Saint Sever, El Palmeral, un retour gagnant
Saint Sever, El Palmeral, un retour gagnant
Le soleil était de retour sur le plateau de Morlanne pour la novillada non piquée de la 40ème Semaine Taurine et Culturelle de Saint Sever. Le comportement des trois novillos, et surtout du cinquième, ont conforté Olivier Martin , le ganadero, dans sa sélection. Ils ont permis à Jésus Iglesias de montrer son bagage technique, à Julio Mendez sa classe et son sens de la lidia et à Baptiste Angosto son envie et son courage.
Les toreros
Jésus Iglesias faisait ses débuts en France. C’est un torero appliqué mais un peu froid. Il a un bon bagage technique ce qui lui a permis de couper une oreille au quatrième après une faena intelligente et adaptée à la faiblesse du novillo.
Julio Mendez après avoir galéré avec un premier toro violent a su mettre en valeur et exploiter la noblesse et la classe du cinquième auquel il a coupé deux oreilles.
Baptiste Angosto est plein d’envie et de bonne volonté. Mais il est encore vert. Il a été débordé par son premier El Palmeral, un novillo violent et exigeant. Baptiste n’a pas démérité devant le sixième dont il a su exploiter le fond de noblesse mais n’a pas corrigé la tendance à partir aux planches.
Les erales
C’était le retour dans les arènes des erales de la ganaderia El Palmeral (encaste Atanasio Fernandez-Conde la Corte). Dans le type de l’encaste, ils ont été hétérogènes de présentation et de comportement. Les trois premiers, les plus légers, ont été violents et brusques. Ils n’ont pas arreté de meugler tout au long de la faena. Le quatrième, produit d’un semental différent des cinq autres, a été noble mais , blessé sur une vuelta de campana, il a été trop faible pour exprimer ses qualités.
Le sixième a toujours hésité entre noblesse « active » et déisr de partir aux planches. Baptiste Angosto, par manque de métier, n’a pas su lui imposer sa volonté et corriger ses défauts. Le cinquième a été le toro de l’après-midi. Beaucoup de noblesse, un poil de piquant et beaucoup de fixité et de classe, il a permis à Julio Mendez de couper deux oreilles après une très intéressante faena.
Il reste encore du travail à Olivier Martin mais les trois derniers novillos, et surtout le cinquième, ont montré que la première vague de sélection a porté ses fruits et qu’il y avait de l’avenir pour les Atanasio du Pays Basque.
Fiche technique
- Arènes de Saint Sever, novillada non piquée de la 40ème Semaine Taurine et Culturelle, six erales d’El Palmeral pour
- Jesus Iglesias : salut, oreille
- Julio Mendez : silence, deux oreilles
- Baptiste Angosto : salut, silence (avis)
- Vuelta al ruedo pour le cinquième
- Salut de Mathieu Guillon au cinquième
- Salut du ganadero à l’issue de la course
- Le prix des organisateurs du Sud-ouest a été attribué Julio Mendez. Ceux de la Villa Mirasol et de la Peña Jeune Aficion (meilleure naturelle) l’ont été à Jésus Iglesias.
- Président : Robert Desclaux
- Cinq cent personnes environ
- Météo quasi printanière
La novillada vue par l’objectif de Matthieu Saubion
Eral à eral
Eral numéro un Jésus Iglesias
Le premier Palmeral est typé Atanasio. Il remate dans les planches. Il sort abanto. Jésus Iglesias a du mal à le fixer. Julio Mendez fait un bon quite par gaoneras. Début de faena par doblones, le torero continue par naturelles. Le toro est noble. Il est court de charge d’autant plus qu’Igliesas ne l’allonge pas. A droite, le bicho se retourne vite. Retour à gauche, le novillero s’applique mais ne pèse pas sur l’animal qui se défend de plus en plus. La fin de faena est brouillonne. Un pinchazo puis une entière caidita concluent les débats. Salut
Eral numéro deux Julio Mendez
Le second est bien présenté. Il met bien la tête dans la cape de Julio Mendez. Baptiste fait un quite par chicuelinas. Début par doblones, le novillo est violent. Mendez l’entreprend à droite. A gauche il se fait désarmer. Le novillo a une charge courte et brusque. Le novillero a du métier mais le Palmeral, de plus en plus décomposé, est de plus en plus violent. Julio Mendez finit par être débordé. Il termine toutefois par une bonne série à droite. La mise à mort est approximative. Silence
Eral numéro trois Baptiste Angosto
Le troisième est lui très Atanasio. Baptiste Angosto le reçoit par une larga de rodillas. Il permet au novillero de donner de belles véroniques avant que Jésus Iglesisas ne fasse un bon quite par chicuelinas. Début par doblones, comme les deux premiers, le toro est bramaire. Il passe bien à droite, à gauche le novillero peine à trouver le sitio. Le nîmois ne pèse pas assez et le novillo est de plus en plus compliqué. Violent, il déborde un torero trop vert pour trouver et mettre en œuvre les solutions aux problèmes posés. Demi-lame, mise à la sauvette, l’épée est tombée mais efficace. Salut
Eral numéro quatre Jésus Igliesas
Jésus Iglesias reçoit le suivant par des véroniques. Le toro amorce une vuelta de campana dont il sort amoindri. Le bicho est alors faible et court de charge. Il tombe à plusieurs reprises. Isiegas le torée à mi-hauteur. Le bicho est plus doux que les précédents. Le travail du novillero est appliqué mais la faena manque de transmission. Avec intelligence, Jésus Isiegas tire une très bonne série à droite puis deux autres de bon niveau sur la même corne. A gauche c’est plus compliqué. La première épée est une épée de gendarme. La seconde est contraire mais efficace. Oreille
Eral numéro cinq Julio Mendez
Le cinquième sort abanto. Julio Mendez a du mal à le fixer. Il parvient à lui donner deux bonnes véroniques. Baptiste fait un quite par tafalleras. Mathieu Guillon salue après deux bonnes paires de banderilles. Le novillo est juste de forces. Il a une bonne corne droite que Mendez exploite avec classe et efficacité. A gauche, le bicho est noble et la première série de naturelles est excellente. Alternance droite, gauche le toro transmet beaucoup. Final par redondos et luquesinas, l’épée entière et en place est efficace. Deux oreilles et vuelta pour le novillo.
Eral numéro six Baptiste Angosto
Le sixième est bas. Lui aussi sort abanto. Tardo, il ne s’emploie pas dans la cape de Baptiste Angosto. Jésus Iglesias fait un quite, le bicho se freine dans le capote. Brindis au public, le nimois commence sa faena par des derechazos au centre du ruedo. Le novillo est suelto. Il a quand même un fond de noblesse. Deuxième série de derechazos, le bicho va à mas même s’il a encore tendance à partir. A gauche il en fait de même. Le torero est encore vert et finit par se faire déborder. Baptiste se reprend et finit sur deux bonnes séries à droite. Il pinche avant de mettre une entière basse et traversante. Une nouvelle entrée à matar, un avis sonne. Une entière descabellos et le toro finit par tomber, silence
Thierry Reboul