ActualitésReseñas

San Isidro, Santiago Domecq: le verre à moitié plein

La corrida des Santiago Domecq, après leur triomphe à Séville, était très attendue à la San Isidro. Le verre est à moitié plein avec un très bon toro sorti en troisième position. Pour le reste ce fut bien ordinaire. Verre à moitié vide également pour Borja Jimenez qui a coupé une oreille perdant la seconde à l’épée au meilleur toro de la tarde. Uceda Leal et Alejandro Talavante ont conservé leur cartel à Madrid mais ils espéraient probablement plus.

Les toreros

Le premier est noblote et manque de forces. Uceda Leal instrumente une faena efficace, appliquée mais qui manque d’émotion car le toro transmet peu. L’estocade est efficace. Salut . Le Luis Algarra qui complète le lot de ce jour est noble mais manque de chispa. Leal le torée avec la classe et le style sincère et pur qui caractérisent sa tauromachie. Silence

Le second est faible et soso. Alejandro Talavante n’insiste pas et tue rapidement. Silence. Le cinquième est noble et répète avec plus d’alegria à droite qu’à gauche. Talavante instrumente une faena élégante utilisant la charge du toro mais souvent sur le bout de la muleta. Le torero perd l’oreille en descabellant.  Palmas

Le troisième est un vrai Santiago Domecq. Il exprime, au troisième tiers, sa caste, sa noblesse et son alegria. Borja Jimenez ne laisse pas passer l’occasion de construire une faena efficace, sincère avec de bons moments et quelques passages à vide. Le pinchazo à la première entrée à matar le prive de la seconde oreille. Une oreille. Le dernier est un manso violent. Borja Jimenez s’arrime, torée avec sincérité mais ne résout pas le problème posé par le Santiago Domecq. Silence

Les toros

Comparés aux autres toros qui sont sortis à Madrid depuis le début de la San Isidro, les Santiago Domecq ont constitué un des meilleurs lots de la Féria. Si on les compare à l’encierro sorti à Séville, ils ont été décevants. Seul le troisième, un Santi pur jus, a eu le comportement habituel et attendu qui fait l’intérêt des produits de cette ganaderia.  Le cinquième avait la noblesse mais pas l’alegria. Les autres, y compris le Luis Algarra sorti e, quatrième position , ont manqué de fond et surtout de forces.

Fiche technique

  • Arènes de Madrid, Dix-neuvième corrida de la San Isidro 2024 . Cinq toros de Santiago Domecq et un de Luis Algarra (4ème)  pour
    • Uceda Leal : salut , silence
    • Alejandro Talavante :  silence, palmas (avis)
    • Borja Jimenez:  oreille (avis), silence
  • Douze piques, Alberto Sandoval est ovationné après avoir piqué le sixième.
  • Borja Jimenez a été invité à saluer à l’issue du paseo.
  • Javier Ambiel a salué après avoir banderillé le cinquième.
  • Président : Eutimo Carracedo Pastor
  • No Hay Billetes
  • Soleil, 28 , du vent

Toro à toro

Abrileño Uceda Leal

Le premier est dans le type de la ganaderia. Uceda Leal le reçoit par véroniques. La première pique est trasera, la seconde aussi. Le toro, dans ces conditions, ne s’emploie pas sous le fer.  Talavante fait un quite par chicuelinas terminé par une demie.  Le Santiago Domecq est juste de forces. Le torero est un torero classique et donc classiquement il commence sa faena par des doblones.

A droite, le bicho est noble mais il manque de chispa. Il proteste rapidement dans la muleta. A gauche, il est court de charge. Uceda Leal allonge sa charge sans le brusquer. Il continue sur ce piton , le meilleur du bicho. C’est bien fait mais cela manque de transmission car le toro manque de forces et de rythme. L’estocade est portée en respectant les canons mais elle résulte légèrement tombée et trasera. Elle est toutefois efficace. Salut

Insurrecto Alejandro Talavante

Le second sort abanto. Il humilie dans la cape d’Alejandro Talavante. Il prend un premier puyazo sans s’employer puis sort quasi seul de la seconde. Le torero de Badajoz amène le toro au centre. Le bicho est très noble mais manque totalement de forces.  Talavante commence sa faena par des naturelles bien faites mais tristounettes vu le peu de chispa d’un animal soso et de peu de charge. Le torero n’insiste pas et prend l’épée de muerte. L’estocade est efficace. Silence pour le torero et pitos pour le Santiago Domecq.

Experto Borja Jimenez

Le troisième est très bien armé. Il se défend dans la cape de Borja Jimenez. Juste de forces, il prend deux puyazos légers sans s’employer. Grande ovation quand le toreo brinde au public. Aux superbes doblones succèdent des derechazos de rodillas de belle allure. Enfin un toro qui se comporte en Santiago Domecq. Noble, il répète avec alegria et Borja Jimenez le torée avec autorité et poder. La première série à gauche est excellente.

Si le toro ne baisse pas de rythme, le torero a un passage à vide  qui se solde par un désarmé, le torero reprend la main gauche et sa tauromachie efficace et sincère porte sur le toro et le public. L’intensité de la charge du toro   n’a jamais diminué du premier au dernier muletazo. Borja Jimenez pinche juste avant que le premier avis ne sonne. La seconde tentative est la bonne. Elle est en place et efficace. Le Santiago Domecq lutte et meurt en toro encasté. Oreille

Rabicano ganaderia Luis Algarra Uceda Leal

 Le toro qui complète le lot de Santiago Domecq est un Luis Algarra. Il prend deux puyazos sans s’employer et en sortant seul de la première rencontre. Uceda Leal commence par des doblones de grande classe. Le bicho est noble mais manque cruellement de chispa. La faena de Leal est comme à l’accoutumée appliquée, classique et de grande classe mais manque de transmission par la faute du toro. Celui-ci va à menos malgré les efforts du torero. Uceda Leal pinche avant de mettre une entière en place. Silence.

Tejonero Alejandro Talavante

Le cinquième est protesté à son entrée en piste. Il met bien la tête dans la cape d’Alejandro Talavante.  Sans vraiment pousser, il renverse le groupe équestre à la première rencontre. La seconde rencontre est brève mais efficace. Borja Jimenez réalise un bon quite par chicuelinas. Javier Ambiel salue après avoir posé une très bonne troisième paire. Talavante commence sa faena par le haut. Le Santiago Domecq est noble.

Le torero sait utiliser la charge du toro en le toréant en rond sur le piton droit. A gauche, le bicho s’emploie moins.  Talavante revient à droite et enchaîne de bons derechazos mais pas toujours centrés ce qui lui vaut quelques rappels à l’ordre du 7 . Le final, genoux ployés, porte sur le public. L’estocade est en place. Le toro tarde à tomber, un avis sonne. Plusieurs descabellos sont nécessaires. Ovation au toro et palmas pour le torero.

Imperador Borja Jimenez

Borja Jimenez joue la Puerta Grande sur le sixième toro, un colorado qui sort abanto. Bien piqué, le Santiago Domecq prend deux puyazos en se défendant. Alberto Sandoval est ovationné. Au second tercio, le toro poursuit les banderilleros. Début par doblones, le toro a tendance à derroter et à se défendre dans la muleta. Borja Jimenez le toréé à droite en baissant la main. Il torée avec autorité un animal exigeant.  A gauche, le toro est très compliqué. Le torero insiste juste ce qu’il faut puis revient à droite. Beaucoup de sincérité dans cette faena , mais le problème posé par le toro n’est pas résolu au moment de prendre l’épée. L’estocade contraire est efficace. Silence.

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV)

Verified by ExactMetrics