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Pamplona, une grande porte pour De Justo

Emilio de Justo est sorti par la grande porte des arènes de Pamplona à l’issue de la corrida de Victoriano del Rio. Ce n’est pas une Pueta Grande, mais elle récompense une bonne faena et un torero qu’il est agréable de revenir à son meilleur niveau. Si le torero de Cacérès a touché le meilleur du lot, Castella et Marin ont du se contenter de toros fades et justes de forces.

Les toreros

Le premier est faible. Noble, il manque de personnalité. Deux bonnes séries de Sébastien Castella à droite, puis toro et faena vont à menos. La conclusion avec les aciers est de celles que Pamplona n’aime pas ; Le quatrième au physique de joueur de basket manque de race et de caste. Il finit complètement deslucido. Castella tue mal, silence les deux fois.

Le second est juste de forces mais a une bonne corne droite. Les deux premières séries à droite de De Justo sont intéressantes. Le reste de la faena va à menos. L’épée est longue à faire effet ce qui ne convient pas aux tendidos du soleil. Typé Jandilla, le cinquième en a le comportement. Toro de troisième tiers, il permet à De Justo de construire une faena de classe bien conclue à l’épée, deux oreilles.  

Ginés Marin coupe une oreille après une faena propre mais sans grande inspiration à un Victoriano noble et juste de forces. L’épée est légèrement tombée mais elle est efficace. Le dernier est deslucido et soso, Ginès Marin insiste inutilement mais tue vite. Silence

Les toros

Très hétérogène de présentation, la corrida de Victoriano del Rio a vu défiler en piste toutes les encastes qui sont la base de cet élevage. On a vu du Conde de la Corte, de l’Atanasio et du Jandilla. Point commun, pas grand-chose à dire au premier tiers, de la noblesse fade au troisième au mieux, de la soseria et un comportement deslucido au pire . Seul le cinquième, le seul typé Jandilla, avait de la race et la classe, ce dont a profité Emilio de Justo.

Fiche technique

  • Arènes de Pampelune, troisième corrida des San Fermines 2024, six toros de Victoriano del Rio et Toros de Cortés (6ème) pour
    • Sébastien Castella : silence (avis),  silence (deux avis)
    • Emilio de Justo : silence (avis), deux oreilles
    • Ginés Marin : oreille,  silence
  • Douze piques
  • Président : Cristina Ibarrola
  • Lleno et bruit
  • 20° ciel variable
Toro à toro
Jabardillo Sébastien Castella

Léger, le premier est bien armé. Juste de forces, il embiste avec noblesse dans la cape de Sébastien Castella. Deux picotazos, le toro est économisé à la pique. Quite bref d’Emilio de Justo, Sébastien Castella brinde à Mario Sandoval. Début de faena par le haut, le bicho est noble. Le Français en profite pour instrumenter des derechazos templés. A gauche, le torero baisse un peu plus la main mais le toro, qui est allé à menos,  se livre moins. Castella le reprend à droite en réduisant les terrains et en toréant de manière plus verticale.  La dernière série est plus classique et de bien meilleur effet. Pinchazos et une entière trasera mettent fin à la faena. Silence

Cantador Emilio de Justo

Le second est un joli burraco qui fait une vuelta de campana alors qu’Emilio de Justo le reçoit à la cape. Mal piqué, il se défend au contact du fer. Le Victoriano est juste de forces et fléchit à plusieurs reprises. Début par doblones, le toro est noble mais sa faiblesse le handicape.  De Justo le toréé à mi-hauteur à droite avec élégance. Il baisse un peu plus la main à la troisième série. A gauche, le toro est plus âpre et le torero revient pour la dernière série sur l’autre piton, le plus favorable. Adorños en toréant sans ayuda à droite, l’ensemble manque d’élégance car donné en toréant à mi-hauteur. L’épée résulte entière mais tombée. Le toro tarde à tomber, avis. Silence

Esperon Ginés Marin

Le troisième est un peu juste de présentation. Mis en suerte par Ginés Marin, il prend le cheval par l’avant et le renverse lors de la première rencontre.  La seconde pique est légère. Ginés Marin termine le premier tiers par un bon quite par chicuelinas et tafalleras. Début de faena de rodillas, cela porte sur le public. Bien que piqué, le toro arrive au troisième tiers très juste de forces. Il est noble mais transmet peu. Ginés Marin s’applique. A droite comme à gauche, les muletazos sont propres mais sur le voyage. Il manque le troisième temps de la passe. L’épée entière et légèrement tombée est très rapide à faire effet.

Poco Sol Sébastien Castella

Le quatrième est très haut. Il a aussi de la tête. Très Conde de la Corte, il sort abanto. Peu piqué, il met les reins mais ne bouge pas le cheval lors de la première rencontre. La seconde est anecdotique. Le Victoriano ne s’emploie pas au second tercio. Sébastien Castella commence sa faena le coude appuyé sur les planches. Le toro est tout sauf intéressé par le combat. Le Français le double. Il lui impose ensuite une série à droite. Le bicho est soso et charge sans classe.

Le métier et l’autorité du torero lui permettent de tirer des muletazos méritoires à un toro sans grand intérêt. A gauche, le Victoriano est moins bon que sur l’autre piton. Il bouscule, sans gravité apparente, le matador français. La messe est dite, il est temps de tuer. Castella pinche à plusieurs reprises, un premier avis sonne puis un autre. Une demie et un descabello concluent le pensum.  

Campanilla Emilio de Justo

Le cinquième est sérieux de présentation. Il humilie dans la cape d’Emilio de Justo. Il ne s’emploie pas au cheval. Très classiquement, le torero commence par des doblones et un pecho. Le toro est noble et la première série de derechazos est de qualité. Le torero de Cacéres exploite la bonne corne droite du Victoriano. Il prend la main gauche, et torée avec relâchement en baissant la main. Très Jandilla, le toro a beaucoup de fixité. Final élégant, toréant par le bas genoux ployés, De Justo tue d’une bonne entière efficace. Deux oreilles, palmas pour le toro.

Toledano Ginés Marin

Le dernier, type Conde de la Corte, est un Toros de Cortès. Il se freine dans la cape de Ginés Marin. Le premier puyazo est appuyé mais le bicho, distrait, ne s’emploie pas. La seconde rencontre est anecdotique.  Début par doblones, le bicho est soso et deslucido. Ginés Marin s’applique, fait son possible pour donner de l’intensité à sa faena. Il aligne les passes mais l’ensemble ne transmet rien. A gauche, le bicho est encore plus fade qu’à droite ; Comme à l’accoutumée, le torero insiste et insiste encore. Enfin, il prend l’épée , l’estocade est efficace . Silence.

Thierry Reboul (corrida vue sur One TorosTV)

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