Soustons, Cristiano Torres triomphe

Soustons, Cristiano Torres triomphe

Il fallait bien que ça arrive , Solalito a perdu le trophée de France. Etant le vainqueur des deux éditions précédentes, le nîmois concourrait pour la troisième fois d’affilée à cette novillada de Soustons. S’il parvint à se hisser en finale , Solal dût s’incliner devant le zaragozano Cristiano Torres. Les aciers ont privé Tristan Barroso d’une possible place en finale. Victor Cerrato quant à lui, était très éloigné du niveau de ses compagnons de cartel.

Les novillos

Les novillos du Camino de Santiago , tous mono-piqués ont dans l’ensemble offert leur noblesse (exception faite du deuxième exemplaire distrait et fuyard) aux toreros. Les quatre premiers de présentation sans excès manquaient néanmoins de cette étincelle qui fait la différence dans la charge. Les deux derniers offerts aux finalistes, plus charpentés donnèrent une autre émotion. Le pénultième de l’après-midi qui échut à Cristiano Torres fut le plus intéressant, devant supporter qui plus est, un nombre très important de passes et de séries. Il se peut aussi que le sol meuble du ruedo soustonnais n’aide pas les animaux à exprimer toutes leurs qualités.

Les toreros

Solalito double vainqueur en titre, a paru à son aise avec son premier adversaire à qui il délivra une faena agréable et l’oreille vint logiquement récompenser son travail. A noter un très joli quite par escobinas capote en main. Plus inégale fut sa prestation au dernier novillo de l’après-midi, et comme les aciers s’enrayèrent, le trophée de France s’éloigna au fil des passes.

Victor Cerrato a traversé cet après-midi sans aucun espoir d’atteindre la finale. Certes son adversaire avait une tendance à aller chercher les tablas mais le natif de Leganes donna beaucoup de passes sans arriver à dominer son novillo qui lui fit visiter l’ensemble du ruedo. Il eut l’infortune de s’entailler la main en portant l’estocade.

Tristan Barroso a livré une prestation plutôt aboutie avec de belles séries droitières sans forcer le trait. Tristan a du mal avec l’épée et la conclusion avec les armes tauricides lui empêcha de postuler pour la finale alors que sa faena l’avait mis en position de candidat sérieux.

Cristiano Torres. Alors qu’il n’était pas prévu dans le cartel initial , c’est le saragossais qui a remporté le trophée mis en jeu. Le jeune homme, qui ne sourit jamais, a un concept tauromachique bien défini qu’il emprunte à Roca Rey. Il a su dans la partie classique de ses faenas montrer de vraies qualités muleta en main. Dès qu’il devient encimiste, les faenas s’allongent inutilement et les séries qui s’enchaînent manquent de variété. L’envie qu’il a montré tout au long de l’après-midi lui permet de remporter logiquement le concours.

Une chose est sûre pour tous ces jeunes novilleros, même si la montre présidentielle du jour se montra clémente, il serait bien de savoir conclure une faena et de ne pas les faire durer outre mesure.

Fiche Technique

• Arènes de Soustons, trophée de France, novillos du Camino de Santiago pour
  • Solalito oreille , saluts (avis)
  • Victor Cerrato silence (avis)
  • Tristan Barroso saluts
  • Cristiano Torres vuelta (avis), 2 oreilles
• Solalito et Cristiano Torres ont été désignés finalistes le trophée de France est remporté par Cristiano Torres
• 6 piques, cavalerie Bonijol
• Président : Lionel Lohiague
• Public : 1/2 d’arène
• Météo : Beau temps mais nécessitant la petite laine en fin de novillada
• Paseo retardé de trois quart d’heure en raison d’un problème informatique à la billeterie
• Victor Cerrato s’est blessé à la main en estoquant son novillo

Voir le reportage photos de Philippe Latour ⤵️

Toro a toro

1er novillo Solalito

Accueilli avec envie par Solalito par une larga, le Camino est juste de forces sous l’unique pique. Après un quite très original par Escobinas Solal se charge du tercio de banderilles avec efficacité. La faena débute par des cambiadas. Le Camino est noble mais a du mal à aller au bout de sa charge. Il répète néanmoins et permet au nimois de construire une agréable faena ambidextre qui va a mas, les meilleurs moments à gauche. Après un final encimiste, Solal abat le novillo d’une entière légèrement tombée. Oreille.

2eme novillo.Victor Cerrato

Si Cerrato accueille le Camino par véroniques décidées au capote , muleta en mains il va rester un mystère. En effet , il va donner beaucoup de passes des deux bords sans vraiment construire de faena. Son labeur manque de colonne vertébrale et lui donne l’occasion de fréquenter pas mal d’endroits du ruedo. Le novillo finit par aller chercher les tablas. La conclusion aux aciers est longuette (avis), qui plus le torero s’entaile la main ce qui l’obligera à passer à la mort du novillo par la case infirmerie.

3ème novillo. Tristan Barroso.

Le novillo colle le capote de Tristan dans la série d’accueil. Avec la flanelle , après un démarrage de rodillas où le Camino mange le terrain du torero, une fois debout Barroso reprend le dessus. La faena essentiellement droitière comporte de bons moments même si l’embestida du novillo manque de chispa. A noter à gauche, une naturelle supérieure. La récompense pointe, mais l’épée ne suit pas.2/3 de lame au 4ème jet. Saluts (pour son compte).

4eme novillo Cristiano Torres

Torres montre son envie dans son accueil par delantales. La faena commence par des statutaires. Le Camino ne baisse pas la tête et marque quelques signes de faiblesse. Le zaragozano ne renonce pas et construit une faena classique essentiellement droitière avant de réduire les distances pour un final encimiste qui provoque l’émotion que ne donne pas l’animal. La faena aurait pû être plus compacte. L’avis sonne après une entière plate. Descabello. Avis. Vuelta.

5ème novillo.Cristiano Torres

Bien plus charpenté que ses congénères, ce cinquième novillo va s’avérer le meilleur du lot durant longuement dans la muleta de Cristiano Torres. Piqué une seule fois après la série d’accueil, le Camino est noble avec une charge nénamoins assez courte. Après un départ classique, Torres va s ‘enrouler le Camino autour du corps dans une (très) longue faena, faites de passes en rond et de passes por detras dans des séries qui deviennent répétitives. Clairement le garçon s’inspire de la tauromachie du péruvien Roca Rey. Le nombre de passes données et prises par le novillo est impressionnant, passes quasiment toutes données côté droit. L’entière en s’engageant qui résulte contraire fait tomber les deux oreilles (une de trop).

6ème novillo. Solalito

De gros gabarit, le novillo est acceuilli avec plein d’entrain notamment avec des chicuelinas ajustées. L’unique pique donnera lieu à une chute finale du groupe équestre. Le tercio de banderilles assuré par Solalito est inégal avec deux ratés pour commencer et deux paires supérieures pour conclure dont un joli quiebro. Le démarrage par le haut le long des tablas est interessant et précéde quelques séries de bon ton. Néanmoins assez rapidement , la faena baisse de rythme et d’intensité. Elle va comporter des moments inégaux alternant passes bien conduites et d’autres accrochées en fin de passe. Les bernardinas finales précédent un final laborieux aux aciers, le Camino étant difficile à cadrer. Entiere plate au 4eme jet. Descabello. Avis. Saluts

Philippe