Tristan Barroso : « Je vais mettre tout de mon côté pour réussir »
C’est un des novilleros sans picador punteros de la temporada. Le petit torero que l’on a connu dans le sud-ouest a bien grandi. A la découverte de Tristan Barroso ⤵️
Tertulias: « On te connait très bien dans le sud-ouest moins dans le sud-est en quelques mots peux-tu te présenter ? »
T.Barroso:« Je m’appelle Tristan Barroso, j’ai 17 ans, je suis à l’école taurine de Badajoz en Extrémadure mais avant j’ai vécu à Mont de Marsan dans le sud-ouest. Je torée des novilladas sans picador depuis l’an dernier. J’en ai toréé 29 en 2021 pour 50 oreilles et cette année j’en suis à 16 pour 26 oreilles. »
Tertulias: « Comment t’es venue l’aficion ? »
T.Barroso:« Depuis tout petit avec ma grand-mère et ma maman j’ai assité à des novilladas »
Tertulias: « Et donc ça a été une évidence pour toi de vouloir devenir torero ?»
T.Barroso:« Oui, bien sûr. J’en ai rêvé , même si je ne suis pas torero mais simplement novillero. Le chemin est très long et j’espère un jour être matador de toros »
Tertulias: «Comment passe t’on de ce rêve au costume de lumières que tu revêts ?»
T.Barroso:« Le costume de lumières est un symbole mais c’est dur de le revêtir, il faut être très préparé car être torero c’est difficile et il n’y a pas la place pour tout le monde. »
Tertulias:« En quoi est-ce si difficile ?»
T.Barroso:« Tout le monde ne pas se mettre devant un toro, et puis au final c’est incroyable et extraordinaire de pouvoir le faire. »
Tertulias:« Comment tu vis le fait d’être devant un toro ?»
T.Barroso:« Tu as de l’appréhension, de la peur mais j’ai beaucoup d’envie et au final comme je fais ce que j’aime , ça ne me coute pas. »
Tertulias:«Jamais ?»
T.Barroso:« Pour l’instant je n’ai pas eu trop de soucis par rapport à ça. »
Tertulias:«Quand tu parles de peur, quand tu es dans un patio tu as peur que du toro ?»
T.Barroso:« Non, j’ai peur de ne pas reussir, de ne pas être à la hauteur de la novillada ou d’une journée importante. J’ai plus peur de décevoir les gens, le public! »
Tertulias:«Comment tu vis cette relation avec le public ?»
T.Barroso:« Pour l’instant je la vis bien et puis sans les aficionados qui vont aux arènes , il n’y aurait pas de toros et pas de toreros. »
Tertulias:« Tu es né à Madrid, tu as grandi à Mont de Marsan, tu es franco-espagnol, te sens-tu français ou espagnol ?»
T.Barroso:« Bien évidemment la France est mon pays, mais je me sens aujourd’hui français et espagnol. »
Tertulias:« Comment as-tu intégré l’école taurine de Badajoz ?»
T.Barroso:« C’était quelque chose à laquelle je pensais. Mon maestro Richard Millian connaissait le directeur de l’école , le maestro Luis Reina , Emilio de Justo m’avait aussi mis en contact avec l’école de Badajoz qui avec celle de Salamanque est la meilleure d’Espagne. Tout s’est fait rapidement et j’ai pu intégré l’école en septembre 2019. J’habite à Caceres. Pour moi c’est une expérience extraordinaire, vivre en Espagne était un rêve. Je suis très reconnaissant et je n’aurai jamais assez de mots pour remercier le maestro Richard Millian pour tout ce que j’ai appris non seulement pour me mettre devant un toro mais aussi pour être torero en dehors de l’arène. »
Tertulias:« Quand tu arrives à l’école ta nationalité n’a pas été un handicap ?»
T.Barroso:« Quand je rentre , on me considère comme le français qui arrive , mais tout le monde s’est très bien comporté. Ma nationalité n’a pas été un problème car tu sais l’animal lui, il ne fait pas de différence entre espagnol et français. »
Tertulias:« Tu as déjà beaucoup toréé, tu vas beaucoup toréer en 2022, est-ce que tu ne « t’ennuies » pas en novillada sans picador?»
T.Barroso:« Je crois que l’on est jamais assez préparé. J’ai eu l’opportunité de débuter en piquée cette année. Après reflexion et des échanges avec mon entourage, j’ai préféré continuer une année en non piquée sachant que j’allais pouvoir pas mal toréer. Il est prévu que je démarre con caballos à Olivenza l’an prochain »
Tertulias:« Ne crois-tu pas que les français vont être frustrés de te voir débuter en Espagne ?»
T.Barroso:« La plupart des élèves de l’ET de Badajoz quand ils accèdent au niveau de la piquée, débutent à Olivenza. C’est en début d’année et c’est une feria très importante. Si tout va bien je pense que j’aurai des opportunités de toréer en France . »
Tertulias:« Que cherches-tu à exprimer en piste?»
T.Barroso:« Ce que je ressens depuis tout petit. Après j’apprends énormément de chacun car je pense que le concept n’est jamais acquis. Je me cherche encore mais j’ai un concept assez classique. J’essaie d’être artistique et pur mais Il faut aussi de la variété,»
Tertulias:« Le côté artistique ça se travaille?»
T.Barroso:« Non c’est quelque chose que tu ressens. Si tu le travailles ça ne sera pas naturel , c’est quelque chose qui vient de toi. »
Tertulias:« Quels sont les toreros qui t’inspirent?»
T.Barroso:« Manzanares père, Joselito, Julio Robles , Ortega Cano, Morante, Talavante , Emilio de Justo. »
Tertulias:« Ta famille est très présente à tes côtés, en as tu besoin?»
T.Barroso:« C’est quelque chose de fort de savoir que ma famille est derrière moi, m’appuie. Il sont heureux de me voir faire ce que j’aime, c’est une force. »
Tertulias:« Quel est ton quotidien?»
T.Barroso:« J’essaie de vivre le plus possible en torero. Le matin je m’entraîne, je fais du physique puis du torero de salon, l’après-midi je fais pas mal de campo avec l’école mais aussi beaucoup d’entraînement car il faut être prêt physiquement et mentalement. »
Tertulias:« Tu as donc décidé de tout sacrifier à cette aventure?»
T.Barroso:« Cette année, j’ai mis de côté le côté scolaire. Dans la vie, il faut faire ce que tu aimes. Je vais mettre tout de mon côté pour réussir»
Tertulias:« Tu viens de toréer à Seville , comment as tu vécu ce moment?»
T.Barroso:« Séville, la Maestranza , c’est magique. C’est une arène magnifique. Je n’ai pas de mots…Cela n’a pas été la faena la plus importante que j’ai faite mais celle où j’ai le plus profité. Le voyage, le sorteo, l’ambiance, mon habillage à l’hôtel Vinci… C’est une journée que j’ai vécue avec envie et j’ai hâte d’y revenir. »
Tertulias:« La Peña Tristan Barroso vient d’être inaugurée, qu’est ce que cela a représenté pour toi?»
T.Barroso:« A la base , elle ne devait naître qu’à mes débuts en piquée. Elle m’apporte un soutien moral, financier. Elle m’accompagne en France mais aussi en Espagne et voir la banderole et des visages connus me motive énormément. »
Tertulias:« Dernière question, qu’est-ce que tu aimerais que l’on dise de toi à la fin de la saison?»
T.Barroso:« Que les gens aient envie de me voir toréer con caballos! »
Tertulias remercie Tristan , et lui souhaite une belle fin de temporada.
Propos recueillis par Philippe Latour
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