Peña Taurine de Dax : 50 ans et un novillo pour le souvenir
Fringante quinquagénaire, la Peña Taurine de Dax a mis les petits plats dans les grands pour fêter son demi-siècle d’existence. Pour la partie taurine des festivités, rendez vous a été donné aux arènes de Gamarde pour une très belle Fiesta Campera. Sont sortis deux grands novillos. Le public a ovationné à l’arrastre, le premier de La Espera, toréé par Serranito, noble et encasté. Le cinquième d’Alma Serena, monstre de race et de classe, toréé à gusto par un El Rafi inspiré ,a rejoint à l’issue de la course le campo. Thomas Dufau et Joaquin Galdos, moins bien servis au sorteo, se sont appliqués. Adrien Salenc a lidié, avec efficacité et professionnalisme, un Astarac compliqué. Les dizaines sont des anniversaires qui marquent, celui-là sera de ceux que l’on n’oublie pas.
Fiche technique
- Arènes de Gamarde: Fiesta Campera du cinquantenaire de la Peña Taurine de Dax
- Novillos dans l’ordre de sortie de La Espera, Alma Serena, L’Astarac, L’Astarac, et Alma Serena pour
- Serranito, Thomas Dufau, Joaquin Galdos, Adrien Salenc: et El Rafi.
- Picador Laurent Langlois
- Tous les matadors ont salué après leur prestation (pas d’attribution de trophées en Fiesta Campera)
- Salut du ganadero Jean François Majesté (La Espera) après la lidia du premier.
- Le dernier novillo (Alma Serena) a été indulté. Le ganadero Philippe Bats salue
- 300 personnes environ
Le reportage photos de Philippe Latour⤵️
Toro par toro
Pour ouvrir le bal, sort un joli novillo de la ganaderia La Espera. Il a le physique des produits de cet élevage qui ont très bien fonctionné en 2021, il en aura aussi le comportement. Il prend un bon puyazo en poussant. Noble, avec un très beau tranco. Il humilie et répète avec de la caste et de la classe dans la muleta de Serranito. Le torero construit une bonne faena qui restera quand même en dessous du potentiel du novillo. Le bicho rappellera à l’ordre le torero à deux reprises à gauche. Il est noble mais pas naïf. On retiendra une très bonne série à gauche, en milieu de faena, donnée avec du temple. Mise à mort un peu compliquée, le torero invite le ganadero à saluer avec lui.
Le second est un novillo d’Alma Serena, léger mais bien fait. Bien reçu à la cape par Thomas Dufau, il vient trois fois au cheval pour deux vraies piques dont une en poussant. Juste de forces, il est noble mais manque un peu de transmission. Thomas Dufau le double en douceur et enchaîne avec application deux bonnes séries à droite. Quand le français prend la main gauche, le toro semble s’être blessé. Cela perturbe la fin de faena et la mise en place au moment de tuer. Salut du torero après une quasi entière et un descabello.
Le troisième est un novillo de L’Astarac Léger, suelto, juste de force il prend un puyazo en se défendant. Le péruvien Joaquin Galdos, qui remplace Octavio Chacon, débute sa faena à mi-hauteur. Le toro est noble mais transmet peu. Deux séries appliquées à droite, le torero n’allonge pas la charge du bicho. A gauche, Galdos doute et reprend l’autre main. On retiendra, des deux derniers enchaînements de derechazos, donnés en tirant, et mettant en évidence, le toro. Salut au tiers après une mise à mort un peu difficile.
Le quatrième est, lui aussi, un novillo de L’Astarac. Haut et plus costaud, il prend deux piques en poussant un peu au début puis en s’endormant sous le fer. Il est suelto, distrait et garde la tête haute. A la muleta, il n’humilie pas et semble chercher un ami dans les gradins dès le milieu de la passe. Adrien Salenc, avec application, technique et beaucoup de professionnalisme, tire tout le possible d’un toro compliqué On retiendra de cette faena de très bons muletazos à gauche. Salut au tiers après une entière basse et efficace.
Le cinquième est un très joli exemplaire d’Alma Serena. Reçu avec beaucoup d’élégance par El Rafi, le novillo prend un bon puyazo en poussant. Avant de prendre la muleta, le nîmois réalise un très beau quite à un bicho qui laisse entrevoir beaucoup de qualités. En début de faena il est un peu désordonné. Il est d’origine Garcgrande par son père et ce comportement est très caractéristique de cette origine. Rapidemant, il se met dans le « match ».
Très noble avec énormément de classe, il a la chance de rencontrer un torero au toreo sincère et tout en finesse. Les deux partenaires se mettent en symbiose et le bicho va à mas. Le final est superbe avec le novillo dont la caste éclate au grand jour dans la muleta d’un torero inspiré. Le nîmois prend l’épée, la pétition d’indulto démarre. El Rafi continue à toréer un Alma Serena qui passe et repasse avec de plus en plus de race et de classe. Les derniers muletazos sont superbes. Le novillo a gagné sa grâce. On a quelque inquiétude car il faut le faire remonter dans le camion. En grand seigneur l’Alma Serena, avec noblesse, quitte le ruedo la tête haute et rejoint seul le véhicule qui le ramenera au campo. Public debout, grande ovation pour le torero et le ganadero.
Pierre Bats, de la barrera céleste, comme pour le novillo de Saint Sever en 2021 a dû être fier.
Quel beau cadeau d’anniversaire pour la Peña Taurine de Dax.
Thierry Reboul (images Philippe Latour)