Séville, neuvième festejo: une oreille pour Talavante

Neuvième festejo de l’abonnement à Séville, la corrida a duré deux heures et cinq minutes. A notre époque, c’est quasiment tout dire. Inégaux de présentation, justes de forces et deslucidos, a l’exception du cinquième , les Domingo Hernandez et le Garcigrande ( 6ème) du jour n’ont pas offert beaucoup de passes aux toreros.

El Juli, le plus mal servi, et Tomas Rufo savent faire mais , avec si peu de matériel, ils ne pouvaient pas faire grand chose.

Peu à tirer du second pour Talavante, heureusement le cinquième s’est révélé (ou réveillé) au second tiers. Le torero de Badajoz, avec élégance, a pu lier les meilleures séries de l’après-midi. Il coupe une oreille après une estocade rapide d’effet,

Fiche technique

• Séville. neuvième festejo de l’abonnement Toros de Domingo Hernandez et Garcigrande (6ème) juste de forces et deslucidos pour
  • El Juli, silence, silence
  • Alejandro Talavante, salut, oreille
  • Tomás Rufo. salut, silence
• douze piques
• Président: Fernando Fernando-Figueroa Guerrero
• 8/10ème d’arène
• il fait chaud en Andalousie

Toro à toro

Le premier Domingo Hernandez humilie dans la cape d’El Juli. Il prend deux piques sans pousser. Début de faena au centre du ruedo, le toro a un léger coup de tête. El Juli le corrige à la série de derechazos suivante.  A gauche, le bicho se livre bien. Retour à droite, il part aux planches à la deuxième passe.  Le matador prend l’épée. Julipié, l’épée trasera fait rapidement effet. Silence

Talavante reçoit le second par une série de véroniques genoux ployés rématée par une large de rodillas. Le toro prend deux puyazos légers sans pousser et accuse le coup du châtiment. Début de faena par le haut, le Domingo Hernandez est faible. Il se met en querencia dans les planches après une bonne série à guache. Deux derechazos, une arrucina et un cambio de mano, la musique joue. A gauche, le bicho , tardo, proteste et est court de charge. Pour conclure une naturelle les yeux dans les gradins, deux trincheras, le toro n’a aucune transmission. Une entière contraire et trasera au second essai, conclut les débats. Salut

Le troisième sort abanto. Jolies véroniques de Tomas Rufo, le toro est juste de forces. Première pique , sans pousser, la seconde aussi (ou non plus), une partie du public proteste le Domingo Hernandez . Le tercio de banderilles est agité. Rufo brinde au public. Première série à droite, le toro, faible, se défend. Il en est de même à gauche et tombe si on l’oblige trop. Retour à droite , le bicho tombe à nouveau. Tomas Rufo s’applique et tire une bonne série de naturelle. La faena va à mas, ce qui est paradoxal avec un toro qui lui va à menos avec deux bons enchaînements à droite. Le matador prolonge trop la faena , une partie du public proteste. Entière en place rapide d’effet, Tomas Rufo salue.

Le quatrième prend deux piques sans grand style. Pour commencer la faena, El Juli met le toro au centre. Début à gauche, le toro est andarin. Naturelles à mi-hauteur, la charge du toro est déjà courte et sans transmission. El Juli n’insiste pas et prend l’épée. Julipié, le toro tombe rapidement. Silence

Petite moue de Talavante après les premiers capotazos, le cinquième semble juste de forces. Deux piques légères , un peu plus appuyée la seconde, le toro sort seul. Bon quite par chicuelinas de Tomas Rufo, Quite salvateur d’El Juli à un banderillero en difficulté , le toro poursuit les toreros de plata. Après avoir brindé au public, Talavante commence par le haut et finit la série par deux trincheras et un oecho. Le bicho a un peu plus de forces que les précédents. Desigual de embestida, il permet au torero quelques bons muletazos. Les derechazos suivants plaisent au public, musique. Une bonne série à gauche, Talavante prend l’épée. Adorños,  entière trasera efficace, le président sort un mouchoir blanc.

Le sixième est un Garcigrande le plus armé du lot. A la cape, il est suelto. Il prend deux piques , poussant à la première. Le picador est applaudi. Début de faena à droite et par le bas, Autre série de derechazos au centre, le toro manque de transmission. Il proteste à la première naturelle et prend les suivantes avec soseria. Tomas Rufo est un torero avec du recours, de la technique mais faute de toro, la faena manque cruellement d’émotion. Entière et silence

Thierry Reboul, corrida vue sur Mundotoro TV