Saint Sever, on se souviendra du « No Hay Billetes »
Saint Sever, on se souviendra du « No Hay Billetes » mais pas du contenu de la course.
A Saint Sever,le « No hay Billetes » était prévisible compte tenu du cartel proposé et de l’état de forme actuel des toreros et de la ganaderia qui étaient à l’affiche. La déception a été grande tant les toros, justes de présentation et de têtes, ont manqué de la présentation et de la caste si caractéristiques des Santiago Domecq. Fernando Adrian est sorti, une fois de plus, « a hombros » mais sans vraiment convaincre et en tuant mal. Sébastien Castella s’est appliqué mais sans plus. Daniel Luque n’a pas eu les adversaires à la hauteur de ses capacités de lidiador.
Les toreros
Sébastien Castella a touché un premier toro soso. Beaucoup d’application et d’élégance chez le torero mais par la faute du toro aucune émotion dans la faena. La mise à mort est laborieuse. Silence. Le quatrième est noblote et court de charge. la faena manque d’intérêt et d’intensité. Elle est conclue par une entière trasera. Une oreille (soit !).
Daniel Luque ferait passer une chaise. Il impose sa domination à un second toro limite soso et sans force. C’est bien fait par un torero excellent lidiador mais quel est l’intérêt de ce type de faena? La mise à mort elle est tout sauf correcte. Silence. Le cinquième est deslucido et décasté. Luque essaie mais le toro ne permet pas. Salut
Quelques jolis passages dans une faena de Fernando Adrian souvent superficielle à un toro noble mais sans beaucoup de fond. L’épée est légèrement tombée, deux oreilles une de trop. Le dernier a fait illusion jusqu’à la seconde série à droite puis il s’est décomposé et est parti aux planches. Le doute subsistera. Le toro était-il manso ou bien la muleta du torero n’a-t-elle pas su le retenir (ou un peu des deux)? Une oreille pour récompenser un bajonazo, c’est plus que discutable.
Les toros
Parfois à table, quand un plat est bon on oublie qu’il est servi dans des plats en carton ou que la décoration de l’assiette est minimaliste. On ne se préoccupe pas du visuel et on savoure le produit. Si les Santiago Domecq de Saint Sever avaient eu la caste et l’intérêt de ceux sortis à Madrid et Séville, on aurait oublié qu’ils n’étaient pas très jolis, qu’ils manquaient de tamaño. et surtout qu’ils étaient trop et très pauvres de tête. Malheureusement ils ont été plus que discrets au cheval. A la muleta, en fait de noblesse, on a eu de la soseria et du manque de race. Le troisième était noble mais sans piquant et le dernier a fait illusion aux deux premiers tiers puis est parti aux planches dès la seconde série de muletazos. Trop de défaut et très peu de qualité, le plat est indigeste. Côté toros, on est resté avec un goût amer dans la bouche.
Fiche techniquem
- Arènes de Saint Sever, corrida des Fêtes 2024. Six toros de Santiago Domecq pour
- Sébastien Castella: silence, oreille
- Daniel Luque: silence, salut
- Fernando Adrian: deus oreilles, oreille
- Huit piques, cavalerie Bonijol
- Président : Miguel Telleria
- Lleno de « No Hay Billetes »
- L’été n’est pas loin. En tout cas, il n’a pas plu
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Juzgado Sébastien Castella
Le premier est brocho. Il met la tête dans la cape de Sébastien Castella. Il prend un seul puyazo en poussant un peu à l’impact. Le Français fait un quite par chicuelinas. On a connu la cuadrilla meilleure au second tercio. Début par doblones, le toro est court de charge. Soso, il charge sans entrega. Castella s’applique mais le bicho ne transmet pas. A gauche il est éteint. Le torero essaie de donner de l’intensité à la faena mais le Santiago continue à aller à menos. Le torero est bien meilleur que l’animal. Castella pinche à plusieurs reprises avant de mettre une entière habile mais efficace. Silence
Huron Daniel Luque
Le second est plus costaud. Il humilie dans la cape de Daniel Luque mais est juste de forces. A la première rencontre, il désarçonne le piquero. Luque le met au centre. Le toro vient bien mais se défend sous le fer lors de la seconde rencontre. Luque fait un quite par chicuelinas. Luque l’entreprend par le haut. Le toro est noble et faible. Le torero lui arrache les passes, essaie de baisser la main mais le toro fléchit. A droite avec facilité, Luque domine un toro qui transmet peu. Cela porte sur le public mais on attend le torero de Gerena à un autre niveau. Le toro va à menos. Un pinchazo précède un bajonazo. Silence
Hachero Fernando Adrian
Le troisième se freine dans la cape de Fernando Adrian. Le toro prend une pique trasera sans s’employer. Début de faena par cambiadas et pechos de rodillas, le torero connecte avec le public. Dès les premiers derechazos le toro est noble mais sans grande conviction. Une bonne série à droite ;à gauche le torero fait son show. La plupart des muletazos sonr sur le passage. Il finit par monter sur le Santiago Domecq en fin de faena. L’ensemble brille mais chaque passe est discutable tant elle est sur le voyage et ne pèse pas sur le bicho. L’épée est entière mais légèrement tombée. Deux oreilles une de trop.
Verdugo Sébastien Castella
Le quatrième est suelto et s’échappe de la cape de Sébastien Castella. Le Français finit sa réception par quatre bonnes véroniques et deux chicuelinas. Sans mise en suerte, le toro prend un picotazo. Il est très mal piqué à la seconde rencontre. Début par cambiadas et pechos, le toro vient bien sur les deux premières passes de la série puis se réserve. A gauche il en est de même. Le torero doit reculer pour enchaîner car le toro s’arrêté à mi passe. Final en réduisant les terrains, mais le bicho est allé à menos et cela manque de transmission. L’épée entière et trasera est efficace, de là à donner une oreille…….
Despierto Daniel Luque
Le cinquième , reçu par Daniel Luque, prend un premier et seul puyazo sans pousser. Le torero met le toro au tercio. Premières séries à droite à mi-hauteur, le Santiago Domecq est soso. Luque domine mais il n’y a pas d’émotion. Le torero cherche comment faire passer un toro pauvre de charge. Le bicho est deslucido. La faena s’éternise. Un pinchazo précède une entière très habile. Salut de déception,
Talentoso Fernando Adrian
L’ultime est comme les autres pauvre de tête. Il soulève le cheval à la première rencontre et vient avec alegria à la seconde pour prendre un picotazo. Le second tercio est animé. Fernando Adrian commence sa faena par des derechazos. Le toro est noble et répète. Enfin un vrai Santi du moins croit-on. Il baisse sur la série suivante. Le torero ne pèse pas sur l’animal et le laisse se dégrader. A gauche, le bicho part aux planches. La faena perd toute intensité et intérêt. Adrian tue d’un bajonazo. Une oreille incongrue compte tenu de l’estocade.
Thierry Reboul