermoso de Mendoza qui trouve, à l’aube de sa retraite, la mise à mort en public dépassée) sans mise à mort. Les antis en rêvaient, Mundotoro le fera ….

    Gardons les pépètes pour la tauromachie populaire française.

    Toujours du plaisir à lire vos resenas.

    D.ROGER

  • et bizarrement je me suis pas trop ennuyé

  • Oui, mon côté explosif.
    J’ai aussi pris du plaisir dans ces 7 H de perdues !!!!!
    Ouf, je me suis connecté au 1er Jabonnero de FY, mais le débit sera pertubé !!!!

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