Saint Gilles, à C Parejo la chaquetilla d'or

NOVILLADA DE LA CHAQUETILLA D’OR par Tierry Girard via LO TAURE ROGE
Samedi 20 à Saint Gilles devant des tendidos bien remplis et surtout devant un public connaisseur les deux novilleros punteros du moment se sont vus partager 6 novillos d’élevages français qui n’ont pas à rougir de leurs bichos. Il y a certes encore du travail et du chemin à faire mais c’est grâce à ces novilladas que les éleveurs pourront progresser.
Les deux toreros eux, n’ont eu qu’à se soumettre à l’indispensable loi du sorteo et deux styles différents confrontés chacun à trois élevages différents cela ne pouvait que réjouir les spectateurs payants (prix raisonnable) du spectacle. Et on n’a pas été déçus, quel spectacle, une vraie novillada à l’ancienne.
Solalito pétri de qualités mais à qui j’avais reproché à Boujan de ne pas trouver la « chispa » qui lui permettrait de transmettre beaucoup plus, s’est trouvé à ses deux premiers toros face à la « troisième corne » un vent épouvantable et soufflant en rafales lui a compliqué énormément la tâche mais il a fait fi des éléments et ne s’est pas défaussé . En torero il a lidié un bon « Sulauze » qu’il aurait bordé dans de bonnes conditions sans ce maudit vent qui rendait par moments la muleta agitée comme un drapeau orange en bord de plage, une oreille tout de même et on en redemande. Sur son second, un Gallon très noble comme d’hab, et peu piqué, il fait un faenon venté mais perd tout à l’épée. Idem sur le toro de « La Paluna » commode d’armure mais d’un fort trapio, trois épées un avis et applaudissements mérités pour ce novillero que l’on a vu dans des conditions difficiles avec beaucoup de recours et sans jamais « s’enlever de devant ». A noter aussi l’excellente prestation du maestro aux banderilles .
Notre Christian Parejo, Chiclanero, Biterrois, Madrilène, ou comme il le dit lui-même torero mondial s’est vu confier par le sorteo un San Sebastian hyper compliqué, un toro bardé de mauvaises intentions de Roland Durand et un Boyante de Pages Mailhan. Lui aime les difficultés apparemment, dans les gradins on les aime moins et on a beaucoup tremblé devant des séquences d’un tremendisme à couper le souffle. Le San Sebastian est à toréer une passe après l’autre, et le vent n’est pas encore tombé (il tombera au quatrième) Christian ne perd pas de terrain et l’amène aux planches pour le tuer d’une entière, pétition et saluts. Le Durand au trapio de toro est bien piqué, malgré sa tendance à s’échapper du fer Tito Sandoval s’en occupe, deux rencontres en faux, les toreros n’ayant pas le loisir de mettre en suerte on retrouve des piques d’un autre siècle, et Tito se permet après les clarines d’aller lui en mettre une en plein milieu du ruedo sous les huées et les applaudissements mêlés, il faut de tout pour faire un tendido ! Il arrive à la muleta comme sorti du toril, ce toro n’a que trois passes, dès la troisième il cherche l’homme et il en faut de l’aguante pour résister à chaque série, sur les deux mains, c’est un combat et quel combat, heureusement une entière inespérée , car le toro avait peu humilié ,entière et efficace elle permet à Parejo de couper une oreille.
Le dernier novillo sort « Boyante » prend deux piques, de bonnes banderilles mais arrive à la muleta avec toujours de la force. Christian torée le toro bisco, fort, nerveux, donne des passes dans un mouchoir près des barreras, nous fout la trouille et coupe deux oreilles méritées après une entière « sin puntilla ».
Belle novillada Christian remporte le prix qui s’est joué aux aciers, belle prestation des deux punteros, ce genre de course ne peut que les faire grandir à tous les deux. Public partagé et un peu chauvin (juste ce qu’il faut) des deux côtés, soulignons que nous avons la chance d’avoir en France ces deux pépites et bien d’autres encore.

PS : C’est Lenny Martin qui faisait office de sobresaliente, dans le cas peu probable où il serait intervenu pour lidier cela aurait été sa présentation en piquée, pas de quite mais de nombreuses interventions au capote et un Lenny toujours torero en piste et très attentif.
Tierry Girard

Une réflexion sur “Saint Gilles, à C Parejo la chaquetilla d’or”

Bousquet

23/08/2022 à 22:04
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NOVILLADA DE LA CHAQUETILLA D’OR par Tierry Girard via LO TAURE ROGE
Samedi 20 à Saint Gilles devant des tendidos bien remplis et surtout devant un public connaisseur les deux novilleros punteros du moment se sont vus partager 6 novillos d’élevages français qui n’ont pas à rougir de leurs bichos. Il y a certes encore du travail et du chemin à faire mais c’est grâce à ces novilladas que les éleveurs pourront progresser.
Les deux toreros eux, n’ont eu qu’à se soumettre à l’indispensable loi du sorteo et deux styles différents confrontés chacun à trois élevages différents cela ne pouvait que réjouir les spectateurs payants (prix raisonnable) du spectacle. Et on n’a pas été déçus, quel spectacle, une vraie novillada à l’ancienne.
Solalito pétri de qualités mais à qui j’avais reproché à Boujan de ne pas trouver la « chispa » qui lui permettrait de transmettre beaucoup plus, s’est trouvé à ses deux premiers toros face à la « troisième corne » un vent épouvantable et soufflant en rafales lui a compliqué énormément la tâche mais il a fait fi des éléments et ne s’est pas défaussé . En torero il a lidié un bon « Sulauze » qu’il aurait bordé dans de bonnes conditions sans ce maudit vent qui rendait par moments la muleta agitée comme un drapeau orange en bord de plage, une oreille tout de même et on en redemande. Sur son second, un Gallon très noble comme d’hab, et peu piqué, il fait un faenon venté mais perd tout à l’épée. Idem sur le toro de « La Paluna » commode d’armure mais d’un fort trapio, trois épées un avis et applaudissements mérités pour ce novillero que l’on a vu dans des conditions difficiles avec beaucoup de recours et sans jamais « s’enlever de devant ». A noter aussi l’excellente prestation du maestro aux banderilles .
Notre Christian Parejo, Chiclanero, Biterrois, Madrilène, ou comme il le dit lui-même torero mondial s’est vu confier par le sorteo un San Sebastian hyper compliqué, un toro bardé de mauvaises intentions de Roland Durand et un Boyante de Pages Mailhan. Lui aime les difficultés apparemment, dans les gradins on les aime moins et on a beaucoup tremblé devant des séquences d’un tremendisme à couper le souffle. Le San Sebastian est à toréer une passe après l’autre, et le vent n’est pas encore tombé (il tombera au quatrième) Christian ne perd pas de terrain et l’amène aux planches pour le tuer d’une entière, pétition et saluts. Le Durand au trapio de toro est bien piqué, malgré sa tendance à s’échapper du fer Tito Sandoval s’en occupe, deux rencontres en faux, les toreros n’ayant pas le loisir de mettre en suerte on retrouve des piques d’un autre siècle, et Tito se permet après les clarines d’aller lui en mettre une en plein milieu du ruedo sous les huées et les applaudissements mêlés, il faut de tout pour faire un tendido ! Il arrive à la muleta comme sorti du toril, ce toro n’a que trois passes, dès la troisième il cherche l’homme et il en faut de l’aguante pour résister à chaque série, sur les deux mains, c’est un combat et quel combat, heureusement une entière inespérée , car le toro avait peu humilié ,entière et efficace elle permet à Parejo de couper une oreille.
Le dernier novillo sort « Boyante » prend deux piques, de bonnes banderilles mais arrive à la muleta avec toujours de la force. Christian torée le toro bisco, fort, nerveux, donne des passes dans un mouchoir près des barreras, nous fout la trouille et coupe deux oreilles méritées après une entière « sin puntilla ».
Belle novillada Christian remporte le prix qui s’est joué aux aciers, belle prestation des deux punteros, ce genre de course ne peut que les faire grandir à tous les deux. Public partagé et un peu chauvin (juste ce qu’il faut) des deux côtés, soulignons que nous avons la chance d’avoir en France ces deux pépites et bien d’autres encore.

PS : C’est Lenny Martin qui faisait office de sobresaliente, dans le cas peu probable où il serait intervenu pour lidier cela aurait été sa présentation en piquée, pas de quite mais de nombreuses interventions au capote et un Lenny toujours torero en piste et très attentif.
Tierry Girard