Pamplona, première corrida , tarde de silences
Il est paradoxal de titrer , pour cette première corrida à Pamplona « tarde de silences ». La caractéristique des arènes de la capitale navarraise, c’est le brouhaha permanent qui accompagne la corrida du paseo juqu’au départ des toreros. Quand la faena est interessante, les Peñas sises au soleil diminuent le nombre de décibels et s’intéressent à ce qui se passe en piste. Aujoud’hui aucun des toreros n’a été invité à saluer.
La prestation des toros de La Palmosilla, 2’32 » à l’encierro, n’a pas distrait les tendidos du soleil de leurs occupations festives. Très bien présentés, les bichos ont manqué de bravoure et de fixité. Ils sont allés à menos très rapidement et n’ont offert que peu d’options aux toreros.
Rafelillo a essayé sans y réussir d’accrocher les tendidos par une tauromachie pueblerina.
Manuel Escribano et Leo Valadez ont touché chacun un toro soso. Ils ont construits des faenas sans grande transmission mais appliquées. Ils ont vu leurs efforts anéantis par des mises à mort laborieuses.
Fiche technique
- Arènes de Pampelune, troisième festejo des Sanfermines 2023, six toros de La Palmosilla pour
- Rafaelillo: silence, silence
- Manuel Escribano : silence, silence (avis)
- Leo Valadez : silence, silence (avis)
- douze piques
- Président: Christina Barrola Guillen
- lleno
- ciel gris
Toro à toro
Escandalito Rafaelillo
Le premier est dans le type de Pampelune, costaud et bien armé. Il sort abanto. Suelto, Rafaelillo essaie de le fixer. Il prend un premier puyazo sans être mis en suerte. La lidia est un peu plus académique pour la seconde rencontre qui se limite à un picotazo. Le toro n’a poussé ni à la première pique, ni à la seconde pique .
Début de faena classique par doblones, le toro est noblote et juste de forces. Les premiers derechazos sont donnés à mi-hauteur. Seconde série à droite, le bicho a une charge désordonnée. Il s’arrête à mi-passe et se retourne vite quand le torero le cite de près. Rafaelillo se bagarre plus avec le toro qu’il ne toréé. A gauche, les choses ne sont pas meilleures. Le diestro va chercher l’épée de muerte. L’épée, très (trop) habile, est en avant, basse. Elle plait au public car elle est rapide d’effet. Silence version Pampelune.
Historico Manuel Escribano
Manuel Escribano attend le second à Porta Gayola. Sérieux de présentation et de tête, le toro est lui aussi abanto et suelto. Il a une légère boiterie de l’antérieur gauche. Il sort seul de la première rencontre et pousse un peu à la seconde. Leo Valadez fait un quite par navarras. Le toro ne s’est pas encore fixé. Escribano pose trois paires de banderilles. La seconde est meilleure que les deux autres.
Début de faena par doblones, le torero arrive, enfin, à arrêter le toro. Le Palmosilla suit la muleta sans grande conviction . Il est mobile mais ne s’emploie pas dans la passe. Escribano a du métier. Il arrive à l’obliger et en tire quelques bons muletazos à droite. Le toro se décompose rapidement et le torero va chercher l’épée sans avoir pu faire une passe à gauche. Manoletinas devant les Peñas, la première entrée à matar se solde par un pinchazo. Après six pinchazos, et sans avoir mis d’épée, Escribano descabelle à la second tentative. Silence
Opiparo Leo Valadez
Le troisième se fixe un plus rapidement que ses deux congénères. Il prend deux piques sans pousser et sortant seul. A la fin du premier tiers, il est suelto et a démontré sa mansedumbre. Leo Valadez fait un quite par zapopinas. Le mexicain commence sa faena par des doblones. Le toro est violent, proteste, manque de race. Première série et deuxième série à droite, le bicho est court de charge et continue à protester. A gauche, il en est de même. Valadez s’applique mais n’arrive pas à dominer un bicho qui manque de fond et est compliqué. Manoletinas de rodillas pour finir la faena , Le toro est difficile à fixer à la mort. L’épée est entière, efficace mais limite bajonazo. Silence (cf Rafaelillo)
Mirlon Rafaelillo
Le quatrième est bizco mais sérieux de présentation. Les gradins se livrent aux traditionnelles agapes de la merienda et Rafaelillo reçoit son opposant par des véroniques. Le toro prend deux piques sans s’employer. Il est noble mais très juste de forces. Rafael Rubio commence sa faena par des derechazos. Le toro tombe au troisième. Le Palmosilla est soso et doit être économisé. Rafaelillo toréé de rodillas et harangue le public. La suite, à gauche, est un peu plus sérieuse. Sur cette corne, le bicho est un peu plus intéressant. Si on ne l’oblige pas trop vers le bas et on le toréé de près, il permet quelques bonnes naturelles. Pour finir , le torero reprend la droite mais le toro est allé à menos et la fin de faena est brouillonne. Rafaelillo pinche avant de placer une entière « habile ».
Aspirante Manuel Escribano
Manuel Escribano persiste et signe. Il attend, le cinquième, comme le second, à Porta Gayola. Le toro est très bien armé. Il humilie dans le capote du torero sévillan. Il prend deux piques en poussant sur une corne et montre bien plus de mansedumbre que de bravoure au cheval. Escribano est ovationné après un tercio de banderilles brouillon mais spectaculaire.
Début de faena par des derechazos de rodillas, le torero capte l’attention du public. Le toro met la tête à droite et à gauche mais est plus soso que noble. Escribano s’applique mais le Palmosilla manque de transmission même quand on le cite pour des cambiadas. Final trémendiste, terrain réduit et redondos, toro et faena vont à menos. Quelques bernadinas pour conclure, Manuel Escribano pinche avant de mettre une estocade basse et trasera longue à faire effet. Le sévillan s’y prend à plusieurs reprises pour descabeller . Un avis et silence
Carafeo Leo Valadez
Le sixième est le plus lourd de la corrida.Abanto, il est juste de forces. Il prend deux picotazos sans s’employer et montre de nouveaux signes de faiblesse. Leo Valadez commence par une alternance de derechazos et pechos de rodillas. Le toro le bouscule sur la fin de série. Le toro est noble et les premiers derechazos sont templés. Les naturelles suivantes sont sincères. Retour sur le piton droit, le toro est en définitive plus soso que noble. A gauche, le mexicain s’applique, toréé de face mais le toro manque de transmission. Pour connecter avec le public Valadez concluent par des derechazos de rodillas. Il tue d’une entière tendida longue à faire effet. Un avis sonne quand le torero prend le descabello. Silence
Thierry Reboul, corrida vue sur Mundotoro TV
1ère grosse déception sur les 5 ganadérias (Palmosilla, Escolar, Cebada, Ymbro, Miura) représentant un intérêt.
La Palmosilla en souvenir du superbe lot 2022 :
– Lot 2022 : 500, 505, 505, 525, 530 et 530 kg (516 de moyenne) : noblesse encastée de grande mobilité,
– Lot 2023 : 520, 565, 555, 595, 540, 610 Kg (564 de moyenne) : non homogène, sans force, une simulation de 1er Tercio, bouche ouverte dans les 3 tercios. Un plantage ganadero dans la sélection du Lot San Fermin 2023 ?
– Berk, 2H de perdues chez les Boulangers de 18H30.
– Prévision 2024 : plus de San Fermin Javier Nuñez Alvarez, mais, après un passage chez le coiffeur, feu vert du Son & Lumière Sévillan / Madrilène pour vos Domecq.
Comme d’hab, excellente resena.
D.ROGER
Perso à partir de 520 kg mon regard passe en mode circonspect.
Et assez souvent la suite me fait dire je le savais bien.
Escobar ce soir on croise les doigts !