Vic: entre colère et déception
Deux toros sans intérêt , deux mauvais et deux infumables ont constitué l’envoi de la ganaderia Escolar Gil pour cette dernière corrida vicoise. Difficile d’en vouloir à Lopez Chaves, Chacon et Serrano , il est difficile de s’exprimer quand la matière première manque à ce point.
Cette dernière course de Vic aurait du être classée dans la catégorie des mauvaises courses avec de très mauvais toros. On aurait râlé pendant quelques minutes autour d’une bonne bière et on serait passé à autre chose. Malheureusement il y a eu des choses inqualifiables aujourd’hui à Vic. De sinistres individus, qui se croyaient au Stade Vélodrome ou à Geoffroy Guichard, ont lancé des bouteilles (une vingtaine) en piste sur un picador alors qu’il piquait puis qu’il quittait le ruedo. Ces individus sont la honte du public vicois. Ils sont dangereux pour la sécurité des toreros et néfastes pour la défense de notre Culture. Ils devraient être identifiés, sanctionnés pour trouble à l’ordre public et interdits à tout jamais d’arènes. (voir l’analyse de l’incident dans le chapître Toro par toro ).
Ainsi s’achève une décevante Féria dont on ne retiendra que l’exceptionnel lot de Baltasar Iban. Espérons que celle de 2023 sera d’un tout autre niveau en particulier au niveau du bétail. Réussir un tel challenge est important pour les organisateurs vicois, souhaitons leur de le relever et de réussir.
Fiche technique
- Arènes de Vic Fezensac, dernière corrida de la Féria 2022
- 6 moruchos de Escolar Gil sans caste, ni race certains infumables pour
- Domingo Lopez Chaves: vuelta al ruedo, bronca
- Octavio Chacon: silence, bronca
- Sergio Serrano : un avis et silence, silence
- quatorze piques, cavalerie Bonijol
- PrésIdent: Bernard Sicet
- Nuages, quelques gouttes,
- 2/3 d’arène
Reportage photos de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro par toro
Le premier, costaud, est bien reçu par Domingo Lopez Chaves, torero très attendu par le public après la course de samedi. Il prend deux piques traseras en poussant. Brindis au public, le toro, qui a un cou très court et se tient toujours tête basse. Lopez Chaves le double, il commence sa faena sur la droite. Il enchaîne deux bonnes séries de derechazos avec du temple et en tirant le toro. Même chose sur la corne gauche, le torero s’applique avec beaucoup de sincérité. Malheureusement l’ensemble manque de transmission car le toro est beaucoup plus soso que noble. De plus il se blesse sur la seconde série et sera de plus en plus gêné par cette blessure. Comme à son habitude Domingo Lopez Chaves pinche avant de placer une bonne entière. A la demande du public, il fait une vuelta al ruedo.
Le second se fait attendre. Il ne sort pas de sa loge. Après de longues minutes d’attente, toreros et organisateurs décident de faire sortir en seconde position, le toro prévu en cinquième . Bien présenté, mal piqué, il prend sans pousser deux piques traseras. L’Escolar Gil a peu de charge. Octavio Chacon, aussi peu à l’aise qu’à Madrid dernièrement, ne trouve pas la distance. A chaque passe, il recule et se fait accrocher la muleta. Bicho sans race et torero sans grande confiance, cela donne une faena sans intérêt. La mise à mort est à la hauteur de cet ensemble.
Le troisième, bien présenté, pousse à la première rencontre. Il ne s’emploie pas lors de la seconde. La cuadrilla de Sergio Serrano est dépassée. Début de faena en citant de près , puis changement de terrain , le toro manque de fond et de race. Face à un toro distrait, la faena manque d’intérêt jusqu’à la dernière série de naturelles la seule liée de l’ensemble qui vaut quelques applaudissements. Comme à Madrid, le torero tue mal, silence.
Le quatrième sort . La bestiole, vilaine alimaña, est avisée que ce soit sur la corne droite ou bien sur la corne gauche. Très dangereux, il vient droit sur l’homme quand le torero ne se cache plus derrière un capote. Le piquero doit châtier ce morucho . Une partie du public, qui croit que tous les toros doivent être piqués comme des toros braves prend en grippe le picador qui n’a fait que son métier. Ce type de toro doit être chatié. Ce que fait, aux ordres de son torero, le picador de Lopez Chaves .
Et survient l’incident. Après les avoir revues et analysées en « vidéo-arbitrage « les images de ce tercio montre que piquero fait ce qu’il faut pour que le toro soit piqué. Lors des trois premières rencontres, il s’avance vers lui, franchit la ligne car même à courte distance l’Escolar ne charge pas Le toro part vers les planches . Le piquero veut aller vers lui pour le coincer comme on le fait pour les toros mansos . Le cheval met du temps à avancer et la rencontre a lieu pendant la sonnerie du changement de tercio.
La partie, la moins avertie du public, a hurlé après le picador pendant les trois premières rencontres. Pourtant il n’a fait que son travail. Une partie la moins sensée de cette partie du public se comporte en voyou en lançant des bouteilles en piste. C’est honteux et scandaleux.
Après un tercio de banderilles épique, avec des toreros souvent en danger, Lopez Chaves essaie de tirer un muletazo à droite, un autre à gauche. C’est impossible, l’Escolar se comporte comme un toro déjà toréé. L’ambiance autour du ruedo est insupportable, le torero prend l’épée et envoie ad patres l’alimaña. Bronca exagérée pour le torero, quelques applaudissements incompréhensibles pour le toro.
Le second qui devait sortir en cinquième refuse toujours de sortir. Après négociations et palabres, c’est un des réserves qui va sortir. Avacado, il prend deux piques traseras et carioquées. La cuadrilla d’Octavio Chacon est en déroute au second tercio. Le toro est andarin. Il marche en suivant la muleta sans avoir la moindre once de race comme un chien suivrait une saucisse suspendue à un fil. Octavio Chacon ne peut rien en faire. La mise à mort est laborieuse, bronca non justifiée au torero. Elle n’a pas été assez forte pour le morucho sorti en cinquième position.
Le sixième, mal piqué, prend trois puyazos sans pousser. Il manque de fond et de forces. Sergio Serrano le toréé à mi-hauteur après l’avoir doublé. Le torero, use et abuse de la voix allant jusqu’à crier plus longtemps que ne dure la passe. La faena est vite ennuyeuse et est conclue par une entière caidita. Silence.
Thierry Reboul
Oui , en effet cette Pentecôte à Vic aura été plus que décevante coté Toros !J’ ai vu la Novillada de Raso de Portillo où les Novilleros ont eu des difficultés ,Valdellan était même juste de présentation d’ après les rumeurs taurines ( je ne l’ai pas vu en piste mais dans les Corrales ) , celle d’ Iban sera la meilleure de la Feria mais les Toreros fracassent aux épées, cela aura été très inquiétant Cebada Gago envoie un lot d’une présentation » indigne « de Vic quant à Escolar qui envoie un lot » intoréable » après son lot de Madrid qui lui aussi était » con genio y sentido « … Bref , Vic 2022 restera un très mauvais millésime avec en plus une partie du public irrespectueux ( ceux placés à droite de la grande tribune couverte ) pour les avoir aussi entendu en se prenant pour le Tendido 7 de Madrid….avec sans doute beaucoup moins d’ aficion , pas un jour non plus où l’ arène sera pleine à 100%, le CTV a une année pour réfléchir …
Un crû 2022 à très vite oublier