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Santander, Ponce s’en va, Morante revient et Adrian s’installe

A Santander, Enrique Ponce, Morante de la Puebla et Fernando Adrian sont sortis à hombros.

Le Maestro de Chiva faisait ses adieux à l’Aficion locale. Ses deux faenas ont permis de voir une dernière fois Ponce qui a fait une démonstration « émouvante » de son répertoire.

On ne sait pas si Morante de la Puebla est guéri. Mais on a retrouvé en piste le torero inspiré, sincère et technique qui avait marqué les esprits lors de temporada 2023.

Fernando Adrian est à nouveau sorti à hombros. Sa tauromachie spectaculaire et souvent superficielle, inspirée de celle de Roca Rey, porte sur les publics;. On ezt quand même loin de la classe de Ponce et de l’inspiration de Morante.

Pour ce qui est du bétail, anovillados, inexistants au cheval, les Domingo Hernandez ont collaboré au dernier tercio.

Les toreros

Présentation en conformité avec la catégorie de l’arène, le premier est anovillado. Noble et sans aspérités aucune il permet à Enrique Ponce de construire une faena élégante à laquelle il manque un peu de transmission. L’épée est basse mais efficace et le valenciano coupe la première oreille de la tarde. Le quatrième est malheureusement juste de forces. Enrique Ponce offre au public de Santander une faena émouvante, au son de Mission, dont chaque passe est un retour en arrière nous faisant revivre les gestes qui ont fait la carrière du matador de Chivas. Deux oreilles après une belle épée en place.

S’il n’a pas retrouvé le sourire, Morante de la Puebla a retrouvé le sitio et l’envie de toréer. Sa faena à un second toro noble mais juste de forces est bien construite. Sincère elle comporte quelques détails à gauche. Morante coupe une oreille après avoir tué vite mais pas très bien.  .La vuelta est très fêtée et le torero sourit .  Le cinquième est un manso qui manque de classe. Malgré cela, Morante construit une faena qui allie élégance, inspiration, aguante et sincérité. Il coupe une oreille après avoir tué d’une quasi entière efficace.

Le troisième est discret au cheval mais c’est un carreton à la muleta. Fernando Adrian en profite pour construire une faena spectaculaire, sur le voyage,  mais qui porte sur le public. Le toro finit par partir se réfugier aux tablas. L’épée est caidita , deux oreilles tombent.  Le dernier est noble et spectaculaire. A la manière de Roca Rey, Fernando Adrian construit une faena tout aussi spectaculaire à base de muletazos de rodillas et d’autres muletazos « puissants » mais souvent sur le pico. Estocade en deux temps et nouvelle oreille.

Les toros

Très justes de présentation , parfois faibles, les toros de Domingo Hernandez ont été très discrets au cheval A la muleta ls ont été, même le manso sorti en cinquième position, ils ont été des collaborateurs idéaux pour les trois matadors. S’ils n’ont pas fait leur devoir au premier tiers, ils l’ont fait au troisième.

Fiche technique
  • Arènes de Santander, seconde corrida de la Féria 2024, six toros de Domingo Hernandez pour
  • Joao Ferreira et Albert Zayas ont salué au cinquième
  •  Six piques
  • Président : Juan Bautista Calahorra
  • Enrique Ponce a été invité à saluer après le paseo. Il a demandé à ses deux compagnons de cartel de se joindre à lui.
  • Lleno
  • 26° soleil

Toto à toro

Ofiblanco Enrique Ponce 

Anovillado, le premier met la tête dans la cape d’Enrique Ponce avec noblesse. Il prend un seul puyazo sans vraiment s’employer. Après un brindis à Morante, Enrique Ponce commence sa faena à droite. Le toro est très noble. A gauche, il se laisse aussi faire. Ponce en profite pour construire avec aisance sur les deux pitones une faena élégante qui porte sur un public acquis à la cause du futur retraité. L’écart entre la naiveté de l’animal et la science du torero limite la transmission de l’ensemble. Ponce tue d’une entière tombée efficace . Un avis sonne avant que ne tombe le Domingo Hernandez.   

Piñonero Morante de la Puebla 

Le second est léger mais plus fait que le premier. Les premiers olés fusent quand Morante de la Puebla le reçoit à la cape. Il prend une pique trasera et appuyée. Morante termine le premier tiers par un bon quite par chicuelinas. Début de faena par le haut une belle trinchera termine cette première série. A droite, le toro est noble. Dommage qu’il manque un peu de forces. A gauche, il a tendance à partir de la passe. Des deux premières séries de naturelles donnés avec élégance ressort une très belle passe au milieu de la seconde. La troisième est plus chahutée. Retour à droite, le Domingo Hernandez va à menos et la faena aussi. Morante prend l’épée, il lie une bonne série à gauche. Ensuite il entre à matar pour une entière aussi rapide d’effet qu’elle est basse.  Oreille

Prestigioso Fernando Adrian 

Le troisième est léger. Fernando Adrian le reçoit par des largas puis véroniques de rodillas. Il se fait bousculer en fin de série. Le torero a connecté avec le public. Le toro est suelto, il prend un puyazo « rectifié » sans s’employer. Au second tercio, il poursuit les toreros jusqu’aux planches. Adrian brinde à ses deux compagnons de cartel. Le torero madrilène commence sa faena par cambiadas, derechazos et pechos. Il continue à droite avec un changement de main .

Le bicho est très noble, il répète. Pourtant en fin de série, il a les yeux dans les planches. Adrian profite de l’alegria du toro pour construire , sans se croiser,  sur le deux pitones une faena qui porte sur le public.  Progressivement le bicho va vers les planches. Le final plus spectaculaire fait se lever les gradins et le toro part en querencia aux tablas.   Il est de ce fait difficile à fixer pour la suerte suprême . L’épée est caidita et très efficace.  

Labrador Enrique Ponce

Un vibrant hommage est rendu à Enrique Ponce avant la sortie du quatrième toro.  Le bicho est anovillado. Il est juste de forces et ne prend qu’un puyazo léger. Il est protesté par une partie du public alors que Ponce fait un quite par chicuelinas.  Le torero de Chivas brinde au public. Il entame sa faena par des doblones. Le toro fléchit deux fois. La musique jour Mission d’Ennio Morricone. Le Domingo Hernandez a un fond de noblesse mais sa faiblesse le handicape.

Ponce le torée en douceur et avec la facilité d’un torero de grande expérience. Beaucoup de finesse, de classe mais le toro ne transmet rien. Que pena.  Même si les genoux n’ont plus la même souplesse, les poncinas sont superbes. Final nostalgique et émouvant même si le toro n’est pas le collaborateur idéale. Un avis sonne, Enrique Ponce entre à matar et tue d’une bonne entière en place. Le toro tombe rapidement et le maestro de Chivas coupe deux oreilles.  

Algodon Morante de la Puebla 

Le cinquième , très juste de présentation, tente une incursion dans le callejon. Il saute comme un cabri au premier capotazo de la cuadrilla de Morante.  Morante de la Puebla se fait accrocher la muleta quand il le reçoit par véroniques. Le Domingo Hernandez prend un puyazo aussi punitif et protecteur qu’il est trasero.  Joao Ferreira et Alberto Zayas saluent après avoir posé un second tercio de banderilles spectaculaire.

Beaucoup de classe dans les doblones donnés par Morante pour commencer sa faena, le toro est noblote mais il a une charge désordonnée. Le Domingo Hernandez manque de classe, mais le torero compense par sa sincérité et sa sérénité.  A gauche, les naturelles sont aguantées et élégantes. Morante revient à droite. Malgré la gêne occasionnée par le vent, les derechazos sont excellents. Le final est de grand classe. Un avis sonne avant que le toro ne tombe après une estocade quasi entière.  Une oreille

Peluso Fernando Adrian 

Le dernier est lui aussi anovillado. Il a tendance à s’échapper de la cape de Fernando Adrian. Il prend une pique sans grande conviction. Le Domingo Hernandez bouscule le torero sur une chicuelina. Il poursuit les banderilleros jusqu’au barrière au second tercio. Le madrilène commence sa faena par des cambiadas et derechazos de rodillas spectaculaires. Le toro embiste et répète avec alegria. Adrian en profite pour toréer par derechazos de pie eux aussi spectaculaires . La tauromachie du torero, surtout si le toro transmet,  plait au public même si les passes sont souvent sur le voyage et le pico. A la manière de Roca Rey, ses muletazos portent sur le toro et le public mais manquent de profondeur (et parfois de sincérité). Le final par bernadinas est dans la continuité.  Adrian pinche avant de mettre une entière en place.

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toros TV)

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