Parentis, El Retamar, « Tout sauf collaborateurs!!! »
Desquite réussi pour les organisateurs de Parentis, les novillos d’El Retamar avaient du trapio et des armures. Par contre, ces toros ont manqué de race et de caste. Mansos, exigeants, compliqués ils n’ont offert que peu d’options aux novilleros. Options que Daniel Medina et Juan Herrero, au bagage technique insuffisant, n’ont pas été en mesure d’exploiter. Seul le Péruvien Pedro Luis a su saisir ce peu d’options et tirer son épingle du jeu face à deux novillos pourtant pas très collaborateurs.
Les novilleros
Bien présenté le premier est bravito au cheval. A la muleta, il proteste dès le début de la faena. En manque de confiance, Daniel Medina subit et ne trouve pas la solution au problème posé. Silence. Le quatrième exigeant et avec du moteur déborde le novillero. Il y avait mieux à faire avec ce bicho. Vuelta à l’initiative du torero.
Le second est peu piqué. Juan Herrero manque de poder et est débordé par un novillo exiigeant. La faena va à menos et est conclue par une épée basse. Silence. Le cinquième manso et querencioso offre peu de possibilités malgré les efforts du torero. Silence.
Motivé Pedro Luis fait des efforts méritoires pour arracher des muletazos à un troisième Retamar très peu enclin à collaborer. Vuelta. Le Péruvien laisse entrevoir des qualités face à un dernier novillo deslucido qu’il tue d’une épée rapide d’effet. Oreille
Les novillos
Rien à dire sur la présentation, le lot d’El Retamar (encaste Nuñez) de Parentis aurait pu sortir en corrida dans certaines arènes. Il y avait du trapio et des têtes bien faites. Au plan moral, le bilan est moins positif. Hésitant entre bravoure et défensive, ils ont poussé au cheval mais souvent sur une corne. A la muleta, ils ont rapidement protesté et sont vite devenu réservés voire parados. Seul le second et le quatrième aurait pu offrir quelques options aux novilleros mais Juan Herrero et Daniel Medina n’ont pas l’expérience et le bagage technique pour dominer ce type de toros.
Fiche technique
- Arènes de Parentis, seconde novillada de la Féria 2024, six novillos d’El Retamar pour
- Daniel Medina : slience, vuelta
- Juan Herrero : silence, silence
- Pedro Luis : vuelta (avis), oreille
- Douze piques, cuadra Bonijol (de une à trois selon les toros)
- Pedro Luis a reçu le prix attribué au meilleur novillo de la tarde.
- Président : Xavier Barella
- 2/3 d’arène
- Arènes couvertes mais vent en piste
La novillada vue par l’objectif de Romain Tastet
Novillo à novillo
Sanluquero Numéro 77 Daniel Médina
Le premier est applaudi à son entrée en piste. Très bien présenté, il humilie dans la cape de Daniel Médina. Il tarde à partir puis il prend un fort puyazo en mettant les reins. Le novillero demande le changement de tercio. Il commence par des doblones, et est en difficulté car le toro proteste dans la muleta. A chaque derechazo, Médina fait le pasito atras. A gauche le bicho est de plus en plus réservé. Le torero est desconfiado et le Retamar parado. Medina abrège. Il met une demie basse un peu longue à faire effet. Silence
Cartujo Numéro 32 Juan Herrero
Le second est bien fait. Il se défend dans la cape de Juan Herrero. Il prend une seule pique en poussant sur une corne. Le novillero entame les débats par des doblones genoux ployés. Il continue à droite. Le novillo proteste dans la muleta. A gauche, le Retamar a une charge courte. Herrero se fait déborder sur les derechazos suivants. Naturelles, la muleta ne pèse pas. C’est un peu mieux sur la série suivante, le Retamar qui permettait mieux. finit en vainqueur du duel. L’épée est basse mais efficace. Silence
Lechuga Numéro 55 Pedro Luis
Bien présenté, le troisième met la tête dans la cape de Pedro Luis. Très mal piqué, il prend un premier puyazo en poussant sur une corne. Il met les cornes et les reins à la seconde rencontre. Le Péruvien commence sa faena par des derechazos en donnant la sortie par le haut. Le novillo est violent. Le torero l’oblige par le bas. Un bon derechazo puis le novillero est en difficulté. Le bicho se décompose et va à menos. A gauche, c’est compliqué. Le torero subit une voltereta. La faena, malgré les efforts du torero, va, elle aussi, à menos. Le final trémendiste porte un peu sur le public. L’épée est entière et caidita. Le novillo lutte et tarde à tomber, un avis sonne. Vuelta
Teniente Numéro 5 Daniel Médina
Le quatrième est haut, bien armé, mais plus léger. Il humilie dans la cape de Daniel Medina et se retourne vite. Il pousse sur une corne puis sort seul de la première et la seconde rencontres et s’échappe de la troisième au contact du fer. C’est la panique au second tercio. Début par doblones, le toro met la tête. Il est noble et a une charge plus longue que les précédents. Medina le torée de trop près et le novillo proteste. A gauche le torero renonce avant de faire la première naturelle. Retour à droite, il est complètement dépassé. Nouvelle tentative à gauche, Medina est débordé. Il passe à côté du toro. L’épée est trasera. Le Retamar tombe rapidement. Vuelta de l’initiative du novillero
Bonito Numéro 24 Juan Herrero
Le cinquième est un joli toro. Il se freine de plus en plus dans le capote de Luis Herrero. Mal piqué, il pousse lors de la première rencontre. Sans mise en suerte, il prend deux autres piques. Le tercio de banderilles est un hommage à Dubout. Début par doblones, le novillo est suelto. Il est réservé et ne s’emploie pas dans la muleta puis part aux planches. Le novillero essaie mais il n’y a pas grand-chose à faire. De l’application mais pas de transmission, la faena est rapidement allée à menos. Le torero tue d’une demie basse qui est rapide à faire effet. Silence
Troton Numéro 25 Pedro Luis
Le dernier est sérieux de présentation. Pedro Luis le reçoit avec élégance. Mal piqué il pousse lui aussi sur une corne à la première rencontre. Il ne s’emploie guère plus à la seconde. Début de faena par doblones, le toro est soso et court de charge. Passe à passe, Pedro Luis arrache quelques muletazos méritoires mais le bicho ne transmet rien et se réserve de plus en plus. A gauche le Retamar n’avance pas. A droite non plus, malgré les efforts du novillero, on s’ennuie ferme. L’épée est en avant et légèrement tombée. Elle est efficace et suffisante. Le public demande et obtient une oreille.
Avec cette novillada d’El Retamar s’est achevée la Féria de Parentis.
Thierry Reboul