Séville, le geste de Manzanares
Les Jandilla ont confirmé qu’il fallait venir à Séville au début de la féria. Un toro encasté mais faible ne peut pas faire oublier cinq toros sans un brin de race. De cette corrida ennuyeuse au possible, on
retiendra le geste de Manzanares pour secourir le piquero de Rufo en grand difficulté et qui sans son quite serait tombé de cheval. Respeto Maestro.
🚨Le geste de Manzanares
Tomas Rufo a touché le seul toro intéressant de la course. Il s’est appliqué, a donné quelques bons muletazos mais sa tauromachie manquant de personnalité et le manque de forces du Jandilla ont fait que la faena n’a pas passé la rampe.
Talavante a essayé, Manzanares a toréé avec le pico mais le manque de race de leurs toros ne permettait aucune faena.
Les toreros
Le premier toro manque de transmission. José Maria Manzanares toréé sur le pico . L’épée est légèrement tombée mais tue vite ce qui permet au torero de saluer. Mettez un torero prudent (et vieillissant) face à un toro sans race et juste de forces et vous obtenez une faena sans émotion, ni intérêt comme l’a été sa seconde prestation.
Le second manso, sans race, de charge courte ne permettait rien. Talavante a donné rendez-vous au public au cinquième. Il aurait lieux fait de nous inviter à venir un autre jour tant son second toro a ressemblé au premier.
Tomas Rufo a touché en premier lieu un Jandilla encasté, brave au cheval, noble mais un peu juste de forces qui est allé à menos. La faena est efficace mais manque de personnalité. Salut après un mise à mort en deux temps. Le dernier n’a pas plu de race que les autres. Tomas Rufo s’est appliqué mais a dû, comme nous, s’ennuyer ferme.
Les toros
Ce ne sont pas les Jandilla qui vont redorer le blason de ceux qui choisissent ganaderias et toros à Séville. Présentation correcte, mais à part le troisième encasté mais juste de forces, les cinq autres n’avaient ni fond, ni race. Sans transmission, ils ont distillé un ennui pesant tout au long de la corrida. Cette année va être compliquée. Il y a peu de toros sur le marché et même chez les grandes ganaderias la tête de camada n’est pas loin de la queue .
Fiche technique
- Arènes de Séville, corrida de la Féria 2024. Cinq toros de Jandilla et un de Vegahermosa (4ème) pour
- José Maria Manzanares : salut, silence
- Talavante : silence, silence
- Tomas Rufo : salut, salut
- Douze piques, une chute. Manuel Ruiz Roman est ovationné après avoir piqué le troisième
- Salut de Javier Ambiel au cinquième.
- Président : Gabriel Fernandez Rey
- Lleno de « No Hay Billetes »
- Soleil, et chaleur
Toro par toro
Picaron José Maria Manzanares
Le premier humilie dans la cape de José Maria Manzanares. Première rencontre, il prend le cheval par l’avant et le renverse. Le picador se rattrape à la seconde même si le toro ne pousse pas. Comme il l’avait fait à la cape, le toro avertit le torero dès le premier cite Puis il baisse la tête quand Manzanares le cite pour les premiers derechazos. A gauche, il charge sans aucune conviction. A droite, il a un peu plus d’énergie mais ne transmet pas grand-chose. Comme à son habitude Manzanares toréé avec élégance mais sur le pico. L’épée caidita est rapide d’effet. Salut
Palangrero Talavante
Le second est le plus léger de lot mais il est mieux fait que le précédent. Il humilie dans la cape de Talavante mais est suelto. Manso, il prend la première pique en se défendant. Remis en suerte, il charge le cheval quand le picador lui tourne le dos et n’est pas piqué. Il se défend à nouveau quand la seconde rencontre peut enfin avoir lieu. Rufo fait un quite par chicuelinas, le toro sort de la passe avec la tête dans les nuages. Début par doblones, Talavante met le Jandilla au centre du ruedo. Le bicho charge au pas et est adepte du déplacement minimaliste. Il n’a pas de race et encore moins de bravoure. Le torero s’applique mais la faena ne démarre pas. A gauche, dans les planches, il essaie de le faire passer mais l’animal proteste. De dépit, Talavante abrège et va chercher l’épée de muerte. L’estocade est en place et le toro tombe rapidement. Silence pour le torero et sifflets pour le toro.
Zapateca Tomas Rufo
Très belle arrancade pour la première pique, le piquero est en difficulté et Manzanares vient à son secours pour lui éviter de choir de son cheval. Le bicho pousse sur une seule corne. Le Jandilla tarde à charger la seconde rencontre puis il vient avec alegria. Il est peu piqué. Ovation pour le piquero Manuel Ruiz Roman. Tomas Rufo brinde au public un toro qui semble avoir du potentiel. Il commence sa faena de rodillas par des derechazos. Le toro est noble, juste dev force. Tardo sur le premier cite IL répète avec alegria. La musique se fait entendre. De pie , Rufo le cite à mi-distance, le Jandilla et encasté et embiste avec envie. Le torero instrumente sur la corne droite des muletazos efficaces, sincères mais qui manquent de personnalité. . Quand il prend la main gauche, le toro a un peu baissé de rythme et accroche la muleta. Retour à droite, la faena va à menos et la dernière série de naturelles n’était pas nécessaire. Estocade entière, légèrement tombée au second essai, le Jandilla tombe rapidement. Salut et ovation à l’arrastre.
Fincalimpia (Vegahermosa). José Maria Manzanares
Le quatrième est un Vegahermosa, l’autre fer (de même origine) de la Casa Jandilla. José Maria Manzanares le met en suerte pour une première rencontre prise en poussant sur une corne. La seconde est donnée parce que c’est écrit dans le règlement. Le toro est juste de forces et fléchit à la fin du premier tiers. Début de faena par le haut, le bicho est plus soso que noble. A droite, Manzanares le toréé du bout de la muleta et en l’envoyant vers l’extérieur. La faena est tristounette d’autant plus que le toro perd les mains à plusieurs reprises. A gauche, le toro s’investit encore moins que sur l’autre piton. Retour à droite, le public exprime son ennui et le torero abrège. Un quart de lame et un recorte adroit d’un peon mettent le toro au tapis. Manzanares le fait relever, entre à nouveau à matar pour un piinchazo et une épée contraire. Silence
Ojilimpio Talavante
Le cinquième est le plus lourd du lot, Il sort abanto. Bonne réception à la cape de Talavante, le Jandilla prend une première pique trasera en se défendant. Un picotazo conclut le premier tiers. Javier Ambiel salue après une bon second tercio. Début de faena par le haut, le toro proteste. Talavante baisse la main ce qui règle provisoirement le problème. Le Jandilla a une charge courte et finit la passe avec un coup de tête. La faena malgré l’application du torero manque de transmission. Une tentative infructueuse à gauche et Talavante prend l’épée de muerte et met une entière traserita et caidita. Silence
Vinazo Tomas Rufo
Tomas Rufo attend le sixième à Porta Gayola et de rodillas puis enchaîne par des véroniques en tablier. Le toro prend une première pique en se défendant. Entre les deux rencontres, il fait une vuelta de campana puis sort seul de la seconde. Début de faena par doblones, devant les tendidos du soleil, la charge du Jandilla est courte et désordonnée. Rufo met le toro au centre de la piste, et enchaîne par des derechazos. Le bicho manque de race et la faena ne transmet aucune émotion malgré les efforts du torero. A gauche, on s’ennuie toujours aussi ferme. Le torero se décide enfin à prendre l’épée et tue d’une entière en place rapide d’effet. Salut du toro, sifflets pour le toro.
Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV)